La course à la mort
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Certaines relations survivent aux longues pauses.
C'est le cas de celle qui me lie à Thérèse Arnaud, l'espionne française née de la plume de Pierre Yrondy. La preuve, après des mois sans se croiser, voici que la jeune femme et toute son équipe reviennent à ma rencontre.
Pour rappel, Thérèse Arnaud est un personnage inspiré de la véritable espionne Marthe Richard (1889-1982), prostituée, aviatrice et espionne sous les ordres du capitaine Georges Ladoux durant la Première Guerre mondiale.
En 1932, le capitaine Ladoux publie dans ses mémoires un tome consacré à Marthe Richard.
En 1934, Pierre Yrondy, une série de 64 fascicules de 32 pages, double colonne, mettant en scène Thérèse Arnaud, une espionne œuvrant sous les ordres du... capitaine Ladoux.
La jeune femme est entourée d'une équipe d'hommes à ses ordres : Malabar le costaud et accessoirement chauffeur ; Languille, l'acrobate ; Friquet, le Gamin de Paris gouailleur et malin ; Marcel, le scientifique...
Toute la bande combat la Tiergarten, le service d'espionnage allemand.
Quant à l'auteur, Pierre Yrondy, je me méfie (et ne crois pas) les informations récemment apparue sur Wikipédia à son propos, notamment sa date de décès, annoncée en 1963 (on ne trouve plus trace de l'auteur après 1936 et sa série « Marius Pégomas » qui fit suite à celle autour de Thérèse Arnaud.
On sait que c'était un écrivain et un homme de théâtre [acteur également] et ce sont à peu près les seules informations sur lui que je retiendrai.
« La course à la mort » est le 31e épisode des aventures de Thérèse Arnaud. Ce titre est donc publié en 1934 aux éditions Baudinière.
LA COURSE À LA MORT
Première Guerre mondiale.
Au square des Invalides, à Paris, une bagarre éclate entre deux femmes. L'une poignarde l'autre et s'enfuit.
Très vite, des badauds s'agglutinent autour de la victime dont le plus rapide est un jeune boiteux.
Quand celui-ci s'éloigne, un homme le suit dans l'ombre... pour le compte de l'espionne française Thérèse ARNAUD alias C. 25.
Deux femmes se disputent au square des Invalides et une brune poignarde une blonde avant de s'enfuir. Les gens s'amassent autour de la blonde, dont, notamment un boiteux. Quand celui-ci s'en va enfin, il est suivi par un autre homme qui va le perdre dans un immeuble à double issue. À son retour, Friquet [puisque le suiveur n'était nul autre que lui] doit annoncer sa déconvenue à sa patronne Thérèse Arnaud. Mais celle-ci ne s'en fait pas, elle avait tout prévu...
Je retrouve donc toute la bande après quelques années de pause [oui, j'avais beaucoup d'autres rencontres à organiser]. Mais les vieux amis ont cela de commun, on a toujours plaisir à les revoir, même des lustres après...
En même temps que la bande [Malabar, Friquet, Languille, Marcel et Thérèse Arnaud], je retrouve également le style particulier de Pierre Yrondy. En effet, les écrits de l'auteur ne sont pas si nombreux [du moins officiellement] et ayant déjà lu toutes les aventures de « Marius Pégomas », la moitié de celles de Thérèse Arnaud, son excellent roman policier « Jean Durand, détective malgré lui » et sa série avortée [du moins je considère ces récits comme tels] autour de Willy Jack.
Hormis cela et les pièces de théâtre qu'il a écrites, il n'y a guerre que quelques romans que je n'ai pas [sauf « De la cocaïne au gaz !!! » un roman publié en 1934].
Bref, tout comme c'est toujours un plaisir de revoir un épisode de « L'Agence tous risques », c'est toujours un plaisir de lire une aventure de Thérèse Arnaud.
Effectivement, je trouve que la série télévisée fonctionne sur le même principe que la série littéraire : une équipe formée d'individus différents, mais complémentaires parmi lesquels chacun à sa spécificité et son utilité.
Ici, Malabar est l'homme fort et le pilote ; Languille, l'homme souple et l'acrobate ; Friquet le gouailleur et le petit malin ; Marcel le scientifique capable de tout analyser ; et Thérèse Arnaud la patronne, la tête pensante, celle qui organise tout.
On retrouve donc, d'épisode en épisode, chacun à sa place, chacun dans son rôle et cette récurrence renforce l'attachement que l'on peut avoir pour les personnages et la série.
Et cet attachement permet de passer souvent outre certaines faiblesses des épisodes.
Certains cocheront parmi les faiblesses le style, mais ce n'est pas mon cas, j'aime bien les effets de styles d'Yrondy, ses phrases souvent courtes, ses changements de temps intempestifs et même ses métaphores parfois maladroites.
Cet épisode-là pèche plutôt par son intrigue qui, en plus d'ouvrir sur le suivant, est un peu bancale et sans réel enjeu.
Pour le reste, du classique.
Ceux qui ont aimé les épisodes précédents apprécieront celui-ci.
Ceux qui ont détesté les épisodes précédents détesteront celui-ci.
Au final, un épisode dans la veine des précédents, mais qui pâtit d'une intrigue bancale sans réel enjeu.