Allô ! Allô ! le mort vous parle
Je poursuis ma découverte de la collection fasciculaire « Collection Rouge » des éditions Janicot, une collection de plus de 200 fascicules parus entre 1943 et 1944.
Dans le lot, on y retrouve des textes signés par des auteurs déjà rencontrés ailleurs (Jean des Marchenelles, Léon Groc voire Maurice Lambert), mais également et surtout des auteurs ayant réservé la quasi-entièreté de leur production pour cette collection (Lucien van des Haeghes, Frédéric Sipline, Nevers-Séverin et… E. L. Richard).
E. L. Richard, ou Élie Richard (1885-1976) est un journaliste, écrivain, éditeur et poète à qui l'on doit, dans ladite collection, 7 titres mettant en scène le brigadier puis commissaire Rombal.
Mais, pour la « Collection Rouge », Élie Richard a également écrit des récits indépendants dont : « Allô ! Allô ! le mort vous parle », co-écrit avec Saint-Pierre (probablement pas l'Apôtre), un fascicule de 32 pages publié en 1944 aux éditions Janicot.
Quant au co-auteur Saint-Pierre, autant vous dire que je ne sais qui se cache derrière ce pseudonyme
ALLO ! ALLO ! LE MORT VOUS PARLE
Hélène Deluyne, cantatrice célèbre, est hantée par le souvenir de son ancien amant, le peintre Roland Fourestier, décédé il y a plusieurs années.
À chaque moment important de sa vie, elle reçoit des messages cruels et des cadeaux macabres signés de son nom, semant le trouble et la peur dans son existence.
Est-elle victime d'un esprit vengeur ou d'une machination orchestrée par une main invisible ?
Hélène Deluyne est une cantatrice célèbre qui doit beaucoup à feu son mentor et amant le peintre Roland Fourestier, décédé des années auparavant.
Alors qu'Hélène remporte un grand succès avec l'Opéra créé pour elle, elle reçoit un énorme bouquet de violettes (fleurs que détestait le peintre) accompagné d'un mot désobligeant écrit de la main de... Roland Fourestier.
Comment cela est-il possible alors que le peintre est mort depuis longtemps ?
C'est la question qui hantera Hélène au fur et à mesure de la réception des différentes missives similaires.
Hélène Deluyne va alors s'enfoncer dans une déprime et un rejet de la vie dont vont tenter de l'extirper le jeune compositeur Juste Adrien et son maître d'armes...
Que dire de ce récit de 12 000 mots ?
Déjà que je peux lui faire le reproche que j'ai déjà fait quelques fois à d'autres récits indépendants de la « Collection Rouge », c'est qu'il n'y a pas réellement de héros dans cette histoire.
En effet, si le personnage principal est bien Hélène Deluyne, elle n'est jamais proactive dans l'histoire et se contente de subir.
Les autres personnages sont, eux, souvent de passage, dans la vie de la cantatrice et dans l'histoire, exceptés le compositeur et son maître d'armes.
Car ce sont eux qui vont chercher la solution, mais, même s'ils deviennent les " enquêteurs officiels " du récit, ils n'en sont pas pour autant les héros.
Si ce sont bien leurs actions qui vont décanter l'intrigue, ce sera plus par hasard que par une réelle volonté de pousser l'investigation jusqu'au bout.
On reprochera également les motivations du ou des " corbeaux " qui, franchement, peuvent prêter à sourire.
De plus, jamais ne seront réellement expliquées les méthodes utilisées pour se faire passer pour le peintre décédé...
Et que dire de la fin ? Le récit s'arrête abruptement, comme si les auteurs avaient été contraints d'achever l'histoire faute de place (ce qui n'est pas le cas)...
Au final, un récit pas inintéressant, mais qui souffre de plusieurs problèmes qui l'empêche d'être vraiment prenant et marquant.