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Loto Édition
5 février 2023

Ouragan sur Damgan

71TF4vKc7ELInutile, je pense, de dire combien j’aime la littérature policière, encore plus quand je peux retrouver un personnage récurrent et suivre son évolution (et celle de la plume de son auteur) d’épisode en épisode.

Récemment, j’ai découvert avec plaisir la plume d’Hervé Huguen et son personnage du commissaire Nazer Baron.

Après un premier épisode enthousiasmant, un second dans la même lignée, j’avais arrêté là ma lecture de la série, car le synopsis du troisième opus ne me donnait pas trop envie et que j’ai tant et tant d’auteurs et de personnages à découvrir que j’ai peine à me plonger pleinement dans une série d’autant plus qu’elle est longue (et celle-ci compte au moins 23 épisodes).

Mais, comme cet épisode me fut conseillé par une personne chère à mon cœur, et n’ayant pas eu le temps de chercher ma prochaine lecture, j’ai décidé de me lancer dans cette troisième enquête de Nazer Baron de Hervé Huguen.

Pour rappel, Hervé Huguen, né en 1954, est un ancien avocat nantais qui se consacra à l’écriture à partir de 2009.

Ouragan sur Damgan :

« On n’a pas été en mesure de reconstituer exactement le scénario du drame, avait admis le commissaire Droniou. Pourquoi deux armes ? Je n’en sais rien, ce que je sais, c’est que Caroline tenait encore le fusil dans les mains, il n’y avait pas beaucoup de questions à se poser. »
L’enquête s’orientait vers une tragédie familiale à huis clos, derrière les murs d’une villa en bordure d’un océan déchaîné cette nuit-là. La meurtrière souffrait de troubles psychiatriques… Un crime limpide en effet.
L’inspecteur Kervilin va pourtant douter de ce qu’il découvre, et s’acharner à prouver que la tuerie ne s’est pas déroulée comme on voudrait le faire croire. Il paiera au prix fort son obstination…
Dix ans après la mort de Kervilin et la clôture des investigations sur le massacre, le commissaire Baron se voit chargé de rouvrir le dossier. Avec une question : que faisait l’inspecteur Kervilin la nuit où il est décédé ?
Une enquête sur l’enquête qui obligera Baron à déchirer le voile des apparences, celles dont il faut toujours se méfier, pour enfin faire éclater une vérité inattendue. Un roman inspiré d’un fait divers authentique !

Le commissaire Nazer Baron est chargé de faire la lumière sur une vieille affaire, la mort de l’inspecteur Kervilin, tué par une voiture dix ans auparavant, juste après avoir été démis d’une enquête sur un triple meurtre sordide pour s’être trop acharné à vouloir coincer un homme que tout innocentait. C’est l’occasion pour Nazer Baron de se replonger dans cette enquête afin de mieux comprendre l’inspecteur Kervilin et découvrir pourquoi il est mort.

Tout d’abord, il est bon de rappeler que j’ai beaucoup apprécié les deux épisodes précédents sur lesquels j’émettais pourtant deux petits bémols.

Le premier est commun aux deux opus : un système narratif alterné. D’abord entre deux histoires qui vont se rejoindre ; ensuite entre l’histoire et les pensées du tueur.

Personnellement, je préfère les récits linéaires, estimant qu’une bonne intrigue et qu’un bon auteur ont rarement besoin (pas jamais, mais rarement) de cet artifice littéraire… sauf cas particulier.

Ici, vous aurez compris à la lecture de la 4e, le lecteur aura le droit à deux récits distincts : celui de l’enquête de Kervilin et celui de l’enquête de Baron.

Mais l’auteur a la bonne idée de ne pas faire s’alterner les deux enquêtes.

Au contraire, il livre la première enquête, celle de Kervilin, qui prend la première moitié (ou plus) du roman pour ensuite enchaîner avec celle de Baron.

Alors, certes, cela a le défaut, pour ceux qui aiment retrouver leur personnage préféré, de les obliger à être très patients, mais cela évite les faiblesses, selon moi, d’une narration alternée.

Le second bémol que j’avais émis et qui apparaissait surtout dans le second opus, c’était l’obsession apparente de l’auteur (ou du personnage) pour les personnes grosses.

Dans le deuxième opus, la jeune stagiaire de Nazer Baron était régulièrement la cible des propos ou pensées narquoises voire dénigrantes de la part du policier à cause de son physique.

On retrouve à nouveau cette obsession avec plusieurs personnages dans ce roman.

Encore une fois, difficile de dire s’il s’agit là de grossophobie (mon Dieu que ce mot est moche) de l’auteur, du personnage, ou bien une facilité de description ou encore un complexe de l’auteur qui aurait eu jadis des problèmes de poids…

Mais passons, cela n’est qu’un détail (un gros détail, mais pas un détail adipeux).

Pour le reste, on retrouve les qualités de plume des précédents épisodes.

Effectivement, Hervé Huguen démontre une parfaite maîtrise du genre, de la narration (même si celle-ci ne me sied pas toujours), du français (heureusement, mais ce n’est pas donné à tous les auteurs), de l’ambiance et de ses personnages.

Comme j’ai déjà dit pour mes précédentes lectures, l’auteur ne cherche jamais à en faire trop, à sombrer dans un quelconque excès (sexe, violence, suspens, action…) pour maintenir l’intérêt du lecteur et propose des personnages à la fois humains, complexes et attachants.

C’est le cas avec Nazer Baron, mais ça l’est encore plus avec celui de Kervilin, un policier qui après la mort de son fils a totalement lâché la vie pour se consacrer à son métier. Sa femme l’a quitté, ses collègues le détestent, mais c’est un policier acharné… peut-être trop.

Pour son intrigue, l’auteur s’inspire de la dramatique affaire Jeremy Bamber, qui s’est déroulée en Angleterre en 1985.

Loin de chercher à cacher la filiation, Hervé Huguen nomme clairement l’affaire en question, et, mieux, s’en sert en cours de roman pour certaines justifications que je vous laisserai découvrir.

Tout est donc bien en place, du début du roman jusqu’à sa presque fin.

Car, la seule faille dans tout le roman est la révélation finale qui, si on y regarde d’un peu plus près, ne peut pas tenir la route une seule seconde pour peu que les enquêteurs et surtout le service technique et scientifique aient fait leur travail à minima.

Bien évidemment, je ne peux en dire plus au risque de faire des révélations sur ladite intrigue, mais ceux et celles qui ont lu ou qui liront ce roman comprendront probablement de quoi je veux parler.

Au final, un bon roman policier, bien écrit, souffrant un peu d’une fin qui tient difficilement la route.

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