Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Loto Édition
10 septembre 2023

Bleu Calypso

61MqAtDIi1LQuand je tombe par hasard sur un roman mettant en scène un enquêteur récurrent, cela veut déjà dire que j’arrive avec du retard, car, si j’avais découvert l’épisode liminaire à sa sortie, l’enquêteur n’aurait pas encore été récurrent (il faut au moins trois épisodes pour cela).

Mais cela veut surtout dire que ledit roman a de fortes chances de m’intéresser puisque je ne lis (ou presque) que des récits policiers et j’adore tout particulièrement retrouver les mêmes personnages dans des situations différentes et, ainsi, assister à l’évolution de la plume de l’auteur.

Bref, tout cela pour dire que, même si le sujet, à la base, d’un livre, peut ne pas m’intéresser, le fait qu’il mette en scène un enquêteur récurrent peut suffire à m’attirer.

Alors, quand un roman met en scène, pour enquêteur, un brave type vivant presque en ermite, au bord d’un étang, dans une cabane, où il fabrique des leurres pour les pêcheurs, je pourrais être tenté de me dire que, la pêche, moi, ce n’est pas ma passion.

Certes, étant jeune, je suis souvent allé à la pêche, en mer et en rivière, avec mon père et mon grand-père, et j’ai aimé ça. Mais, depuis que je ne suis plus un gamin, et que mes aïeux ne sont plus, la seule pêche qui m’attire encore est celle qui pousse sur les arbres.

Pourtant, « Bleu Calypso » de Charles Aubert m’a fait de l’œil.

D’abord par son titre énigmatique.

Ensuite, en constatant que ce roman avait des suites titrées « Rouge Tango » et « Vert Samba », des titres tout aussi énigmatiques.

Quand, en plus, la couleur dominante des couvertures est au diapason des titres et présente des images suffisamment minimalistes pour laisser libre cours à mon imagination, je me suis dit : « Pourquoi pas ».

Et du « Pourquoi pas » à la lecture, il n’y a qu’un pas que je me suis empressé de franchir sans plus me renseigner sur lesdits ouvrages.

Autant dire que je partais sans rien savoir de l’intrigue, ni des personnages, ni de l’auteur, à l’aveugle donc, le meilleur moyen de faire une belle découverte… ou de se prendre un mur dans la gueule.

Charles Aubert, l’auteur de ce qui est pour l’instant une trilogie, est un ancien commercial en assurance qui, suite à un plan de restructuration de l’entreprise dans laquelle il bosse, décide de changer de vie en allant s’installer dans une cabane au bord des étangs au sud de Montpellier pour y fabriquer des bracelets-montres.

Rien d’étonnant, connaissant cette courte bio de l’auteur, que son personnage, Niels, soit un ancien commercial qui, suite à une restructuration de l’entreprise dans laquelle il bosse, décide de changer de vie en allant s’installer dans une cabane au bord des étangs au sud de Montpellier pour y fabriquer… non pas des bracelets-montres, mais des leurres pour la pêche.

Bleu Calypso :

Niels Hogan, quarantenaire bourru, a rompu les amarres. Profitant d’un plan social, il s’est installé – comme l’auteur – dans une cabane de pêcheurs au sud de Montpellier, où il vit de sa nouvelle activité d’artisan : il fabrique des leurres pour la pêche au bar.
La vie simple, la douceur du temps, l’ermite n’a qu’un ami, son voisin, Vieux Bob, lui aussi en rupture, qui attend la visite de Lizzie, sa fille, journaliste.
A l’occasion d’une partie de pêche, Niels découvre un cadavre. C’est le premier d’une longue liste de noyés. D’abord suspecté, Niels remonte l’enquête avec Lizzie.

Niels Hogan profite d’une restructuration de son entreprise pour partir avec un petit pécule lui permettant de quitter la vie parisienne pour s’installer au sud de Montpellier, au bord des étangs dans une cabane. Pour gagner sa vie, il fabrique des leurres pour la pêche.

Il profite du calme des lieux, loin de l’agitation parisienne, mais, quand, lors d’une partie de pêche, il découvre un cadavre, sa vie va être bouleversée d’autant que, bien vite, d’autres corps vont être découverts, qu’il va devenir un suspect pour la police et qu’il va être confronté à la fille de son voisin et ami, une jeune journaliste pleine de détermination et qui va l’embarquer dans une enquête dangereuse.

Ce roman, qui est le premier de l’auteur, il est bon de le noter, débute de la meilleure des manières, dans le calme et la placidité propre au lieu des bords d’étangs en dehors des périodes estivales.

Narrée à la première personne, ce récit, du moins son début, on s’en rend vite compte, est inspiré à l’auteur par sa propre vie puisque, non content de conter cette histoire à la première personne, il met en scène un personnage très proche de lui, tant physiquement que, surtout, dans sa démarche de quitter la vie parisienne pour s’installer au calme près d’un étang.

La seule différence notoire, au début, est que Niels Hogan vit seul et, surtout, qu’il fabrique des leurres pour la pêche et non des bracelets-montres.

C’est d’ailleurs de cette pratique que sont tirés les titres des trois romans puisque chacun porte le nom d’un leurre que le héros a fabriqué.

C’est donc auteur du leurre Bleu Calypso, son succès du moment, que le récit démarre…

Bien évidemment, on suppose que la suite n’est que fiction, tant pour l’auteur en ce qui concerne les crimes et les risques encourus par le personnage, que pour son épouse du fait de l’idylle qui va se tisser entre Niels et Lizzie.

Ce début de roman, donc, emprunt de calme et qui, bien qu’il mette en avant des pratiques de pêche dont je me serais peu soucié ordinairement, est pourtant le point fort du livre, car il pose à la fois le personnage principal et la plume de l’auteur.

On sait de suite que l’on n’aura pas affaire à un super héros et l’on comprend également immédiatement que, malgré le fait que l’auteur écrive là son premier roman, il maîtrise parfaitement sa plume.

Chaque chapitre débute sur un semblant de Haïku, je dis « semblant », car je n’ai pas compté les pieds et, qu’en plus, ceux-ci étant probablement traduit du japonais, ce compte ne servirait à rien.

D’ailleurs, Niels Hogan, donc, son auteur, probablement, est empreint également de culture japonaise, car, en plus des Haïkus, l’auteur s’étend sur l’art du thé et autres considérations japonisantes.

Si le début d’enquête est prenant… aidé en cela par le bon début de roman, malheureusement, l’intrigue peine un peu à tenir le lecteur en haleine.

Il est vrai que parvenir à proposer une intrigue échevelée et la faire résoudre par un enquêteur lambda est une chose assez difficile, trop difficile, même, si l’auteur ne veut pas verser à l’excès dans le genre aventure plutôt que de demeurer dans le polar. Car, sans les moyens de la police, un enquêteur est vite désarmé et, à moins de lui octroyer une chance de cocu (même quand il est célibataire), il lui est impossible alors de performer.

Il faut bien avouer que l’idylle qui se tisse entre Niels et Lizzie (même si elle demeure au stade embryonnaire), en plus d’être un peu capilotractée et attendue quasiment dès l’apparition de la jeune femme, ralentit un peu le récit en plus de le rendre moins intéressant. D’autant que, dans la vraie vie, un être bourru et cherchant le calme comme est sensé l’être Niels, aurait rapidement envoyé chier la jeune femme sans gêne et envahissante.

Mais, malgré tout, l’ensemble se lit sans déplaisir, au contraire, et ce grâce à la plume fluide et sans faille de l’auteur qui n’hésite jamais à ajouter une petite couche d’humour pour faire passer les choses.

Du coup, si le lecteur n’est pas épaté par les quelques rebondissements de l’affaire, et encore moins par un final convenu, celui-ci (du moins moi) aura pris un plaisir indéniable à suivre les pérégrinations de ce fabriquant de leurres, du moins suffisamment pour se plonger illico dans le second opus avec l’espoir que l’intrigue sera plus intéressante et que la journaliste, elle, sera absente…

Au final, un bon premier roman, mené d’une plume de maître, mais qui est plus intéressant dans les passages liés à la pêche, que ceux dévolus à l’intrigue…

Publicité
Commentaires
Loto Édition
Publicité
Loto Édition
  • Parce que l'édition est une véritable loterie dans laquelle il y a beaucoup d'appelés et très peu d'élus, il est grand temps que quelqu'un mette sa plume dans la fourmilière afin de faire connaître aux lecteurs la cruauté du milieu du livre !
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Derniers commentaires
Archives
Pages
Publicité