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Loto Édition
9 février 2025

La balle venue de nulle part

Je poursuis ma lecture des enquêtes de « Madelyn Mack, détective », écrites par Hugh C. Weir, avec la quatrième et avant-dernière : « La balle venue de nulle part ».

Pour rappel, je me suis intéressé ces derniers mois à des personnages récurrents méconnus, chez nous, de la littérature populaire anglo-saxonne.

Des textes sont traduits à l'époque pour le public français et oubliés depuis, soit le plus souvent, des textes qui n'avaient jamais eu le droit à des traductions jusqu'à très récemment.

Parmi ces personnages, le Professeur Augustus S.F.X. Van Dusen, alias La Machine à Penser, de l'américain Jacques Futrelle ; Lady Molly, de la Hongroise Emma Orczy ; Hagar Stanley, de l'anglais Fergus Hume ; Dorcas Dene de l'anglais George R. Sims... ou encore Max Carrados, le détective aveugle de l'anglais Ernest Bramah...

Parmi cette kyrielle de détectives, Madelyn Mack est probablement la plus intéressante et la plus frustrante.

Intéressante, car le personnage est probablement celui qui se rapproche le plus d'un Sherlock Holmes au féminin avec un personnage ayant de nombreux défauts et des addictions.

Intéressante, car ses enquêtes concernent souvent des crimes en chambre close ou des crimes impossibles.

Intéressante, car ses enquêtes sont bien écrites et bien menées.

Mais frustrante, car ses enquêtes sont trop courtes.

Courtes, car les textes avoisinent seulement les 9 000 à 12 000 mots.

Mais frustrante surtout parce que ses enquêtes sont trop peu nombreuses : 5 uniquement.

LA BALLE VENUE DE NULLE PART

Alors que le riche Homer Hendricks, lors d'une soirée théâtrale, s'est enfermé dans ses appartements pour jouer du piano, une détonation vient interrompre son récital. Il est découvert par ces invités, mort, une balle dans la tempe, au pied de l'instrument.

L'enquête menée par la police démontre rapidement qu'il ne s'agit pas d'un suicide puisque l'arme n'a pas été retrouvée.

Cependant, la porte de la pièce étant fermée à clef de l'intérieur et les fenêtres étant closes, difficile d'expliquer comment quelqu'un a pu assassiner le défunt et disparaître.

L'inspecteur ayant ramassé, non loin du corps, un gant ensanglanté appartenant à la nièce de la victime, ses soupçons se portent immédiatement sur celle-ci.

Mais Madelyn MACK, la célèbre détective, appelée à la rescousse par une des personnes présentes au moment du drame, va se charger d'élucider ce crime impossible...

Un homme est abattu d'une balle dans la tempe alors qu'il joue du piano dans son appartement, porte fermée à clef de l'intérieur et fenêtres closes. On ne trouve pas trace de l'arme du crime, mais la police découvre un gant tâché de sang appartenant à la nièce de la victime. Aussitôt, le policier chargé de l'enquête soupçonne celle-ci d'avoir cherché à accaparer l'héritage... Vient alors la célèbre détective Madelyn Mack, appelée à la rescousse par un des invités sur place au moment du drame...

Je retrouve donc Madelyn Mack pour son avant-dernière enquête.

Si celle-ci est plus courte (pas tout à fait 9000 mots), elle est aussi savoureuse que les précédentes, bien que Madelyn Mack s'y révèle moins " odieuse " que d'ordinaire.

Elle est cette fois confrontée à un crime en chambre close, un cas si fréquent dans la littérature policière qu'il en est devenu un sous-genre.

Cependant, un crime en chambre close ne suffit pas à rendre un texte intéressant, encore faut-il que ce crime tienne la route et que sa résolution soit bien amenée.

Bien évidemment, dans un texte aussi court, on ne va pas s'attendre à trouver l'intrigue du siècle. Aussi devra-t-on se contenter d'une intrigue qui tient vaguement debout.

Quant à la résolution, elle est à l'image de l'ensemble des enquêtes du personnage, Madelyn Mack ayant la fâcheuse tendance à taire ses trouvailles pour mieux révéler l'ensemble à la fin du texte, en présence de tous les protagonistes de l'histoire, à l'image de ce que fera par la suite régulièrement Hercule Poirot d'Agatha Christie.

Madelyn Mack nous offre donc deux sous-genres du roman policier en un seul court texte : le crime en chambre close et le Whodunit.

Rien d'extraordinaire pour autant, mais le personnage est suffisamment intéressant pour maintenir à lui seul l'intérêt du lecteur.

Bien sûr, on reprochera, comme je l'ai déjà dit, que ses défauts soient ici un peu gommés et que l'enquête soit un peu bâclée même si l'ensemble reste plaisant à lire.

Au final, un épisode un peu en deçà des autres du fait de sa concision, de l'absence des mauvais côtés de Madelyn Mack et d'une enquête qui aurait mérité un peu plus d'espace pour mieux s'épanouir.

 

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