Le gibier - Une meute ne lâche jamais sa proie
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Nicolas Lebel, je l'ai découvert à travers sa série mettant en scène le capitaine Merlicht.
J'y ai apprécié ses personnages (Merlicht et Dos Santos en tête), sa plume, son humour...
J'ai quasi dévoré les 5 romans de la série, suivant avec plaisir, les mésaventures des uns et des autres et ce, d'autant plus que l'auteur tirait un fil rouge reliant chaque épisode.
Le 5e opus se terminant sur ce qu'on appelle au cinéma un " cliffhanger ", une fin laissant l'action en suspens laissant penser à une suite pour connaître la véritable fin de l'histoire, j'attendais avec impatience la sortie du 6e épisode.
Mais, l'auteur, toujours aussi sadique, plutôt que de nous offrir directement cette suite, décida d'entamer une nouvelle série, tout du moins un roman qui n'avait rien à voir avec les aventures de Merlicht (je ne sais pas si, à l'écriture de ce roman, l'auteur avait déjà en tête de lancer une série).
Ce roman est donc « Le gibier ».
Frustré, plutôt que de sauter sur ce roman, j'attendis la suite espérée.
Mais l'auteur sortit une suite à « Le gibier », avec « La capture ».
J'attendis encore, mais Nicolas Lebel sortit un troisième épisode à sa nouvelle série... puis un quatrième.
Comprenant alors que je n'aurai jamais la fin des mésaventures de Merlicht, je me décidais alors de lire, un peu à reculons, « Le gibier ».
Le gibier :
Trente ans après la chute de l’apartheid, les Furies, déesses du châtiment, viennent à Paris initier leur danse macabre. Qui sont-elles venues venger ?
La journée du commissaire Paul Starski commence assez mal : son épouse demande le divorce, son chien adoré est mourant et une prise d’otages l’attend dans un appartement parisien.
L’âme morose, il se rend sur place avec sa coéquipière, la glaciale et pragmatique Yvonne Chen, et découvre les corps d’un flic à la dérive et d’un homme d’affaires sud-africain. Tous les indices accusent Chloé de Talense, une brillante biologiste. Starski n’ose y croire : Chloé était son grand amour de jeunesse.
Afin de prouver son innocence, le commissaire prend l’enquête à bras le corps – et certainement trop à cœur –, tandis que les meurtres se multiplient. Car l’étau se resserre autour de la biologiste qui semble être le gibier d’une chasse à courre sanglante lancée à travers la capitale.
Starski prend peu à peu conscience que rien n’arrêtera les tueurs. Pire, qu’à fureter au-delà des évidences, il vient peut-être lui-même d’entrer dans la Danse des Furies...
Paul Starski (avec un " i "), est appelé, avec sa collègue, Yvonne Chen, sur une scène de crime. Deux hommes ont été retrouvés morts dans un appartement loué. Double suicide ? Meurtre suivi d'un suicide ? Difficile à établir.
Toujours est-il que cette enquête va remettre Paul en présence de Chloé, son grand amour de jeunesse, devenue une biologiste de talent.
Entre la mort de son chien, la séparation d'avec sa femme, le retour du grand amour, et des tueurs aux trousses de Chloé, Paul Starski va avoir fort à faire et va devoir compter que Yvonne Chen pour le soutenir.
Que dire de ce roman ?
Pas grand-chose de mal.
Beaucoup de bien.
En fait on retrouve le talent de plume de Nicolas Lebel, son art de proposer des personnages intéressants, son humour, sa volonté, à chaque roman, d'insérer un peu de critique sociétale...
Mais, ce qui surprend le plus ici, c'est son envie forte de proposer une intrigue insoutenable aux multiples rebondissements, aux nombreux faux semblants et de mettre le lecteur dans la position inconfortable de ne jamais savoir ce qui est vrai ou non, quelle est la bonne piste à suivre.
Alors, bien sûr, pour cela, Nicolas Lebel est obligé de passer par un point négatif, celui qui consiste à faire faire compliquer à ses méchants quand ils pourraient faire simple.
Car, si on analyse, à la fin, le scénario, on se dit qu'ils se sont bien embêtés pour parvenir à un résultat qu'ils auraient pu obtenir bien plus simplement.
Mais, mis à part cela, rien d'autre à reprocher (à part un détail que je ne peux révéler, mais dont je parlerai dans ma chronique sur la suite de ce roman).
Car, en effet, avec « Le gibier », Nicolas Lebel ajoute aux qualités qu'il avait déjà démontrées dans sa série précédente, celle d'une intrigue de haut niveau et qui tient en haleine.
Au final, un roman policier qui allie une belle plume, des personnages intéressants et attachants, de l'humour et une intrigue forte et haletante. Du très bon !