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Loto Édition
19 février 2023

L'Houkami

CouvLHOn ne le dira jamais assez (même si la plupart des lecteurs s’en moquent) le récit fasciculaire policier doit beaucoup aux éditions Ferenczi qui, parmi les premiers voire même les tout premiers, se lancèrent dans cette aventure à la fin des années 1910 pour concurrencer le succès des traductions des aventures de Nick Carter en proposant celle de son pendant français Marc Jordan.

Fort de ce succès (je suppose qu’il y eut succès puisque 64 épisodes) les éditions Ferenczi poursuivirent sur leur lancée en créant des collections policières fasciculaires généralistes afin de regrouper de courts récits de divers auteurs.

Ainsi fut créée la mythique collection « Le Roman Policier » à partir de 1916 qui compta, jusqu’à 1923 plus de 200 titres au compteur.

Suivirent de nombreuses autres collections policières fasciculaires (et autres genres) jusqu’à la fin des années 1950 où l’apparition du livre de poche enterra ce format si particulier.

Mais passons pour nous attarder sur cette première collection dite mythique, car pionnière, mais aussi parce que sublimement illustrée en couverture par l’excellent Gil Baer.

Parmi les auteurs ayant essuyé les plâtres, on trouve un dénommé Fernand Peyre qui livra 5 ou 6 textes pour cette collection et dès le 6e titre de la collection.

Le titre du jour, « L’Houkami », fut publié en fin 1920 sous le numéro 80 et est donc signé par Fernand Peyre, de son vrai nom Fernand-Eugène Pérignon (1872-1957).

Il fut l’auteur de nombreux romans et fascicules, principalement dans les genres aventures, policier et sentimental.

L’HOUKAMI

Raoul Feuillor, bijoutier, était pourtant heureux et fier d’avoir acquis l’Houkami, un diamant encore plus prestigieux que le célèbre Régent.

Quelle publicité c’était pour lui que de pouvoir exposer le joyau !

Mais il était loin d’imaginer l’enchaînement de malheurs que l’Houkami allait engendrer dont le cambriolage de sa boutique serait le premier et le moins douloureux…

En Inde, un ingénieur français a trouvé un magnifique diamant qu’il a surnommé Houkami en l’honneur de la fille du radjah. Ce dernier, après que le français l’ait sauvé d’une attaque de tigre, lui offre la fameuse pierre qu’il s’empresse de revendre une fortune à M. Feuillor, un bijoutier français. 

La bijouterie Feuillor est cambriolée pendant une nuit, mais les voleurs ne mettent pas la main sur le superbe diamant que M. Feuillor cache chaque soir.

Quelques jours plus tard, M. Feuillor disparaît, sans que la police ne trouve plus d’indice que pour le cambriolage.

Quelques mois plus tard, c’est au tour de la fille de M. Feuillor d’être enlevée, mais, cette fois-ci, le fiancé de celle-ci, jeune aventurier courageux, va se lancer à la poursuite des voleurs avec la complicité d’un de ses amis.

On retrouve dans ce récit de 12 400 mots tout ce que l’on est en droit d’attendre d’un texte de ce genre et de son époque (1920).

Effectivement, ce récit dit policier est avant tout un récit d’aventures, du moins pas un récit policier d’énigme (ce que le format ne permettrait de toute façon pas) mâtiné d’un certain sentimentalisme (la relation entre la fille Feuillor et son fiancé) et d’exotisme (l’évocation des Indes, des Radjahs…).

Pour autant, si l’on n’est pas surpris à cette lecture (pour peu que l’on ait coutume de lire des fascicules policiers des années 1920) celle-ci n’est pas désagréable, loin de là.

Sans briller par son originalité, donc, ni par l’intrigue, ni par les personnages, ni par la narration, ni même par la plume, ce récit est suffisamment maîtrisé pour ne pas trop souffrir de ce manque d’audace de la part de l’auteur.

Au final, un petit récit policier d’aventures qui ne pâtit pas trop des défauts de son genre, de son format et de son époque, malgré des personnages caricaturaux, une intrigue simple, l’intervention du hasard pour aider le héros et un certain sentimentalisme qui, à l’aulne des lectures actuelles, pourrait passer pour mièvre. 

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