Tutoyer l'enfer
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Je suis un lecteur féru de romans policiers.
D'ailleurs, je ne lis quasiment que cela.
Ayant découvert le plaisir de lecture avec les aventures de Sherlock Holmes, je ne puis faire autrement que d'apprécier les récits policiers d'antan.
Mais, si j'aime ressortir des auteurs de la poussière des lustres voire des siècles passés, j'aime tout autant découvrir des auteurs actuels.
Des auteurs connus ou reconnus (même si je me lasse assez vite de ces plumes qui se " normalisent " le succès venant).
Mais également et surtout des auteurs inconnus, méconnus ou pas assez médiatisés.
Et, j'aime aussi, parfois, me plonger dans un roman publié par un petit éditeur près de chez moi.
Pour cela, deux noms surnagent : « TDO Éditions » et « Les Presses Littéraires ».
C'est dans le catalogue du second que j'ai pioché le livre du jour : « Tutoyer l'enfer » de Arnaud Delatre, un roman policier paru en 2024.
Pour information, « Les Presses Littéraires » est, à l'origine, un imprimeur et s'il pratique l'édition à compte d'éditeur, il pratique également l'édition à compte d'auteurs et l'autoédition.
Comme il n'hésite jamais à apposer son logo sur les livres autoédités, il est difficile, souvent, de savoir si un roman paru chez cet éditeur a subi un travail éditorial ou non.
Ici, d'après le copyright du texte (accordé à Arnaud Delatre) et celui de la photo de la couverture (accordé également à l'auteur), il y a tout à penser qu'il s'agisse d'un roman autoédité (mais je peux me tromper).
Arnaud Delatre est un ingénieur normand d'une cinquantaine d'années ayant travaillé à travers le monde et s'étant consacré à l'écriture vers le tard...
Tutoyer l'enfer :
À trois ans d’intervalle, deux adolescentes disparaissent dans le même secteur géographique du Sud Beaujolais. Les gendarmes de L’Arbresle épaulés par un enquêteur de la Section de Recherche de Lyon, le capitaine Amaury Boisclair, vont investiguer toutes les pistes possibles, en vain : aucune trace, aucun témoignage, aucun indice. Dans les deux cas, les jeunes femmes se sont volatilisées. L’officier de la Section de Recherche va s’appuyer sur l’Intelligence Artificielle pour identifier de nouvelles pistes qui relanceront l’enquête et le conduiront à cibler plusieurs suspects, qui tenteront de passer à travers les mailles du filet. Entre faits divers troublants, morts violentes, secrets bien gardés et histoires d’amour, la persévérance des gendarmes les amènera à découvrir l’impensable vérité sur ces disparitions, aussi terrible que surprenante.
Une adolescente a disparu aux environs de Lyon. Très vite, Victoire, une mère de famille dont la fille a disparu trois ans plus tôt, pense qu'il y a des similitudes entre les deux affaires et va en faire part au capitaine Amaury Boisclair, chargé de l'affaire.
Que dire de ce roman ?
Arff, difficile à dire.
Déjà, il tente de mélanger plusieurs histoires qui n'ont rien à voir, mais qui, on le sait, vont se rejoindre. Entre du sang découvert dans la mare des loups d'un parc zoologique et l'enlèvement de deux adolescentes à trois ans d'intervalle... on se doute que tout cela va se rejoindre.
Ensuite, et surtout, il y a une romance à l'eau de rose entre le gendarme chargé de l'enquête et la mère de l'une des disparues qui est, pour moi, insipide, digne d'une histoire pour adolescente, et qui tranche normalement avec la distance qu'un enquêteur doit mettre entre lui et un témoin voire un potentiel suspect.
On n'échappe malheureusement pas au traumatisme passé du héros même si celui-ci, en fait, n'influe pas vraiment sur le personnage à tel point que le lecteur se demande quel est l'intérêt de lui en faire part.
Si aucune faute ne m'a sauté aux yeux (ce qui est étonnant s'il s'agit bien d'un roman autoédité), difficile de dire que le style est parfaitement maîtrisé du moins que la plume a une certaine saveur. On ne sort pas d'un style usuel, sans grande faiblesse, mais surtout sans force ni originalité.
Quant à l'histoire... je n'en dirais rien pour ne pas déflorer l'intrigue, mais je dois dire qu'au final, l'ensemble tient difficilement la route en soit et encore moins si on se penche un peu plus sur l'enquête dans laquelle on se dit qu'un enquêteur lambda aurait déjà fait le rapport entre les dates de disparitions et que, forcément, des langues se seraient déliées au fil des années.
J'en serai presque tenté de dire : « Tout ça pour ça ? ».
Pour autant, je n'irai pas jusqu'à dire que ce roman est mauvais, la preuve, je suis allé au bout ce qui ne m'arrive pas à chaque fois, mais il est juste, pour moi, sans relief, sans aspérité, sans un petit truc, au niveau de l'histoire, des personnages ou du style qui me change de l'ordinaire et qui m'accroche un peu.
Au final, un petit roman policier vite lu, vite oublié, qui souffre un peu de quelques limites, mais pas trop.