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Loto Édition
30 mars 2025

Le doulos

Quelle que soit la niche dans laquelle on se complaît, on a tous des lacunes.

La preuve, moi !

Alors que je concentre mes lectures uniquement sur le genre policier, de préférence des récits mettant en scène des personnages récurrents, et plus encore des récits écrits en langue française, jusqu'à il y a peu, je ne connaissais pas la plume de Pierre Lesou...

Une lacune réparée il y a peu avec la lecture de " Un condé ".

Ayant particulièrement apprécié ce roman, j'ai immédiatement plongé dans un autre de l'auteur et mon choix s'est porté sur " Le doulos ", un roman de Pierre Lesou sorti en 1957 et adapté au cinéma sous le même titre en 1962 avec Jean Paul Belmondo dans le rôle principal (film que je n'ai pas vu non plus, quelle honte !).

Pierre Lesou est un scénariste et auteur de plus d'une quinzaine de romans dont plus de la moitié ont été adaptés au cinéma ou à la télévision.

Le doulos :

Quand il apprend que sa femme a été abattue, Maurice Faugel n'a qu'une idée en tête : se venger. À sa sortie de prison, il abat l'assassin, récupère un magot et se prépare à commettre un ultime casse. Mais en se confiant à son meilleur ami Silien, il ne pensait pas mettre les pieds dans un engrenage infernal : son complice est devenu un " Doulos " un indicateur qui risque bien de le renvoyer en prison... ou au cimetière ! Le Doulos, en plus d'être un chef d'œuvre du 7e art, est avant tout un livre culte de Pierre Lesou. Truands à l'ancienne et flics patibulaires se côtoient sans distinction dans un univers ou l'argot et la gouaille sont aussi importants que les coups de mitraillette et les beaux chapeaux. Toute une époque !

Maurice Faugel, dit Maur, est tombé pour cambriolage et à sa sortie de prison, il apprend que la femme qu'il aimait, qui est morte noyée pendant sa détention, a en fait été tuée par un de ses complices afin de la faire taire.

Il décide alors de se venger et en profite pour mettre la main sur un joli butin.

Mais bien vite, plus par amitié que par besoin, il accepte de participer à un nouveau cambriolage, mais les choses vont déraper et, bien vite, il ne va plus savoir à qui se fier...

Que dire de ce roman ?

Que c'est un bon roman ne suffirait probablement pas.

Bien que premier roman de l'auteur (qui fera de lui le plus jeune auteur paru dans la collection « Série Noire »), on découvre déjà la plume qui fera son succès.

Le cadre est désormais bien connu, celui du milieu des truands des années 50 que l'on a pu découvrir dans les romans et les films d'époque.

Pas le seul auteur à y plonger sa plume, mais Lesou le fait particulièrement bien.

Usant d'argot (Doulos veut dire chapeau, mais également indic), mais pas trop, Pierre Lesou met en avant un certain code d'honneur qui n'existe plus dans le milieu depuis fort longtemps (a-t-il d'ailleurs déjà existé ou n'existait-il que dans les fantasmes des auteurs et des réalisateurs ?).

Mais Lesou évite de sombrer dans le manichéisme en offrant des personnages plus nuancés, plus contrastés.

D'ailleurs, Lesou a l'intelligence d'utiliser des faux semblants, de surprendre le lecteur du début à la fin et d'offrir aux lecteurs une fin épique digne d'un film de Peckinpah ou de Chang Cheh (dans l'esprit, bien évidemment).

C'est beau, c'est bon, c'est touchant, c'est cruel... mais la vie n'est-elle pas cruelle ?

Au final, un bon roman, un très bon roman, peut-être bien un excellent roman... surtout si on considère qu'il s'agit d'un tout premier roman.

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