La femme qui tue
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On ne dira jamais assez combien les éditions Ferenczi ont œuvré pour la popularisation du format fasciculaire en France.
Effectivement, dès 1907, suite au succès des traductions des aventures du détective américain Nick Carter, les éditions Ferenczi, qui, jusque-là, pataugeait dans des productions graveleuses, se lance dans le fascicule policier en proposant les aventures d'un Nick Carter à la française : Marc Jordan.
Dès lors, Ferenczi va se spécialiser dans le format fasciculaire (principalement 32 et 64 pages) à travers des collections policières, aventures et même sentimentales.
Naîtra alors la collection culte « Le Roman Policier » en 1916... puis suivront un grand nombre d'autres collections dont « Police et Mystère », « Le verrou », « Police »... ou encore « Feux Rouges », qui signera la fin du format fasciculaire, boudé par le public au profit du format poche.
Le titre du jour, « La femme qui tue », lui, est issu de la collection « Crime et Police » une collection de fascicules de 96 pages (pour la plupart) qui parue à partir de 1933.
« La femme qui tue » est lui paru en 1934 et est signé Jean Desrouyn.
Sur l'auteur, je n'ai strictement aucune information (un pseudonyme, sans doute)...
LA FEMME QUI TUE
Deux meurtres quasi simultanés ont eu lieu dans deux trains aux alentours de Paris. Un homme et une femme sont retrouvés morts, poignardés avec une aiguille en or.
L'inspecteur Dubois se lance alors dans une enquête compliquée pour démasquer le coupable.
Le policier va devoir démêler un réseau complexe de mensonges, d'intrigues et de secrets pour découvrir l'identité de « La femme qui tue » et connaître son mobile ?
Un homme et une femme sont assassinés d'une aiguille en or en plein cœur dans deux trains différents en l'espace de quelques minutes.
Le coup est si précis et l'arme si originale qu'il ne fait aucun doute que la même personne est l'auteur des deux assassinats. D'autant que, sur les deux aiguilles, est gravé un message : « Je suis la femme qui tue ».
L'inspecteur Dubois est chargé de l'affaire, bien que persuadé que l'on ne trouvera aucun indice, ne tarde pas à soupçonner un personnage haut placé...
« La femme qui tue » est un récit policier de 24 500 mots environ qui s'inscrit parfaitement dans le style et l'ambiance des récits fasciculaires policiers de l'époque.
En effet, il est question de mystères, d'Inde, d'hypnose, de poison, de bande infernale, de déguisements...
Si le récit se lit très agréablement, il pèche par divers côtés.
Le premier se remarque à la fin de la lecture puisqu'on constate alors que la couverture d'origine, le photomontage fait par le Studio Henri Manuel pour l'éditeur. En effet, si on y voit bien le visage d'une femme, celle-ci est brune alors que dans le récit, la femme est blonde, et, en plus, son visage recouvre celui du Sphinx de Gizeh alors qu'il n'est nulle question d'Égypte ni de pyramides dans le récit...
Le second défaut est que les motivations du criminel, bien qu'expliquées, ne répondent pas à toutes les questions et ne justifient en rien tous ses actes.
Enfin, le plus gros défaut, à mon sens, est qu'il n'y a pas réellement de personnage auquel s'attacher puisque le héros de l'histoire devrait être l'inspecteur Dubois, mais celui-ci est si peu présenté et si peu présent qu'il est difficile d'entrer en empathie avec lui.
Après, on pourra toujours noter les défauts inhérents au genre et à l'époque, avec le côté un peu trop fleur bleue, la naïveté des relations, le manque de profondeur de l'histoire, et un style un peu suranné... mais ce sont des défauts qu'il faut savoir accepter si on veut lire des récits fasciculaires de l'époque...
Au final, une histoire pas inintéressante, mais qui manque cruellement d'un personnage fort auquel s'accrocher et d'un peu plus d'explications pour les motivations du tueur...