L'homme qui semait la mort
Il y a peu de temps, j'ai découvert la plume de l'auteur Christian Gau, un ancien OPJ de la gendarmerie, à travers le premier roman d'une série consacrée à Valérie Daguès, capitaine à la SRPJ de Perpignan : « Mensonge en Catalogne ».
Pour rappel, ce roman est sorti en 2022 chez Les Presses Littéraires, un imprimeur éditeur de ma région dont il est assez difficile de cerner le travail.
En effet, quand un roman sort estampillé " Les Presses Littéraires ", difficile de dire s'il s'agit d'un livre publié à compte d'éditeur, à compte d'auteur ou en autoédition, puisque la maison d'édition verse aussi bien dans le premier que dans le second et, qu'en tant qu'imprimeur, il arrive que des autoéditions aient le droit à son " tampon ".
Bref.
Des romans policiers se déroulant dans ma région, des personnages récurrents, un éditeur capable du pire et du meilleur (" L'ombre du Ratel " de Pierre Euzet par exemple), il n'en fallait pas plus pour me tenter.
Comme je vous chronique là le second opus des enquêtes de Valérie Daguès, « L'homme qui semait la mort », vous vous doutez bien que j'avais apprécié a minima le premier épisode.
L'homme qui semait la mort :
Après sa réussite dans " Mensonge en Catalogne " et tout juste nommée patronne du Service Régional de Police Judiciaire de Perpignan, Valérie Daguès est aspirée dans un tourbillon criminel. Avec stupeur elle découvre que même dans son métier les places du chasseur et de la proie sont interchangeables. L'arrivée d'un proche dans le dossier complique encore l'équation, car en plus des malfaiteurs, elle doit combattre ses émotions.
L'enquête la transporte dans un monde où la mort arbitre sans pitié. Partant de crimes odieux, Valérie va devoir retrouver le chemin du monde des humains pour découvrir la clé d'une effroyable énigme. Heureusement les avancées des sciences criminelles permettent désormais de faire " parler les morts ". Ces êtres éteints reviennent s'abandonner entre des mains expertes pour dénoncer leurs bourreaux. Est-ce seulement un progrès de l'Homme ou juste un pied de nez venu d'outre-tombe ? Une sorte de pourboire de la Faucheuse, cette dame noire qui permet, parfois, un aller-retour entre le rideau de lumière et ses terres obscures...
Après le départ à la retraite de Jo de Freitas, Valérie Daguès prend sa place de " taulière " à la SRPJ de Perpignan. Alors qu'une enquête la mène sur les traces d'un triple meurtre sordide à Saint-Jean Plat de Corts, elle apprend son ancien chef, désormais en retraite dans les Alpes l'appelle après avoir entendu, au café du village, une conversation autour de deux Espagnols recherchant un ancien flic de Perpignan.
Effectivement, Valérie Daguès ne tarde pas à découvrir qu'un personnage précédemment rencontré dans une enquête recherche son boss et ce n'est sûrement pas pour jouer à la belote avec...
Bon, si j'avais quelque peu apprécié le premier opus de la saga, celui-ci était pourtant entaché de différents défauts. Nombreuses fautes d'orthographe, coquilles, style un peu plat, dialogues sonnant parfois creux ou faux... l'ensemble était principalement sauvé par une connaissance des milieux (les deux côtés de la barrière) et d'un parallèle qui était fait entre les méthodes de la police d'un côté et celles de trafiquants de l'autre. Ce parallèle d'organisation rythmait le récit et l'ensemble devenait prenant, parvenant souvent à faire oublier les défauts cités.
Qu'en est-il alors de ce second épisode ?
Si j'ai trouvé le style un peu moins plat (sûrement l'assurance d'un écrivain qui prend confiance et s'améliore) malheureusement, le reste des défauts est encore présent, voire omniprésent. Toujours autant de fautes (plus, peut-être) de coquilles... les dialogues sonnent encore parfois faux.
Malheureusement, l'intrigue, ici, ne permet pas réellement de sauver les meubles.
En effet, voulant inscrire sa suite, dans la suite, c'est-à-dire créer un lien entre la première enquête et la seconde, l'auteur perd ce qui faisait l'intérêt du premier épisode.
Car, si d'un côté il y avait les gentils (les flics) et de l'autre les méchants (les trafiquants) le chef des " méchants " était suffisamment travaillé, charismatique et, surtout, pas du tout manichéen pour qu'on puisse s'y attacher un peu.
Du coup, la tension augmentait à savoir si le " méchant " allait s'en sortir ou non.
Là, le " méchant " du livre étant totalement " méchant " (même si l'auteur tente de l'humaniser un petit peu à la toute fin), forcément, on ne craint pas du tout pour lui.
De plus, les " méthodes " utilisées alternait, dans le premier opus, entre celles des flics et celles des trafiquants, mais, ici, le lecteur n'a le droit qu'à celles des flics et cela nuit à l'équilibre de l'ensemble.
Là où le premier opus se posait un peu comme une partie d'échecs entre les bons et les mauvais, ce second opus, lui, se veut plus une course-poursuite ou une chasse et verse plus dans l'action que dans la tension.
Alors, si les défauts avaient été gommés, cela aurait suffi à en faire probablement un bon roman, mais, dans l'état actuel, il peine à séduire le lecteur que je suis.
Cela condamne-t-il totalement la série à mes yeux ?
Probablement pas, mais je ne plongerai pas immédiatement dans la suite (si j'y plonge un jour), préférant passer à une nouvelle découverte sûrement plus intéressante.
Au final, conservant les mêmes défauts que le premier épisode sans en garder les qualités, ce second opus de la saga peine à séduire et à convaincre.