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Loto Édition
26 novembre 2023

Dialogues de morts

41SSGEAPC0LC’est en lisant une critique sur ce livre que, intrigué par le sujet, j’ai voulu le découvrir.

C’est désormais chose faite.

« Dialogues de morts » est un roman de Philippe Isard paru en 1997 dans la mythique collection « Série Noire » des éditions Gallimard.

Philippe Isard est un ancien policier de la Brigade Mondaine et de la Brigade de protection des mineurs, devenu écrivain et scénariste.

En matière de scénariste, il a principalement œuvré pour des séries TV du genre « Commissaire Moulin » ou « Boulevard du palais » et pour le cinéma, « Une nuit » avec Roschdy Zem et « 96 heures » avec Gérard Lanvin, par exemple.

Pour ce qui est de l’écrivain, hormis quelques nouvelles, il a écrit deux romans, mettant en scène le même personnage de l’inspecteur Balu, un flic alcoolique mis au placard dans la section « enquête-décès ».

Les deux romans semblent former un tout (confirmation après lecture du second opus).

Dialogues de morts :

Balu, un inspecteur mis au rancard pour cause de bavures, d’alcoolisme et autres forfaits se retrouve un soir de Noël de permanence aux « enquêtes-décès », en compagnie de monsieur Robert, qui malgré sa tenue de soirée est mort, naturellement.
Faire parler le mort ? Il faudra certainement l’aide de la concierge sans âge et force bouteilles, pour qu’au terme d’une étrange enquête la vérité émerge à travers le délire.

Balu, un flic alcoolique est envoyé, un soir de Noël, sur une scène de crime dans un appartement. Sur place, il découvre un homme, habillé en femme et ligoté et garrotté sur son lit. Balu, tout en continuant à s’imbiber, entame un dialogue avec le mort, monsieur Robert, afin de découvrir l’identité du meurtrier…

Que voilà un bien curieux roman que celui-ci !

Curieux de par le concept même du roman : un flic alcoolique qui dialogue avec un mort et qui, à travers ses délires éthyliques, va chercher à découvrir la vérité.

Il faut bien le dire toute de suite, l’ensemble du roman est une peu décousu, comme pourrait l’être, d’ailleurs, un dialogue avec un alcoolique.

Et si l’ensemble ressemble à un délire (éthylique) l’auteur cherche à aller plus loin en évoquant divers sujets (même s’il ne fait souvent que les effleurer) comme la difficulté à s’assumer, le mépris des gens envers certaines classes de la société, la misère sexuelle…

Évidemment, les événements vont trop loin pour demeurer crédibles et là n’est probablement pas le but de l’auteur. Pourtant, jamais Isard ne cherche à sombrer dans le n’importe quoi et il tente de conserver la ligne conductrice de son histoire qui consiste tout de même à découvrir l’identité de l’assassin.

Et Balu, à l’image de son auteur, en fait de même. À travers ses délires éthyliques, ses dialogues avec Robert, et il s’agit bien de dialogue puisque Balu y voit, entend (imagine) les répliques du défunt qui, dans son esprit, n’est pas réellement mort, ou bien, est un mort vivant ou un vivant mort (c’est au choix).

Bien sûr, Balu va découvrir l’identité du mort même si le lecteur sobre (si tant est que vous ne lisiez pas le roman après vous être pinté la ruche) a tout compris avant lui (c’est l’avantage de la lucidité de l’abstème).

On en parvient à regretter l’intrusion de personnages subalternes dans ce dialogue, ce délire,) l’image des apparitions de la concierge ou du clodo.

Alors, il ne faudrait pas que ce delirium tremens littéraire dure trop et l’auteur a le bon sens de conserver une certaine concision à son récit même si la fin et le titre de la seconde aventure de Balu, l’OPJ de la PJ, laissent entendre que ce roman et sa suite ne forment qu’un tout, vous invitant à plonger, donc, dans cette nouvelle aventure, ce que je vais m’empresser de faire.

Au final, un bien curieux roman policier teinté de delirium tremens qui ne ressemble à aucun autre, à part, peut-être, à sa suite.

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