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Loto Édition
22 septembre 2024

La pantoufle de Cendrillon

Bon, je résume pour ceux qui n'ont pas suivi...

Depuis plus d'une décennie, je me suis passionné jusqu'à la déraison pour la littérature populaire policière du début du siècle dernier et de la fin du précédent au détriment de la littérature " moderne ".

Dans cette paralittérature, je me suis concentré sur les récits courts (je suis tombé amoureux du format fasciculaire) et sur les personnages récurrents, qui entraient en résonnance avec mes premières amours, les aventures de Sherlock Holmes, même si je me focalisais sur des textes écrits en langue française.

Sans avoir eu l'impression, loin de là, d'en avoir fait le tour, depuis peu, je mène la même quête, mais à travers la littérature populaire de langue anglaise.

Si les récits courts et les personnages récurrents l'habitent à foison, le format parfois change, puisque, bien souvent, on se retrouve face à des textes destinés à des magazines (comme l'étaient les aventures de Sherlock Holmes).

J'ai ainsi découvert le Professeur S.F.X. Van Dusen alias La Machine à Penser, Max Carrados le détective aveugle, Arthur J. Raffles le cambrioleur, mais également et surtout des femmes détectives (ce qui manquait un peu dans les premiers pas de la littérature populaire francophone) avec Lady Molly de Scotland Yard, Hagar Stanley la détective Tzigane ou encore Dorcas Dene, l'ancienne actrice devenue détective.

Et, tout récemment, j'ai fait la connaissance de la femme détective la plus proche de l'esprit holmésien, j'ai nommé Madelyn Mack, née de la plume de Hugh C. Weir (1884-1934)

Ce personnage apparaît d'abord au cinéma en 1913 et 1914 dans deux films dont Weir est scénariste, puis celui-ci écrit cinq courtes aventures pour la jeune femme, qui paraîtront en 1914 dans des magazines.

Si l'inspiration évidente, à la lecture, est Sherlock Holmes, avec lequel Madelyn Mack partage certains traits de caractère et les méthodes d'investigations, la seconde inspiration, peut-être la principale, est Mary Holland (1868-1915), une véritable femme détective qui fut l'un des précurseurs en matière d'utilisation d'empreintes digitales dans ses enquêtes.

« La pantoufle de Cendrillon » est la troisième enquête de Madelyn Mack et est donc parue en 1914.

LA PANTOUFLE DE CENDRILLON

À peine revenue de Jamaïque, la célèbre détective Madelyn MACK est mandée par le sénateur Duffield pour investiguer sur le mystérieux assassinat de son secrétaire dans le jardin de son domaine.

Le jeune homme a été poignardé en pleine journée sans que personne ait rien vu ni entendu.

Seul indice, une pantoufle retrouvée près du corps laissant supposer que le meurtrier est une meurtrière.

Madelyn MACK ne tarde pas à se rendre sur place en compagnie de son amie la journaliste Nora Noraker et va se lancer, à sa manière, dans son enquête...

Le secrétaire du Sénateur Duffield a été poignardé à mort dans le jardin de la propriété Duffield sans que personne ne remarque rien. Seule une pantoufle de femme, découverte à proximité du corps semble indiquer qu'il a été tué par une femme.

Madelyn Mack, à peine revenue d'un voyage en Jamaïque, est mandée par le sénateur pour enquêter. Elle débarque donc sur place accompagnée de son amie la journaliste Nora Noraker pour faire la lumière sur ce mystère...

Voilà une enquête que j'oserai presque qualifier de " classique " de Madelyn Mack, " classique " étant peut-être exagéré du fait qu'il ne s'agit là que de la troisième enquête de la jeune femme.

Seulement, les deux premières et, surtout, la filiation avec Sherlock Holmes font que l'on a l'impression de bien connaître Madelyn Mack et de n'être pas surpris par ses méthodes et son caractère.

En effet, son attitude pouvant parfois être considérée comme méprisante, même et surtout envers Nora, n'est plus une surprise, et sa façon de cacher les éléments qu'elle découvre et de livrer la solution lors d'une réunion finale à la « Whodunit » non plus.

Alors, oui, on reprochera que l'intrigue est plutôt légère, mais pour un texte de moins de 12 000 mots, on ne pouvait pas non plus s'attendre à une intrigue de haute volée, et que l'identité du meurtrier pouvait être rapidement découverte à partir de deux simples indices en possession de Madelyn Mack sans qu'elle ait besoin d'aller jusqu'au bout de sa démarche. Mais sa façon d'être, comme pour Sherlock Holmes, prend souvent le dessus et, comme le détective à la pipe, on aime la détester.

Les révélations sont certes moins impressionnantes que celles effectuées par le locataire du 221B Bakerstreet, mais l'ensemble n'en est pas moins très plaisant à lire et, surtout, le personnage de Madelyn Mack s'éloigne des carcans de la femme bienveillante de la plupart des femmes détectives de la littérature populaire de l'époque.

Au final, un épisode dans la lignée des précédents qui se trouve être très plaisant à lire et qui fait déjà regretter qu'il ne reste plus que deux enquêtes de Madelyn Mack à découvrir.

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