Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Loto Édition
15 janvier 2023

L'inexplicable vol

CouvPW7Paddy Wellgone est un des multiples détectives qui firent les beaux jours de la littérature populaire.

Son créateur se nomme Henry-Georges Jeanne (1877-1947) plus connu sous le pseudonyme de H.-J. Magog pour ses nombreux récits abordant différents genres : sentimental, fantastique, aventures, policier.

Le personnage apparaît en 1912, dans le roman-feuilleton « L’énigme de la malle rouge » paru dans un journal avant d’être réédité de multiples fois, aussi bien dans les journaux qu’en roman papier, en France et à l’étranger, souvent sous le même titre et signé H.-J. Magog, mais aussi sous le titre de « Le cadavre dans le tunnel », signé Paddy Wellgone lui-même.

Par la suite, on retrouve le personnage dans des fascicules de 32 pages de la collection « Le Roman Policier » des éditions Ferenczi dans les années 1920 (réédités dans la collection « Police et Mystère » du même éditeur dans les années 1930).

D’autres titres n’apparaissent que dans la seconde collection, avant d’être réédités chez les éditions R. Simon en étant signés d’un autre pseudonyme de l’auteur : Yves Chorsin.

« L’inexplicable vol » est de ces derniers.

Publié une première fois dans la collection « Police et Mystère » en 1936, il sera réédité chez R. Simon en 1941.

L’INEXPLICABLE VOL

Maître Pierrot est anxieux : son auberge accueille une clientèle nombreuse.

Ce soir, étrangement, il aurait aimé que les gens fuient son établissement, car il détient, dans son coffre-fort, la dot de sa fille.

Or, malgré cette mauvaise réception, deux personnes insistent pour manger et dormir sur place : un monsieur bien mis et un jeune paysan.

Le lendemain matin, quand maître Pierrot se réveille, il a la désagréable surprise de constater que l’argent a mystérieusement disparu. Pourtant, il avait pris ses précautions en bloquant tous les accès à l’hostellerie et en fermant à clé les chambres des récalcitrants.

Les gendarmes appelés pour mener l’enquête suspectent immédiatement le rustaud, mais le bourgeois, bien qu’innocenté, décide de rester pour faire la lumière sur l’affaire et se présente : Paddy WELLGONE, le célèbre détective…

Maître Pierrot tient une petite auberge réputée pour son bon accueil. Mais, ce soir-là, Maître Pierrot semble affolé et tente de mettre tout le monde dehors de son établissement. Pourtant, deux voyageurs refusent de quitter les lieux et Maître Pierrot est bien obligé de les nourrir et les coucher, ce qui l’angoisse terriblement, car il renferme dans son coffre la forte dot pour le mariage de sa fille.

Le lendemain matin, en se réveillant, Maître Pierrot se rend compte que son coffre a été ouvert et que l’argent a disparu. Comment cela est-il possible ? Pour arriver au coffre, il aurait fallu pénétrer dans le bâtiment dont il avait bloqué toutes les issues, traverser la chambre de sa fille, puis pénétrer dans la sienne et le tout sans réveiller personne. Or, l’enquête démontre que rien n’a été fracturé et que le voleur se trouvait forcément dans l’auberge. Aussitôt, les soupçons se portent sur les deux voyageurs. L’un semble un monsieur bien, l’autre, un paysan un peu vindicatif. Forcément, les soupçons se portent sur le second. Mais le premier décide de prendre les choses en main, car il s’agit du célèbre détective Paddy Wellgone…

H.-J. Magog est un auteur qui m’intrigue. Il est capable de livrer d’excellents romans policiers, modernes (pour l’époque) dans le style, le genre ou la narration, et ce tant au début de sa carrière (voir « L’énigme de la malle rouge », la première enquête de Paddy Wellgone) qu’à la fin de sa carrière (voir « Un monsieur de Vichy », une enquête de l’inspecteur Sive).

Et, à côté de cela, Magog est également capable de livrer des récits policiers naïfs tant dans leur intrigue que dans le genre ou le sujet.

« L’inexplicable vol » est à classer dans cette seconde partie comme la plupart des enquêtes de Paddy Wellgone (sauf la première).

Effectivement, l’intrigue s’appuie sur un sujet qui, s’il était à la mode à l’époque, semble bien naïf à l’aulne des connaissances actuelles. Mais c’est surtout dans le traitement de l’affaire, dans le déroulé de l’histoire, dans la narration que cette naïveté est omniprésente.

Quand je parle de naïveté, peut-être devrais-je plutôt dire désuétude, suranné, tant l’aspect un peu vieillot de l’ensemble contribue à cette impression.

Or, quand on se réfère aux deux exemples précités, on sait que l’auteur était capable d’éviter ce côté un peu simpliste et poussiéreux de sa plume.

Certains trouveront que cet aspect donne du charme aux textes, d’autres, comme moi, regretteront un peu ce manque d’ambition, surtout quand on sait l’auteur capable de proposer bien mieux.

Pour autant, ce récit de 20 000 mots se lit sans déplaisir même si l’intrigue peut faire sourire et, notamment, sa résolution.

Au final, un épisode dans la lignée des précédents, mais bien loin de l’excellence du tout premier.

Publicité
Commentaires
Loto Édition
Publicité
Loto Édition
  • Parce que l'édition est une véritable loterie dans laquelle il y a beaucoup d'appelés et très peu d'élus, il est grand temps que quelqu'un mette sa plume dans la fourmilière afin de faire connaître aux lecteurs la cruauté du milieu du livre !
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Derniers commentaires
Archives
Pages
Publicité