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Loto Édition
27 avril 2025

Soleil levant

J'ai découvert, il y a peu, la plume d'Alexandre Galien ainsi que son policier de personnage, Philippe Valmy, avec le titre " Les cicatrices de la nuit ", prix du Quai des Orfèvres 2020.

Pour rappel, Alexandre Galien est un jeune ancien policier et jeune nouvel auteur puisque " Les cicatrices de la nuit " est son vrai premier roman (il a écrit des livres à quatre mains auparavant).

Ce roman met en scène Phillipe Valmy, un flic de la Mondaine qui se fait muter à la Crim ' pour se consacrer à la femme de sa vie...

Ce roman m'ayant plu, j'ai décidé de plonger immédiatement dans sa suite, " Le souffle de la nuit ", bien curieux de voir comment Philippe Valmy pouvait être réutilisé après ce qui lui était arrivé.

Bon, ce deuxième roman a, je trouve, les défauts d'un second roman en plus d'avoir ceux d'un roman dans lequel tu fais " revivre " un personnage.

Dans le premier, on sentait la volonté de l'auteur de s'appuyer sur son expérience de flic, en s'appuyant sur les procédures et autres points de détails de la vie des policiers afin de rendre son récit plus réaliste.

En cela, il avait réussi son pari.

Dans ce second roman, on sent que l'auteur a voulu se détacher de ce parti pris pour s'émanciper de l'étiquette de " flic qui écrit " pour passer à celle de " écrivain ancien flic ".

Ce pari-là était moins réussi.

Et le personnage, et la plume manquaient du sel ayant fait la réussite du premier.

J'hésitais alors à plonger dans la troisième aventure de Valmy (et dernière pour l'instant), mais comme le sujet et le titre évoquaient le Japon et que j'apprécie beaucoup de choses provenant du Japon (cuisine, cinéma), et qu'en plus, " Soleil levant " est également le titre d'un film avec Sean Connery et Wesley Snipes que j'aime bien, je me suis dit que j'allais laisser une nouvelle chance à Valmy et à Galien.

Alors, je me suis plongé dans « Soleil Levant », un roman paru en 2021 (soit l'auteur écrit très vite, soit il avait déjà plusieurs romans dans ses tiroirs).

Soleil levant :

Une nouvelle enquête du commandant Philippe Valmy qui vous entraînera des faubourgs de Barbès aux quartiers malfamés de Tokyo.

" Le décor était doux, presque trop. Sur le bord du lit, le tanto le narguait toujours. Giri Haji. Il était temps... Sa dernière pensée articulée ne serait ni pour sa femme, ni pour sa fille, ni même pour ses vices. Autour de sa chemise, il avait serré sa ceinture. Les entrailles ne devaient pas tomber. Il posa le poignard sur la gauche de son abdomen, y fit une entaille en diagonale. Un cri venu des profondeurs de la terre lui échappa. Sans qu'il ait le temps d'en finir avec son rituel, sa face s'écrasa contre le sol. Giri... "

Bien décidé à en finir avec son passé douloureux, Philippe Valmy réintègre son groupe pour une enquête qui les conduit d'un palace parisien aux quartiers chauds de Tokyo. Mais cette affaire aux ramifications tentaculaires pourrait bien être celle de trop pour le flic au cœur brisé...

Phillipe Valmy, après la Mondaine, la Crim ', avoir été muté au Nigéria, a choisi d'aller à la BAPSA, une brigade d'assistance aux sans-abri.

Son ancienne équipe, pendant ce temps, doit enquêter sur le suicide par Hara-Kiri d'un commercial japonais. Alors que ton conforte l'idée d'un suicide, une empreinte sur un fauteuil, dans la chambre d'hôtel de la victime, guide la police vers un bien étrange SDF.

Quand celui-ci est arrêté, il refuse de parler à quiconque autre que Valmy...

Certains parleraient de ce roman comme celui de la maturité, ou un truc du genre.

Moi, je dirai que c'est le roman dans lequel Alexandre Galien retire définitivement son costume de flic pour endosser celui d'écrivain.

En effet, on sent là la volonté de proposer autre chose que ce qu'il avait fait dans ses précédents romans.

Il n'évoque quasiment plus les procédures policières, il rythme un peu mieux son récit, change de narration et, surtout, s'attarde plus sur les personnages... sur un personnage, celui du SDF Ziggy, personnage qui est la grande force du récit et le lien entre l'Occident et le Japon.

Je n'en dirai pas plus sur Ziggy pour permettre aux lecteurs de le découvrir au fil du récit, mais Ziggy est à la fois un personnage touchant, inquiétant, voire effrayant. Un personnage dont les qualités et les défauts sont mis en avant. Un personnage qui n'est pas sans rappeler celui que jouait le comédien Alexander Fu-Sheng dans le film " Les disciples de Shaolin ".

Ce personnage est donc le lien entre les deux pays, mais également celui entre plusieurs univers, celui de la sagesse et celui de la violence, entre autres.

Bref, Ziggy est un personnage fort qui vole la vedette du Valmy un peu mis en retrait et qui, lui, semble ne plus être qu'un lien entre ce roman et les précédents.

À partir d'une histoire relativement simple, Alexandre Galien tisse un récit rythmé, intéressant, bien que celui-ci alterne entre différentes époques et la France et le Japon (un procédé que je goûte peu, mais qui, ici, est justifié).

À coup de courts chapitres, l'auteur nous fait progresser dans son histoire, dans l'histoire de ses personnages, nous proposant une galerie, justement, de personnage dont Valmy est, au final, peut-être le moins intéressant ou, tout du moins, le plus cliché (il ressemble à beaucoup de flics brisés de la littérature).

Au final, Alexandre Galien, par ce roman, démontre qu'il n'est pas un flic qui écrit, mais un écrivain qui fut flic et nous livre un roman très plaisant, addictif, porté à bout de bras par le personnage fort et attachant de Ziggy.

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