Vingt hommes aux abois
Dans la littérature populaire policière fasciculaire (que de " r "), il y a quelques collections que j'apprécie tout particulièrement.
Parmi celles-ci, l'une des toutes premières : « Le Roman Policier » aux éditions Ferenczi, publiée à partir de 1916 et dont toutes les couvertures furent illustrées par le génial Gil Baer.
Je citerai, toujours chez Ferenczi (le principal pourvoyeur de fascicules policiers de l'époque), la collection « Police et Mystère » dans les années 1930.
Celle qui m'intéresse aujourd'hui est la « Collection Rouge » des éditions Janicot qui, entre 1943 et 1945, publièrent plus d'une centaine de titres.
Dans celle-ci, on retrouve des auteurs ayant bourlingué de collection en collection, d'éditeur en éditeur.
Mais on y découvre également quelques auteurs qui n'ont pas ou peu œuvré dans d'autres collections.
C'est le cas de Never-Séverin, un pseudonyme de Jean-Louis Bouquet (1898-1978) un scénariste, réalisateur, écrivain assez prolifique.
En tant qu'auteur, il est principalement connu pour ses ouvrages fantastiques.
Mais il s'est également essayé au genre policier, notamment sous le pseudonyme précité, et uniquement pour la Collection Rouge des éditions Janicot.
En effet, pour cette collection, il livrera trois séries de 5 titres chacune :
- « Doum reporter » que j'ai déjà évoqué dans d'autres chroniques.
- « Jean Laventure ».
- « Les Mystères de Montmartre ».
Le titre du jour fait partie de cette série et est même celui qui clôt celle-ci.
Heureusement, les titres semblent pouvoir se lire indépendamment.
« Vingt hommes aux abois » est donc un titre publié en 1944 dans la « Collection Rouge » des éditions Janicot sous la forme d'un fascicule de 32 pages double-colonne.
VINGT HOMMES AUX ABOIS
Lucien Dumont, un jeune provincial plein d'ambition, arrive à Paris avec le rêve d'y trouver une bonne situation.
Mais la capitale se révèle bien plus dangereuse qu'il ne l'imaginait.
Après une rencontre fortuite avec Josette Descoins, une charmante ouvreuse du Cirque Médrano et son frère Pépé, Lucien se retrouve malgré lui plongé dans l'univers sombre d'un redoutable consortium criminel qui terrifie Montmartre...
Lucien Dumont quitte sa province pour Paris afin d'y trouver un bon boulot. Mais, en passant devant le cirque Médrano, il est témoin de l'agression de Josette par un homme. Il décide alors de s'en mêler et, avec l'aide de Pépé, le frère de la jeune femme arrivé entre temps, il met en fuite l'agresseur. Pépé et Josette invitent alors Lucien pour le remercier de son geste.
Pépé, apprenant que Lucien cherche une situation, décide de lui mettre le pied à l'étrier et va le mettre en contact avec un dangereux gang qui terrifie Montmartre.
Seulement, Lucien est un honnête homme, mais, face à un revolver et des menaces, il n'a d'autre choix que d'accepter la proposition...
Nevers-Séverin nous convie au succès et à la chute d'un consortium criminel qui terrifie Montmartre par ses braquages ou ses rackets.
Pour ce faire, il nous présente divers personnages dont Lucien Dumont, un jeune provincial honnête et naïf qui va faire une bonne et une mauvaise rencontre le même soir (Josette et son frère) et se retrouver alors aux prises avec le fameux gang.
En parallèle, on assiste au ras le bol des commerçants, à leurs craintes, également, parfois à leur résignation.
Le gang est bien organisé en multiples cellules dont chacune ignore l'identité des membres de l'autre.
Devant l'incapacité de la police à démanteler le gang, plus rien ne semble pouvoir mettre un terme à ses agissements... et pourtant...
Si Jean-Louis Bouquet semblait préférer œuvrer dans le genre fantastique, force est de reconnaître qu'il se débrouillait plutôt pas mal également dans le genre policier.
En effet, on suit avec un grand intérêt le récit, les mésaventures de Lucien, celles de Pépé, les activités du gang...
Bien qu'on se doute rapidement de la révélation finale qui va mettre à mal le gang, on n'en prend pas moins plaisir à cette lecture tant l'auteur maîtrise à la fois son récit, sa narration, ses personnages que le format.
Au final, un bon, voire un très bon fascicule policier qui donne envie d'en découvrir plus sur « Les mystères de Montmartre » même si les textes de l'époque sont difficiles à trouver.