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Loto Édition
4 juin 2023

Drame de pique

9782226475527-jJe ne lis que des récits policiers (ou quasi) et je ne suis jamais contre un peu d’humour, de toutes les formes qu’il soit. De plus, j’ai une passion toute particulière pour les personnages récurrents.

Aussi, il était tout naturel que je m’intéressasse (avec beaucoup de « s ») à la série littéraire « Poulets grillés » de Sophie Hénaff.

J’ai, d’ailleurs, beaucoup apprécié le premier opus éponyme et le second, « Rester groupés ».

Par la suite, j’avais goûté moyennement le troisième épisode, « Art et décès » et pas du tout l’adaptation télévisuelle qui était le pilote d’une probable série à venir en cas de succès.

Le succès ne fut pas de mon côté et si les critiques n’étaient pas dithyrambiques, l’audience était suffisamment présente pour inciter à une nouvelle tentative puisque, un an après cet épisode pilote fut tourné un second épisode, « La Belle et le Clochard » dont la date de diffusion n’a pas encore été communiquée.

Bref.

J’étais curieux de me replonger dans la saga à la sortie du 4e opus littéraire : « Drame de pique » et de savoir si le troisième épisode n’était qu’un faux pas ou un tournant…

Drame de pique :

Juin 2022.
Le phénomène dit des « piqûres en soirée » prend de l’ampleur sur le territoire. Alors que l’ensemble des polices s’active sur l’affaire, l’hétéroclite brigade des « Poulets grillés » poursuit ses parties de cartes dans son appartement-commissariat des Halles. Jusqu’à ce que deux femmes meurent soudainement près de l’Opéra. La brigade criminelle lie immédiatement les homicides à la piste des piqûres, mais les Poulets, eux, pensent qu’un ancien serial killer, nommé La Main de Dieu, utilise la psychose à ses fins. Il vient justement de sortir de prison…
La commissaire Anne Capestan et ses poulets sont mis au premier plan de l’affaire, mais s’ils parviennent à la résoudre ils devront quitter leur cocon des Halles et intégrer le Bastion, le nouveau siège de la PJ, dans le quartier des Batignolles. Ce qui leur pose un grand dilemme : arrêter un meurtrier ou poursuivre leur paisible retraite… ?

Le nombre de « piqûres » dans les concerts et les boîtes de nuit commencent à inquiéter les autorités d’autant qu’un nouveau phénomène se greffe sur celui-ci et que des décès s’enchaînent. Un nouveau patron à la PJ décide, par manque d’effectif, de faire appel aux « poulets grillés » du commissaire Capestan, une bande de pestiférés mis de côté pour des problèmes de comportement, d’alcool, psychologiques et autres…

Devant la promesse du boss de leur faire réintégrer le Bastion avec leurs confrères, Anne Capestan est plus motivée que jamais et, avec son équipe, elle ne tarde pas à découvrir une piste intéressante. Mais entre un tueur en série qui commence à jouer avec eux et un chef qui a un vil intérêt à faire dégager la brigade de l’appartement qu’ils occupent, les poulets grillés vont avoir du boulot…

On retrouve donc toute l’équipe ou presque des épisodes précédents (Orsini, bien qu’à la retraite, fait même une apparition) et force est de constater que, si j’adore les personnages récurrents, je préfère quand ils sont peu nombreux.

J’avais déjà regretté le fait que l’équipe s’agrandisse avec Saint-Lô, lors du précédent opus et je constate que je suis toujours dérangé par le trop grand nombre de personnages récurrents. Difficile pour l’auteur de faire vivre chacun et difficile pour le lecteur que je suis de me rappeler les attributions de chaque personnage ou d’associer un nom à un personnage.

On appréciera (ou pas) que l’auteur place à chaque fois ses héros dans le temps et que ceux-ci vieillissent avec les lecteurs.

Il est également à mettre au compte de Sophie Hénaff de proposer une intrigue qui résonne avec l’actualité (au moment où elle écrit son roman) en mettant en avant le phénomène des piqûres et en évoquant le retour à une vie presque normale après les confinements en raison du Covid.

Certes, l’humour est toujours présent même s’il me semble moins loufoque que dans les deux premiers épisodes (j’avais déjà moyennement apprécié le troisième).

Pourtant, là encore, comme dans « Art et décès », l’enthousiasme des premières lectures n’est plus présent sans que cela ne sombre pour autant dans un ennui poli.

L’intrigue ne m’a pas séduit particulièrement et je pense qu’elle aurait été plus intéressante si le mobile du meurtrier avait été plus clair et plus direct.

De plus, encore une fois, je suis gêné par la narration alternée, par le fait que l’auteur coupe l’enquête avec de courts chapitres dévolus aux pensées du tueur ou d’un proche de celui-ci.

Et je suis d’autant plus gêné par ce parti pris que, dans ce cas précis, ces passages ne servent strictement à rien et, même, desservent totalement le récit.

Après la lecture de ce quatrième opus, alors que je viens de le terminer cette nuit, je serais totalement incapable de dire qui de Évrard et Rozière est la joueuse compulsive ou l’écrivain (enfin, si, me semble que l’écrivaine est Rozière), à quoi sert Merlot, quel est le personnage qui a un rat et à quoi sert Saint-Lô.

Heureusement, Dax et son franc-parler ou le chat noir Torrez rehaussent un peu le niveau de la brigade.

Pour le reste, j’ai un peu l’impression que Sophie Hénaff se retrouve un peu le cul entre deux chaises avec une double intrigue très sérieuse (celle autour des meurtres et celle autour du tueur) et l’esprit léger et l’humour parfois potache que se doit d’avoir les épisodes de la série.

En résulte un mélange qui a du mal à se faire et donc un roman qui peine à séduire.

Au final, une série qui s’essouffle la faute aux trop nombreux personnages, à un mélange qui a du mal à se faire et, peut-être, à un auteur pas assez investi par ses héros, ce qui expliquerait le temps qui passe entre deux épisodes.

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