Les 4 cartes sanglantes
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Je poursuis ma découverte des aventures de l’inspecteur Moulin et de M. Ploc avec le titre « Les quatre cartes sanglantes ».
Pour rappel, l’inspecteur Moulin et M. Ploc sont deux personnages créés par Jean Bonnery (1887-1969), avocat et écrivain français qui œuvrait dans un peu tous les genres à la mode à son époque dont le récit policier.
Dès 1921, dans la mythique collection fasciculaire « Le Roman Policier » des éditions Ferenczi, les lecteurs purent découvrir Moulin et Ploc dans le titre « La chambre aux pendules ».
Les deux personnages se retrouvèrent au moins à 5 autres reprises et M. Ploc apparut seul dans au moins un autre.
Si l’inspecteur Moulin est un personnage classique, M. Ploc, vieux rentier à l’embonpoint notable, est un peu plus atypique par sa façon d’étudier les crimes et de les résoudre, mais, surtout, de communiquer ses trouvailles par des phrases énigmatiques.
« Les quatre cartes sanglantes » un fascicule de 32 pages paru également en 1921 dans la même collection, semble être la seconde enquête sur laquelle les deux personnages collaborent.
LES QUATRE CARTES SANGLANTES
L’inspecteur MOULIN est convié sur la scène d’un crime en compagnie de son commissaire et du juge d’instruction.
Un « sorcier » hindou a été retrouvé assassiné dans le sous-sol de sa maison.
Face à lui gît un homme avec une balle dans le dos.
Quant au majordome de la victime, il a été poignardé et son visage a été recouvert d’un hideux masque en métal…
Bien que les évidences semblent accuser le mourant d’un double meurtre, MOULIN décide d’avoir recours aux lumières de son ami, M. PLOC.
Celui-ci ne tarde pas à mettre en doute les hâtives conclusions de la machine judiciaire…
Un cartomancien hindou célèbre a été assassiné dans son sous-sol. Il a été retrouvé gisant sur sa table, devant des cartes ensanglantées. Face à lui, un homme dans les vapes avec une balle dans le dos. À l’étage, le majordome du fakir a été poignardé et son visage a été recouvert d’un masque horrible en métal. De plus, sur la porte d’entrée a été tracé, avec du sang, un mystérieux symbole.
L’inspecteur Moulin, chargé de l’enquête, va faire appel à son ami, M. Ploc pour l’aider à découvrir la vérité.
Ce dernier, comme à son habitude, va procéder de manière étrange et tenir des propos obscurs…
Je retrouve donc le fameux duo d’enquêteur même si, de fameux, il n’y a que M. Ploc puisque c’est à chaque fois lui qui résout les affaires…
On retrouve une nouvelle fois un sujet très prisé à l’époque puisqu’il s’agit de spiritisme/fakir/chiromancie et autres joyeusetés du genre. D’ailleurs, le sujet du spiritisme était déjà à la mode depuis quelques décennies puisque Arthur Conan Doyle, le papa de Sherlock Holmes était féru du sujet…
Bref, même si la victime est un fakir et que la solution du crime est à chercher dans le monde oriental, l’intrigue, elle, n’est autre que celle d’un meurtre énigmatique. Ploc aura donc à découvrir ce qui s’est passé dans la maison du fakir pour trouver l’identité du coupable et le mobile qui a guidé sa main.
On se doute bien que, du fait du format fasciculaire, l’intrigue doit demeurer simple même si elle paraît compliquée. L’auteur va donc s’ingénier à complexifier le meurtre pour, au final, en faire démontrer la simplicité par son personnage.
Mais, une nouvelle fois, c’est M. Ploc qui prend le dessus sur l’histoire et l’intrigue et ce sont ses réponses énigmatiques aux questions de son ami l’inspecteur Moulin qui font le sel du récit.
Malheureusement, du fait de la concision du texte, l’auteur ne peut trop approfondir son personnage et encore moins son mode de pensée pour résoudre les crimes, mais ce qu’il propose est tout de même suffisant pour faire de M. Ploc un des personnages de récits fasciculaires les plus intéressants de la littérature populaire.
Au final, une histoire qui s’inscrit dans les thèmes usités de son époque, mais qui propose un personnage atypique que l’on prend plaisir à découvrir ou à retrouver.