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Loto Édition
7 juillet 2024

Mes regrets, M. Mardoche

Je suis tel un chien de chasse sur la piste d’un gibier dès que je repère un enquêteur récurrent inconnu ou méconnu dans notre chère littérature populaire…

C’est-à-dire que dès que je trouve ou qu’on me signale l’existence d’un enquêteur récurrent, au sein de fascicules ou de récits publiés dans les journaux et les magazines, c’est plus fort que moi, il faut que je creuse afin de regrouper le plus de textes possibles concernant ledit enquêteur et que je les lise pour me faire une idée plus approfondie du policier ou détective découvert.

C’est une nouvelle fois le cas avec Léon Mardoche, un personnage né de la plume de l’énigmatique Henri Picard (on recense la piste de plusieurs homonymes, mais celui-ci fait-il partie de la liste ?) et qui œuvra au moins entre 1929 (première occurrence du personnage repérée dans un magazine québécois) et 1972 (dernière occurrence repérée dans un journal suisse).

Dans ce large laps de temps, Léon Mardoche fut écrivain, détective et commissaire de Police. Ses enquêtes furent contées dans le cadre de nouvelles courtes (3 à 4000 mots), nouvelles longues (20000 mots) ou courts romans (plus de 30000 mots) ainsi que dans des contes d’environ 1000 mots.

Parfois, il fut acteur principal, parfois secondaire, en retrait de son apprenti détective Bob…

Bref, vous l’aurez compris, un personnage à l’activité hétéroclite comme je les aime et qui me procura une chasse exaltante…

Après la quête vient le temps de la lecture et c’est ce à quoi je m’attelle ces derniers jours.

Après la lecture de quelques courtes nouvelles, je me concentre sur celle des textes les plus longs, notamment ceux mettant également en scène l’ennemi récurrent de Léon Mardoche surnommé « L’inconnu ».

Ce dernier apparaît en 1967 dans un journal suisse dans un récit titré « L’inconnu de Léon Mardoche » et je le retrouve aujourd’hui dans « Mes regrets, M. Mardoche », publié en 1970 dans le même journal, et qui est la suite directe du précédent épisode.

MES REGRETS, M. MARDOCHE

La course poursuite entre le commissaire Léon MARDOCHE et le redoutable cambrioleur qu’il a surnommé « son inconnu » s’est terminée de façon tragique, le véhicule de ce dernier ayant explosé après une chute dans les gorges du Renard.

Mais « l’inconnu » a miraculeusement survécu et il profite de ce que tout le monde le croit mort dans l’accident pour reprendre sa vie d’avant sous ses nombreuses identités, bien persuadé qu’un jour, sa route recroisera celle de Léon MARDOCHE.

De son côté, le policier n’est pas dupe et s’il fait semblant d’accepter la disparition de son ennemi, c’est pour pouvoir mieux utiliser le moindre relâchement de « son inconnu » pour réussir à enfin lui mettre la main dessus…

« L’inconnu de Léon Mardoche » ce cambrioleur mystérieux que le policier cherchait à arrêter depuis longtemps, est mort, au fond d’un ravin, après une chute de voiture, lors de la course poursuite entre lui et le commissaire…

Enfin, c’est ce que tout le monde peut croire, vu la chute, la voiture en flammes et le fait que le fond du ravin est inaccessible.

Mais le cambrioleur s’en est sorti en sautant hors du véhicule au bon moment et, bien que blessé, il parvient à trouver refuge chez des paysans et à se soigner, bien décidé à reprendre une de ses anciennes identités le temps que les choses soient plus calmes.

Mais Mardoche n’est pas dupe, il sent, il sait que son « inconnu » n’est pas mort et, s’il laisse croire aux journalistes le contraire, c’est pour éviter que son ennemi soit en éveil et en profiter pour essayer de l’arrêter.

Henri Picard, avec « Mes regrets, M. Mardoche », reprend donc le récit de la lutte entre Mardoche et son « inconnu » à l’exact moment où il l’avait abandonné 3 ans plus tôt.

Choix curieux, à moins que ces récits aient été écrits l’un derrière l’autre, mais publiés à distance, ce qui semble démenti par le fait que l’auteur se trompe dans le nom de Pauline, la jeune femme dont l’inconnu est tombé amoureux, ainsi que sur celui du policier lyonnais qui, de Coussinard, devient Cousinard…

Alors, pourquoi un tel écart de temps entre les deux épisodes ? D’autant plus qu’un autre récit, « Criminel ou justicier », mettant également en scène Léon Mardoche (mais pas son inconnu) a été publié dans le même journal en 1969, soit entre les deux épisodes suscités ??? Mystère et boule de gomme.

Toujours est-il que le lecteur continue de suivre la lutte à distance entre les deux ennemis et retrouve les mêmes ingrédients qui, sans parvenir à composer un récit exaltant, parvient tout de même à rendre le récit agréable à lire.

On n’en apprend toujours pas plus sur Mardoche pendant que son inconnu continue de mystifier tout le monde, aussi bien la police que les brigands, afin de se remplir les fouilles au détriment de ces derniers.

Rien de bien original, certes, et si la chasse au personnage récurrent fut plus exaltante que les aventures de ce dernier, cela n’empêche pas celles-ci de remplir leur office : divertir le lecteur l’espace d’une heure ou deux (ou trois).

Mais l’histoire n’est pas encore terminée puisqu’on retrouvera « L’inconnu » dans un prochain texte, publié cette fois-ci en 1971, « L’homme à la cicatrice » et qui, lui aussi, reprend exactement là où le précédent s’était arrêté…

Et, pour information, un autre épisode clôture la lutte entre Mardoche et l’inconnu, et est le dernier publié par l’auteur que j’ai pu repérer : « Le Fou », publié dans le même journal en 1972.

Au final, un épisode qui s’inscrit dans les 4 mettant en scène la lutte entre Léon Mardoche et l’inconnu, et qui est dans la lignée du précédent, pas inoubliable, mais agréable à lire et ce d’autant plus quand on a participé à la chasse au récurrent.

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