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Loto Édition
26 janvier 2025

Shibumi

Il faut parfois des circonstances particulières pour qu'un roman ne vous tombe pas des mains...

Ces circonstances sont multiples et je ne vais pas m'attarder à en dresser une liste exhaustive tant l'exhaustivité, dans ce domaine, est une utopie.

« Shibumi », roman d'espionnage de Trevanian, a grandement profité d'une de ces " circonstances ", le fait de m'avoir été offert.

« Shibumi » est donc un roman paru initialement en 1979 aux USA. Il est signé par un pseudonyme de Rodney William Whitaker (1931-2005), un écrivain américain qui fut Marine et professeur d'université.

« Shibumi » eut un succès mondial (qui m'échappa jusqu'à récemment) et connut diverses traductions et rééditions.

Shibumi :

Nicholaï Hel est l’assassin le plus doué de son époque et l’homme le plus recherché du monde. Son secret réside dans sa détermination à atteindre une forme rare d’excellence personnelle : le shibumi. Après avoir été élevé dans le Japon de l’après-guerre et initié à l’art subtil du go, il est désormais retiré dans sa forteresse du Pays basque. Il se retrouve alors traqué par une organisation internationale de terreur et d’anéantissement – la Mother Company – et doit se préparer à un ultime affrontement.

Hel est un assassin exceptionnel qui a décidé de se retirer au Pays basque après avoir vécu une existence de dureté et de peines... Un jour, il reçoit la visite d'une jeune femme ayant échappé au massacre d'une bande de contestataires. Celle-ci, consciente que Hel a une dette envers son père (ou son oncle, je ne sais plus) vient lui demander de l'aide, mais attire ainsi, sur lui, l'attention de la Mother Company, une organisation aux moyens démesurés qui va tout faire pour l'empêcher d'intervenir...

Avec un tel synopsis et une telle couverture, « Shibumi » avait tout pour m'intéresser. Une sorte de Ronin moderne luttant contre une organisation cruelle et puissante... un assassin d'exception contre toute une armada. Une ambiance japonisante...

Seulement, voilà, le synopsis de ce roman est plus que trompeur et on s'en rend vite compte (enfin, pas si vite).

Effectivement, le roman débute par un debrief d'une opération de la Mother Company visant à exterminer, dans un aéroport, un groupuscule d'extrémistes désireux d'éliminer les membres de Septembre Noir responsables de la prise d'otages d'athlètes juifs lors des Jeux Olympiques de 1972 à Munich.

Lors de l'opération, une jeune femme est parvenue à s'échapper et elle va trouver aide et refuge auprès de Nicholaï Hell, un redoutable tueur...

Avec un debrief aussi long qu'ennuyeux, j'étais pressé que l'auteur nous immerge dans l'action de représailles de Hell (un nom qui promettait l'enfer).

Mais là encore, il me fallait attendre, le temps d'un long flash-back nous contant la vie de Nicholas Hell depuis sa plus tendre enfance...

Ce long passage était encore dilué par une thèse sur le jeu de Go et d'autres circonvolutions littéraires.

Qu'importe, un peu de patience était nécessaire pour passer enfin à l'action...

Sauf que telle n'était pas la volonté de l'auteur qui décidait de nous convier à une conférence par l'exemple sur la spéléologie et la découverte des grottes basques...

Bon, allez, au point où j'en étais, il me suffisait de prendre mon mal en patience, aidé en cela par le fait que ce roman m'avait été offert (sinon, je l'aurai refermé depuis longtemps).

Après cet intermède, il était temps, enfin, d'assister à la rage de Hell...

Que nenni, l'auteur avait d'autres choses encore à nous raconter...

ET d'autres...

ET d'autres...

Ce roman étant décomposé en 6 parties ayant toutes, pour titre, un terme de Go, il me fallut attendre l'ultime section pour enfin en arriver à la vengeance de Hell...

Seulement, cette partie, la plus courte des 6, ne représente que la dernière trentaine de pages sur 445... une portion plus que congrue... c'est dire la frustration et ce d'autant plus que ladite vengeance est très rapidement expédiée.

Alors, oui, « Shibumi » fut pour moi une lecture frustrante du fait que je n'ai pas eu ce à quoi je m'attendais et ce que j'espérais grandement.

Mais ce roman fut-il responsable d'une lecture pénible ? Curieusement non (à part le tout début).

S'il est vrai qu'en d'autres circonstances j'aurai lâché le livre rapidement, au final, je ne me suis pas tant forcé que cela à le lire. Plus encore, je me suis attaché à certains personnages (dont Le Cagot, un nom que l'auteur prendra pour pseudonyme par la suite). J'ai apprécié le peu d'humour présent, l'ambiance particulière, bien que j'aurais aimé que le roman soit plus resserré et, surtout, bien plus axé sur la vengeance de Hell que sur les plaisirs des jardins japonais, l'art des massages, la maîtrise du jeu de Go, l'exercice de la spéléologie, les divers arts culinaires... j'en passe et des meilleurs...

Au final, « Shibumi » est un livre qui vous propose ce à quoi vous ne vous attendiez pas et, surtout, qui vous prive de ce à quoi vous vous attendiez... pour le meilleur... ou pour le pire.

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