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Loto Édition
19 février 2023

La Machine à Penser

CouvLMAP00On ne contestera pas l’engouement des amoureux du genre policier pour les personnages atypiques d’enquêteurs, voire, les héros relativement détestables.

Le symbole le plus évident de cette attirance est sans conteste le personnage de Sherlock Holmes, un être que l’on détesterait dans la vraie vie pour ses nombreux défauts (méprisant, drogué, qui ne se soucie pas des autres, imbu de sa personne…), mais que l’on adore dans la littérature, à la télévision, au cinéma, et ce depuis plus de 135 ans.

Dans la lignée du détective anglais, on pourra citer Hercule Poirot d’Agatha Christie ou encore Joseph Rouletabille (dans une moindre mesure) de Gaston Leroux.

Mais, dans la littérature populaire du siècle dernier, des enquêteurs très spéciaux et pas forcément sympathiques n’ont pas eu le succès escompté ou ne sont même jamais apparus en France.

Je pense, par exemple, au « vieil homme dans un coin » de la baronne Emmuska Orczy qui, s’il était original et très intéressant a, il est vrai, était desservi par de très courts textes pas toujours enthousiasmants à lire.

Mais un autre enquêteur venu d’ailleurs, d’outre-Atlantique et non d’Angleterre, cette fois-ci, aurait mérité une bien meilleure exposition dans notre contrée que celle qu’il eut et qui fut, il faut bien l’avouer, extrêmement faible, et ce malgré le succès qu’il rencontra dans d’autres pays dont le sien.

Effectivement, quand l’enquêteur de génie (et là, le mot n’est pas galvaudé) est un petit être malingre, relativement âgé, avec une grosse tête, de grosses lunettes, un grand front, grincheux, et qui ne prend aucune pincette pour parler aux autres, on peut alors dire qu’il n’est pas un détective commun.

C’est le cas du professeur Augustus S. F. X. Van Dusen, le personnage créé par Jacques Futrelle en 1905.

Jacques Futrelle, contrairement à ce que son nom (son pseudonyme) peut laisser penser, est un journaliste écrivain américain né en 1875.

L’auteur qui se lança jeune dans l’écriture de récits policiers, un genre en plein essor, mais encore balbutiant, est connu principalement pour deux faits.

Le premier est donc son personnage fétiche de « La Machine à Penser » (le surnom du professeur Van Dusen).

Le second est plus tragique, car c’est pour être le seul écrivain (enfin, je crois) à être mort dans le naufrage du Titanic en 1912.

 

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Effectivement, Jacques Futrelle et sa femme (écrivain elle aussi) faisaient une tournée en Europe pour prendre contact avec des éditeurs de différents pays (France, Italie, Autriche) pour faire traduire et éditer ses récits par chez nous.

Le lendemain de son anniversaire (il est né un 9 avril), il embarque avec son épouse à Southampton sur le Titanic.

Féru de nouvelles technologies (il était l’un des premiers à s’offrir une voiture, par exemple), Jacques Futrelle, malgré des festivités s’étant terminées très tard (ou plutôt très tôt), s’était précipité pour ne pas louper le voyage inaugural du fleuron de la navigation.

Grand mal lui a pris puisque, 5 jours plus tard, vers 2 heures du matin, il sombrait à bord du bâtiment.

Sa femme, elle, parvint à monter à bord d’un canot de sauvetage après que son mari lui ait confié une partie de ses derniers écrits (dont 6 aventures de « La Machine à Penser ») qui seront publiés de façon posthume.

Toujours est-il qu’entre 1905 et 1912, les « problèmes » résolus par le professeur Augustus S. F. X. Van Dusen conquirent le public américain, dans les journaux, principalement, mais ensuite aussi au cinéma.

Dès lors, on retrouve des traductions dans un peu tous les pays de la cinquantaine de courtes enquêtes de « La Machine à Penser » (des textes allant de 3500 à 18 000 mots).

Un peu partout sauf en France, ou presque.

Car, sur la cinquantaine d’épisodes, seule une vingtaine furent traduits en français et assez tardivement.

On retrouve un recueil de 13 enquêtes, et quelques récits publiés dans le magazine « Mystery Magazine », une version française du « Ellery Queen’s Mystery Magazine ».

Dans les journaux suisses, on peut également découvrir quelques récits traduits par l’écrivain suisse Michel Epuy, mais il s’agit d’une traduction-adaptation puisque les noms des personnages, des villes, et autres sont changés pour les remplacer par des consonances plus helvétiques.

Bref, on comprendra que l’œuvre de Jacques Futrelle qui a pourtant charmé (et à raison) un grand lectorat aux USA et ailleurs fut totalement boudé voire méprisé dans notre pays pourtant si avide de récits policiers.

Heureusement, « OXYMORON Éditions » a décidé de changer cette donne, de donner (vendre, mais pas cher) aux lecteurs la possibilité d’enfin découvrir ce personnage à la fois atypique, intéressant et attachant en traduisant les enquêtes de « La Machine à Penser ».

Pour l’occasion, donc, la majeure partie de ces enquêtes feront l’objet d’une toute première traduction en français, les autres auront le droit à une nouvelle traduction en tentant de rester au plus près du texte d’origine.

Vous aurez alors la chance de découvrir le professeur Augustus S. F. X. Van Dusen alias « La Machine à Penser » dans ses œuvres.

Le vieux bonhomme grincheux qui ne jure que par la logique (pour lui, deux et deux font quatre, pas parfois, mais toujours) trouvera toujours assistance (bien que parfois ce soit l’inverse) auprès du journaliste Hutchinson Hatch qui se chargera, sous les ordres du scientifique, d’aller chercher des indices, d’interroger des suspects, afin d’éviter à « La Machine à Penser » d’avoir à se déplacer.

Car le bonhomme est capable de résoudre les meilleures énigmes sans même sortir de chez lui, juste en prenant connaissance des divers éléments de l’enquête.

Et des énigmes, le professeur Van Dusen va en résoudre (une cinquantaine) et dans tous les genres possibles (dans tous les sous-genres du récit policier) : des enlèvements, des crimes parfaits, des crimes impossibles, des meurtres en chambre close, des évasions impossibles, le récit d’énigme, le whodunit… j’en passe et des meilleurs.

 

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Et, comme Jacques Futrelle était féru de technologie, que son héros est un scientifique, les intrigues tourneront bien souvent autour de technologies encore balbutiantes à l’époque : la voiture, l’électricité, les bateaux à moteur, les truquages, la radio…

Alors, n’hésitez pas à découvrir enfin le professeur Augustus S. F. X. Van Dusen alias La Machine à Penser.

Pour l’occasion, les textes seront réunis en tomes afin de proposer à chacun une heure et demie à deux heures de lecture.

Le premier tome est offert. Les autres sont disponibles pour la modique somme de 0,99 euro.

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