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6 octobre 2025

Une prime de 10.000 francs

​Je poursuis ma découverte des « aventures de Félix Lorette », découverte qui ne durera pas, car je n'ai, jusqu'à présent, découvert que trois titres mettant en scène ce personnage qui apparaît pour la première fois dans « Les trois Lorette », un fascicule paru à la fin 1937 sous la forme d'un fascicule de 64 pages publié dans la collection « Police » des éditions Ferenczi.

Ce cambrioleur inspiré probablement d'Arsène Lupin et consorts est né de la plume de Louis-Ernest Chevalier, un énigmatique écrivain à la production très minimaliste puisque, là encore, je n'ai recensé que 4 courtes nouvelles et les trois fascicules proposant les aventures de Félix Lorette.

C'est dire toute la curiosité du cas du jour puisqu'à la lecture des deux premiers titres, je suis assez étonné que, malgré la qualité de la plume de l'auteur, celui-ci ait si peu écrit.

Décès prématuré ? Pseudonyme tardif ? Ou carrière littéraire mise brutalement et précocement de côté pour une obscure raison ? Impossible de savoir.

« Une prime de 10.000 francs » est donc la deuxième aventure de Félix Lorette, elle est sortie sous la forme d'un fascicule de 68 pages dans la même collection « Police » au début 1938.

UNE PRIME DE 10 000 FRANCS

10 000 francs. C'est la somme offerte par le mystérieux M. de Govarno pour retrouver un bracelet volé. Une récompense alléchante, mais assortie d'une condition étrange : le bijou doit impérativement être restitué avant dimanche.

Une affaire trop curieuse pour ne pas attirer l'attention de Félix Lorette, un « maître-malfaiteur » qui ne résiste jamais au plaisir d'une énigme lucrative. Convaincu que cette histoire cache bien plus qu'un simple vol, il se lance dans la course.

Seulement, il n'est pas seul sur la piste. Une jeune femme de chambre nommée Martha Laffer a disparu avec le joyau. Un détective privé, Fred Tellor, a été engagé pour lui mettre la main dessus. Et chaque protagoniste semble avoir ses propres secrets à protéger.

Félix Lorette voit sa curiosité attisée par une annonce dans un journal d'un baron réclamant à sa femme de chambre qui a récemment quitté son emploi en emportant un bracelet lui appartenant, en lui promettant une récompense de 10.000 francs si elle ramène le bijou avant dimanche.

Pourquoi avant dimanche ? c'est ce qui chiffonne Félix Lorette et, comme il s'ennuie ces derniers temps, il va s'évertuer à connaître la raison de cette condition. Pour ce faire, il se rend chez le baron sous l'identité d'un détective désireux de retrouver le bracelet et de toucher la prime...

On ne le dira jamais assez, la littérature populaire s'est toujours nourrie d'elle-même et ses personnages à succès ont inspiré de nombreuses copies plus ou moins fidèles sous la plume d'écrivains plus ou moins talentueux.

Parmi ceux-ci, Sherlock Holmes, bien évidemment.

Mais, en France, un personnage n'est pas en reste : Arsène Lupin.

Les cambrioleurs intelligents et plus ou moins gentlemen ont ainsi pullulé à la suite des succès des récits de Maurice Leblanc depuis John Stobbins de José Moselli jusqu'à Théodore Rouma de Jean d'Auffargis en passant par... Félix Lorette de Louis-Ernest Chevalier...

C'est une nouvelle fois le cas avec Félix Lorette, un héros à la carrière, semble-t-il, très courte puisque je n'ai trouvé trace de lui que dans 3 récits nés de la plume de l'énigmatique L.-E. Chevalier.

Dans le premier opus, « Les trois Lorette », on ne découvrait réellement qu'une esquisse du personnage puisque celui-ci se cachait derrière trois fausses occurrences de sa personne et n'agissait réellement qu'épistolairement parlant.

Dans « Une prime de 10.000 francs », Lorette est plus présent, bien plus présent et on découvre donc qu'il est installé dans la Haute Société sous une fausse identité (comme bien souvent les gentlemen cambrioleurs) et qu'il est secondé par son fidèle serviteur Néron (comme bien souvent les gentlemen cambrioleurs). On lui découvre également un cœur d'or (comme...), et une volonté de rendre la justice (comme...)

Bref, vous l'aurez bien compris, rien de bien original, mais la littérature populaire fasciculaire n'est pas forcément là pour faire de l'original.

Si, dans le premier opus, Félix Lorette n'était qu'une ombre face à l'inspecteur principal Arthur Maillard, véritable héros du récit, ici, c'est à l'inverse que le lecteur est convié.

Effectivement, Arthur Maillard se contente juste d'être évoqué, mais n'apparaît jamais.

On se retrouve alors dans une histoire assez commune dans ce genre de récit : notre héros s'ennuie, il est attiré par une curieuse annonce dans un journal et pour s'occuper va se lancer dans l'aventure et en profiter pour tenter de sauver de belles inconnues et rendre la justice tout en s'en mettant plein les poches.

On regrettera l'absence des touches d'humour et de mystère que le premier épisode avait su mettre en place. Rien n'est aussi intéressant qu'un gentleman cambrioleur que l'on ne voit pas et dont on ne sait rien, qui agit dans l'ombre et dont on se demande sous quelle identité il se cache.

Dès que l'on sait qu'untel est en fait le gentleman cambrioleur (comme dans les aventures de Jack Desly de Claude Ascain, par exemple), il faut alors trouver une autre solution qui passe souvent, dans le cas de la littérature fasciculaire et ses contraintes de concision, par des touches d'humour (comme celles apportées par le serviteur annamite de Jack Desly).

Dans le premier opus, le mystère et l'humour étaient présents.

Dans celui-ci, le lecteur n'a plus ni l'un ni l'autre.

Reste alors un récit plaisant, mais guère original, ce qui est déjà pas mal, mais un peu décevant après la lecture du premier épisode.

Au final, un épisode agréable à lire, mais qui a perdu le sel du mystère et de l'humour du premier. Dommage.​

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