L'inspecteur cadavre
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Ma relation avec Georges Simenon et, plus précisément, avec le commissaire Jules Maigret, fut assez chaotique au début.
Après l'avoir mystérieusement ignoré pendant des années alors que je ne lis que du roman policier et que, pendant de longues années, je ne me suis concentré que sur des récits écrits en langue française, je me suis lancé à la découverte de Maigret par sa première aventure officielle : « Pietr le Letton ».
J'en suis ressorti un peu dubitatif, pas tant au niveau de l'écriture ou de l'intrigue, mais pour d'autres raisons.
J'ai attendu longtemps avant de redonner une chance à Jules et grand bien m'en prit puisque cette seconde rencontre fut un coup de foudre littéraire au point que, depuis, les aventures de Jules Maigret sont pour moi une valeur sûre, un gage d'une lecture qui ne me décevra pas.
Ces derniers jours, j'ai enchaîné la lecture de toutes les nouvelles (ou presque) de Simenon autour de Maigret et, plutôt que de changer de boutique, j'ai poursuivi avec la lecture de « L'inspecteur cadavre », l'épisode 45 publié en 1944 dans le recueil « Signé Picpus ».
L'inspecteur cadavre :
Suicide ? Meurtre ? Un froid matin de janvier, un jeune homme est retrouvé mort sur la voie ferrée près de Saint-Aubin-les-Marais, en Vendée. Pour rendre service à un ami, le commissaire Maigret accepte de quitter Paris pour essayer d'y voir plus clair. Mais il n'est pas le seul à mener l'enquête : un ancien policier devenu détective privé, l'inspecteur Cadavre, s'intéresse lui aussi de très près à cette affaire...
Le juge demande à Maigret de se rendre dans un petit village pour enquêter sur la mort d'un jeune homme afin d'aider son cousin que certaines rumeurs accusent.
Dans le train, Maigret repère l'ancien inspecteur Cavre, surnommé l'inspecteur cadavre, devenu depuis détective privé.
Persuadé que son ancien collègue de travail débarque pour enquêter sur la même affaire, Maigret se concentre alors plus sur Cavre que sur le but de son déplacement... jusqu'à ce que l'instinct policier reprenne le dessus.
Un Maigret, cela se reconnaît immédiatement.
La plume de Simenon... et les atmosphères.
L'atmosphère météorologique, qui a toujours une grande importance dans les aventures de Maigret (ici, c'est surtout la brume qui prédomine et qui entre en résonnance avec le flou de l'affaire, les non-dits, les secrets) et l'ambiance sociétale, ce conflit permanent entre les classes, les riches et les pauvres, qui est une nouvelle fois à l'œuvre dans ce récit).
Enfin, l'atmosphère que Maigret hume à chaque fois qu'il pénètre quelque part, que ce soit chez le riche cousin du juge qui le reçoit et l'accueille, que celle présente dans les troquets où les pauvres trinquent...
On retrouve donc dans ce petit roman tout ce qui fait une enquête de Maigret sauf que, cette fois, Maigret n'arrive pas à prendre parti entre les deux classes opposées.
Au final, pas le meilleur Maigret, mais un bon petit Maigret (en existe-t-il des mauvais ?)