L'inconnue sous les toits
Je continue à fouiner dans la « Collection Rouge » des éditions Janicot, une collection de fascicules de 32 pages, double colonne, ayant proposé aux lecteurs, entre 1943 et 1944 plus d'une centaine de titres dont la plupart sont issus d'auteurs ayant abordé le format fasciculaire uniquement ou presque pour cette collection.
Je retrouve aujourd'hui la plume de l'auteur ayant ouvert la collection, en en signant les 5 premiers titres, Jean des Marchenelles et que j'ai déjà abordé plusieurs fois à propos des titres de sa série autour du détective Francis Bayard.
Pour rappel, Jean des Marchenelles, de son vrai nom Jean Dancoine (1913-1995) est un auteur de littérature populaire qui fut également éditeur, directeur de collections et auteur de théâtre.
Jean des Marchenelles est un homme du Nord. Sa maison d'édition fut installée à Lille et nombre de ses récits se déroulent dans cette ville ou ses alentours.
Le titre du jour, « L'inconnue sous les toits » est le n° 31 de la collection.
L’INCONNUE SOUS LES TOITS
Quatre amis liés par leur passion commune pour l'écriture ont fondé, dans un vieux quartier d'Uzès, un atelier d'impression qu'ils appellent « Le Refuge ». Là, ils espèrent vivre de leur art en toute indépendance. Malheureusement, leur idéal se heurte à la réalité : les difficultés financières les obligent à accepter des travaux alimentaires, et l'un d'eux, Jean, a déjà quitté le groupe pour poursuivre le succès à Paris.
Alors que des tensions apparaissent entre les trois compères restants, une nuit, Gérard découvre une jeune femme cachée dans la mansarde, ancienne chambre de Jean. Intrigué et troublé par cette mystérieuse inconnue, il lui promet de garder le silence sur sa présence. Mais bientôt, un drame vient bouleverser le fragile équilibre du Refuge...
4 amis écrivains ont réuni leurs fonds pour créer un atelier d'impression dans un vieux quartier d'Uzès afin de publier librement leurs proses. Malheureusement, le succès tarde à venir et les dettes s'accumulent. L'un d'eux a déjà baissé les bras et est parti chercher la célébrité à Paris. Les autres se débattent tant qu'ils peuvent, acceptant, pour survivre, de faire de l'impression pour autrui.
Mais un soir, Gérard surprend une charmante inconnue apeurée dans la mansarde servant à l'époque de chambre au " néo-parisien ". Celle-ci lui demande de garder le secret sur sa présence, mais, bientôt, un fait dramatique va le forcer à revenir sur la parole donnée…
Jean des Marchenelles nous livre ici un petit récit frustrant dépassant à peine 11000 mots.
Frustrant, car le format ne permet pas à l'auteur de profiter pleinement des idées mises en place.
Car, si l'auteur se concentre, dans un premier temps, et pour des raisons personnelles (il était écrivain et éditeur) sur l'histoire de ces écrivains se réunissant en coopérative pour installer un atelier d'impression de leurs ouvrages, il n'a plus le temps, par la suite, de profiter pleinement du personnage du commissaire Prosper Cécil, qu'il crée pour enquêter sur le drame.
Et c'est fort dommage, tant le personnage, en quelques mots et à travers une description sommaire, éveille l'intérêt du lecteur que je suis.
Effectivement, ce personnage qui est à la fois original et prometteur ne tient qu'un petit rôle secondaire dans l'histoire, ce qui est fort dommage au vu de son potentiel à la fois comique, à travers son sans-gêne, mais également par ses capacités d'enquêteurs.
D'ailleurs, il faut bien reconnaître que tout l'aspect policier du récit passe au second plan à tel point que la résolution de l'énigme est expédiée en quelques lignes.
Choix de l'auteur ? Contraintes liées au format ? Difficile, en l'état, de dire si Jean des Marchenelles a préféré parler de ses écrivains plutôt que du commissaire ou si, s'étendant sur les malheurs des uns, il s'est rendu compte un peu tard qu'il n'avait plus la place pour faire évoluer plus le second.
Cependant, l'ensemble se lit avec plaisir, mais frustration.
Au final, un petit récit agréable à lire mais pas assez policier malgré un personnage d'enquêteur fort intéressant.