Accident de la route
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On a tendance à l'oublier, mais nombre d'auteurs majeurs de la littérature populaire ont fait leurs armes et aiguisé leurs plumes en se confrontant au format fasciculaire.
Georges Simenon, Frédéric Dard, Jean Amila, sont sans doute les plus connus d'entre eux.
Mais des auteurs moins connus du grand public, bien qu'écrivains réputés, se sont aussi essayés à ce format contraignant qu'est le fascicule.
Parmi ceux-ci, un nom mérite d'être cité : Louis Thomas Cervoni alias Louis C. Thomas alias René Thomas.
C'est sous ce dernier pseudonyme que je vais aborder à nouveau cet auteur né en 1921 et mort en 2003.
Louis C. Thomas, connu pour ses romans policiers dont certains ont remporté le prix du Quai des Orfèvres et d'autres se sont vus adaptés au cinéma, il est aussi scénariste de séries télévisées (« Les 5 dernières minutes »...) et de séries radiophoniques.
Il signe ses récits fasciculaires principalement du pseudonyme de René Thomas.
Pour ce format, il crée l'inspecteur André Lémoz qui vivra au moins 13 aventures dont 11, dans la collection « Mon roman Policier » des éditions Ferenczi au cours des années 1950.
Louis C. Thomas est également connu pour avoir écrit toute sa production alors qu'il était devenu aveugle à la suite d’un accident de la route.
« Accident de la route » est également le titre d'une des aventures de l'inspecteur Lémoz, une des deux, parues ailleurs que chez Ferenczi.
Le titre est paru en 1951 dans la collection « Deux heures de... Mystère » aux éditions du Carquois sous la forme d'un fascicule de 32 pages (soit environ 10 000 mots).
Accident de la route :
Alors que l'inspecteur Lémoz circule en voiture en compagnie de son second Léo sur une route de montagne la nuit, ils se font doubler par un motocycliste qui, plus loin, se fait rentrer dedans par une camionnette qui prend la fuite.
N'ayant pu rattraper la camionnette, ils reviennent porter assistance au motocycliste qui a chuté dans le ravin.
Mais celui-ci profite que les deux hommes sont descendus l'aider pour leur voler leur voiture.
Je retrouve donc, bien des années plus tard, l'inspecteur Lémoz (j'avais lu toutes ses enquêtes publiées chez Ferenczi).
Alors, cette enquête est-elle dans la lignée des précédentes ?
Difficile à dire, car il faut bien l'avouer que je les ai un peu oubliées à force de dévorer des fascicules à longueur de journée.
S'il est vrai qu'un roman peut vous marquer, dans le monde du fascicule, ce sera plus sûrement un personnage, un style (même si très peu d'auteurs se démarquent à ce point de vue) ou une idée.
Cependant, il faut bien reconnaître que Lémoz, ici, m'a paru un peu fade, probablement du fait que son enquête n'est pas une réelle enquête, du moins pas officielle, et qu'elle consiste principalement à remonter la piste du motocycliste et à constater ce qu'il y a au bout.
Mais n'oublions jamais que les fascicules n'avaient pas pour but de marquer les lecteurs, mais d'occuper agréablement un petit espace de lecture, notamment à des moments où des livres ne pouvaient remplir cet office. De petits fascicules que l'on pouvait plier et mettre dans sa poche et que l'on sortait dans les transports en communs ou autre part et qui se lisaient vite (moins d'une heure de lecture pour un fascicule de 32 pages).
Et « Accident de la route » remplit cet office en occupant agréablement, à défaut de marquer durablement, un petit moment de lecture.
Au final, les retrouvailles avec l'inspecteur Lémoz furent un peu fades, mais pas déplaisantes pour autant.