Le festin du serpent

En tant que lecteur, je ne jure que par le genre policier de langue francophone (pour éviter les problèmes de traduction). De plus, j’affectionne tout particulièrement les personnages récurrents.

Aussi, quand j’entends parler d’un auteur français qui met en scène un enquêteur récurrent, cela titille mon intérêt.

C’est le cas de Ghislain Gilberti, un écrivain, poète, parolier… né en 1977 et de son enquêtrice Cécile Sanchez qui doit en être au moins à sa sixième aventure…

« Le festin du serpent », paru en 2013 est la première de celles-ci et comme il vaut toujours mieux débuter par le début…

Le festin du serpent :

Cécile Sanchez a beau être jeune, sa réputation au sein de la police judiciaire n’a rien à envier aux plus grands. Ses talents de « mentaliste » lui permettent d’avoir toujours un coup d’avance sur les criminels qu’elle traque. Enfin, presque toujours. Sa nouvelle cible, un tueur qui éventre ses victimes, est difficile à analyser : trop barbare pour un simple criminel, trop rationnel pour un vulgaire psychopathe.
Ange-Marie Barthélemy est membre d’élite de l’antiterrorisme. Il pourchasse depuis des années un commando islamiste ultra-violent semant la peur dans toute l’Europe. Ce groupe, An-Naziate – les anges arracheurs d’âmes –, échappe pour l’enquêteur à toute grille classique de lecture.
Deux affaires délicates et apparemment sans rapport qui vont pourtant s’entrecroiser. Et si chacun des deux enquêteurs possédait, sans le savoir, un morceau de la clef de cette énigme sanglante ?

Cécile Sanchez, chef d’un nouveau groupe de la PJ, vient d’arrêter un tueur en série redoutable, mais elle craint que celui-ci n’ait « éduqué » des émules.

D’un autre côté, Ange-Marie Barthélemy, de l’antiterrorisme, chasse un dangereux groupe de terroriste…

À la base, les narrations alternées, les histoires qui se rejoignent pour n’en faire qu’une, ce n’est pas mon fort. Je préfère de loin la simplicité d’une narration linéaire dans laquelle il faut plus de talent pour tenir le lecteur en haleine.

Dans un tel cas, il faut, pour capter mon attention et la conserver, que l’auteur me propose des personnages forts et intéressants ou, au moins, une belle plume.

Malheureusement, je n’ai trouvé ni l’un ni l’autre dans ce roman qui semble être le premier roman de l’auteur (ce qui peut expliquer la chose).

En effet, Cécile Sanchez, malgré tout son talent, n’est pas très charismatique (du moins dans la première partie du roman. Après… je ne sais pas).

Quant au style, si l’auteur tente de se montrer didactique, d’exposer ses connaissances en matière policière, du moins de démontrer qu’il a bien bossé, bien cherché, il ne parvient malheureusement pas à lier les informations qu’il livre d’une manière agréable.

La platitude de sa plume confère au texte l’aspect d’un article de presse contemporain (les journalistes d’antan étaient de formidables conteurs, ce n’est pas sans raison que beaucoup ont versé, par la suite, dans la littérature).

Le lecteur que je suis a donc été confronté à une foule d’informations sur tel ou tel aspect d’une enquête policière sans jamais être saisi ni même réellement intéressé.

Dresser des louanges à son héroïne ne suffisant pas à me séduire, je ne me suis pas du tout investi dans ce début de roman ce qui a vite engendré chez moi une lassitude, lassitude qui m’empêcha, alors, « d’imprimer » et de suivre l’histoire.

Autant, alors, arrêter ma lecture, ce que je fis.

Dommage… pour moi, car je ne suivrai pas la carrière de Cécile Sanchez.

Au final, un roman qui souffre d’une plume trop plate pour apporter au récit un attrait nécessaire pour capter le lecteur que je suis.