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Loto Édition
14 mai 2023

L'homme de Durango

 

LHDDParfois (souvent ?), il est des auteurs dont je ne connais la plume qu’à travers les aventures d’un même personnage. Aussi, quand l’occasion m’est donnée de découvrir celle-ci dans un autre univers régissant d’autres personnages, j’hésite rarement (sauf si la rencontre liminaire fut déplaisante).

C’est le cas de Max Paul (ou plutôt Paul Max), de son vrai nom Paul Marie Jean Max, né en 1884 à Alger et mort en 1945 à Bruxelles.

C’est auteur, je le découvris sous le pseudonyme de M. A. Hychx, sous lequel il signa « Début dans la police » pour la célèbre collection « Le Masque ».

Ce roman mettait en scène un jeune vendeur de chaussettes écossais devenant détective par hasard. Son nom, Billy Mac Tiddle.

Par la suite, et sous le pseudo Paul Max, l’auteur signa d’autres aventures de ce personnage que je pris beaucoup de plaisir à lire.

Ayant lu toutes les enquêtes du vendeur de chaussettes, il me restait, dans mes tiroirs, deux ouvrages de l’auteur : « Mexico », qui est une version allongée de « L’assassinat du torero » et « L’homme de Durango », le roman du jour.

« L’homme de Durango » est un roman de 115 pages (un récit de 38 600 mots) publié en 1944 par les éditions belges Chagor.

L’HOMME DE DURANGO

À Bilbao, durant la nuit, le gardien d’un immeuble en construction est poignardé à mort.

Le lendemain soir, après une enquête sommaire, une reconstitution est organisée.

Alors que les autorités remarquent, contre la palissade, des cartouches de dynamite absentes pendant les premières investigations, un policier venant tout droit de Durango, lui, ne s’intéresse qu’à une conduite intérieure rouge garée non loin, depuis la veille.

Plus étrange encore, le médecin ayant constaté le décès de la victime ne s’est pas présenté et demeure introuvable.

Mais ce dernier mystère va vite être résolu par l’homme de Durango qui découvre, dans la malle de la voiture, le corps sans vie du fameux docteur… et celui de son épouse…

Le gardien d’un immeuble en construction de Bilbao a été poignardé. L’enquête est menée par la police locale, mais au moment de pratiquer la reconstitution, le lendemain, sur les lieux du crime, et alors que tout le monde s’inquiète de la disparition du médecin légiste, un policier appelé de Durango débarque et s’intéresse de près à une voiture garée là depuis la veille. Durant son inspection, il découvre, dans la malle arrière, deux corps sans vie : ceux du médecin et de sa femme…

Ce qui faisait une partie du charme des aventures de Billy Mac Tiddle était l’humour dont étaient empreintes celles-ci. Un humour léger, mais toujours présent. Une certaine légèreté qui ajoutait au plaisir de lecture.

Mais, si ces aventures-là étaient si plaisantes à lire, c’était aussi et surtout grâce au personnage à la fois attachant, drôle et facétieux.

Dans ce roman, l’humour étant absent, le lecteur doit alors reporter son intérêt sur les personnages et l’intrigue.

Côté personnage, malheureusement, le héros, le fameux homme de Durango, est, si ce n’est dénué de charisme, du moins dénué d’originalité et de personnalité propre. Il en sera de même pour tous les personnages secondaires si ce n’est l’apprenti détective qui apportera son soutien au détective Porphyrio-Gil Cendrola y Guimon (l’homme de Durango) et qui se nomme Pépinillo.

Mais ce personnage est trop peu présent pour assurer à lui seul le plaisir de lecture.

Aussi faut-il se reporter sur l’intrigue qui n’est pas toujours le point fort des romans policiers de l’époque.

Tout d’abord, concentrons-nous sur l’histoire qui se déroule en Espagne, un pays dans lequel l’auteur aime poser ses romans (« L’écorcheuse : histoire d’une fille de Cadix », « Fleur de Grenade », « L’arbre de Guernica », « L’Andalouse de Goya »…) et qu’il connaît et qu’il aime (son père fut Consul à Séville, Bilbao et Madrid).

On avait déjà aperçu ses connaissances de l’art de la tauromachie dans « L’assassinat d’un torero ».

Si le mystère est présent rapidement (l’assassinat d’un gardien devant un immeuble en construction et la découverte, au moment de la reconstitution, du corps du médecin ayant constaté le décès du gardien et de la femme du légiste, dans une voiture garée non loin) il peine à tenir la distance des près de 40 000 mots du roman. L’auteur alimente pourtant son récit de rebondissements, de fausses pistes, de divers suspects, et si l’ensemble n’est pas désagréable à lire, il manque pourtant un petit quelque chose pour l’élever à la hauteur des aventures de Billy Mac Tiddle (et ce petit quelque chose est Billy Mac Tiddle lui-même).

Si l’identité du meurtrier n’est pas prévisible, celle du commanditaire, par contre, se devine un peu plus rapidement sans que cela nuise de toute façon à la lecture.

Reste alors un roman policier qui se lit sans déplaisir, qui a perdu, pour les lecteurs d’aujourd’hui, son aspect « exotique » en situant son intrigue dans un pays méconnu des lecteurs de l’époque (très éloigné à différents points de vue de la France bien que proche géographiquement), qui pâtit de l’absence d’un personnage original et attachant et du manque d’humour dont on sait l’auteur capable.

Au final, un roman policier agréable à lire, mais auquel on préférera très largement, du même auteur, les enquêtes du Roi de la chaussette : Billy Mac Tiddle.

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