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Loto Édition
7 juillet 2024

Visa pour l'inconnu

Quand un écrivain voit plusieurs de ses œuvres adaptées au cinéma et que ces deux adaptations donnent deux films cultes, comme « La piscine » avec Romy Schneider et Alain Delon et « Tchao Pantin » avec Coluche et Richard Anconina, forcément, on ne peut que s’intéresser à sa plume.

Et cet auteur n’est autre qu’Alain Page, un écrivain dont le nom ne vous dit pas forcément grand-chose, mais qui est l’auteur de nombreux romans policiers, d’aventures et d’espionnage.

Bon, ma première rencontre avec Alain Page ne fut pas un grand succès, puisque j’avais assez peu goûté « Dernier Carat ».

Cependant, j’ai décidé de lui donner une seconde chance en me penchant sur « Visa pour l’inconnu », un roman publié en 1961 aux éditions Fleuve Noir.

Visa pour l’inconnu :

Vigo, un homme ayant passé plus d’une année sur un bateau faute de visa pour en descendre, se voit proposer, au Maroc, par un riche homme, un visa en échange d’un service : assassiner un ennemi revenu du passé pour lui nuire…

Que dire de ce petit roman ?

Qu’il commence plutôt bien, mené dès les premières lignes par une plume agréable.

Malheureusement, l’intrigue n’est pas à la hauteur de ce début et l’histoire se perd dans les méandres d’un scénario inintéressant mêlant faux semblants et sentimentalité à la noix durant lesquelles le héros, forcément beau, charismatique et attirant, fait tomber comme des mouches les seules femmes de l’histoire, qui sont forcément jeunes, belles, sexies, attirantes et qui finissent par tomber folles amoureuses du héros au point de ne plus pouvoir vivre sans lui et patati et patata…

Pas grand-chose d’original, donc, dans le scénario, ni dans les divers personnages…

Alors, que reste-t-il ? Un début légèrement prometteur et un roman qui se lit vite, car il est court, ce qui évite de trop s’ennuyer même si on peut être lassé par cette vision des femmes rétrogrades livrée par des hommes qui pensent que les femmes ne seraient forcément rien sans eux et qu’elles ont obligatoirement besoin de leur protection et de leur amour…

Je préfère encore l’autre vision de la femme dans le monde du roman noir du milieu du siècle dernier, celle de la femme vénale et vénéneuse qui profite et abuse de leurs charmes pour mener les hommes par le bout du nez.

Mais, dans les deux cas, voilà bien une image manichéenne et peu flatteuse de la gent féminine.

Bref, deuxième rencontre avec Alain Page, deuxième échec… aurais-je la magnanimité d’offrir une troisième chance à l’auteur ? Peut-être… mais, dans tous les cas, Alain Page doit bien s’en moquer, que j’aime ses romans ou pas (du moins s’il est encore vivant, car il aurait alors 94 ans), et il aurait bien raison.

Au final, un roman qui commence agréablement sur les premières lignes avant de sombrer dans les clichés éhontés de la littérature policière de l’époque…

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