Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Loto Édition
19 août 2012

Le contrat d'édition

demesm_contratQuand vous vous lancez dans l'édition, il faut vous attendre à devoir faire de la paperasserie (à moins d'avoir les moyens de se payer des avocats et des secrétaires).

Parmi les papiers à mettre en place, le plus important mais aussi le plus contraignant est le contrat que vous proposerez à vos auteurs. Il y aura aussi celui de vos correcteurs, de vos illustrateurs, bref, de l'ensemble de vos partenaires de travail.

Avant toute chose, il faut savoir qu'un éditeur est maintenant spécifié "éditeur à compte d'éditeur" pour le distinguer des "éditeurs à compte d'auteurs" ou des "éditeurs à compte participatif".

L'auteur doit savoir qu'un éditeur à compte d'éditeur, ce que j'appellerai un véritable éditeur, ne fait rien payer à l'auteur pour l'éditer. Au contraire, pour les éditeurs les plus imposants, il n'est pas rare que l'auteur recoive une avance sur les ventes à la signature du contrat. Dans le cadre d'une petite maison d'édition, il est bien rare que cette pratique soit de mise.

Pour autant, petit, moyen ou gros, un véritable éditeur décide de miser son argent dans un manuscrit dans lequel il croit. Pour se faire, il s'engage à réaliser un véritable travail éditorial avant de faire imprimer le livre, puis, ensuite, un travail de diffusion et de promotion.

Le travail éditorial débutera par la lecture du manuscrit proposé sous format papier ou format numérique. Il n'est pas rare, maintenant, qu'un éditeur accepte de recevoir les manuscrits sous format numérique, par l'intermédiaire d'un mail, en tout cas, nous, nous préférons cette pratique.

A la lecture, le travail de critique se met déjà en place en analysant les points forts et les points faibles du fond et de la forme. Ensuite, vient le travail de sélection. Parmi les divers manuscrits reçus, certains retiendront l'attention du comité de lecture, d'autres non.

Quand un manuscrit est sélectionné, il faut encore s'assurer que le manuscrit est toujours sur le marché, que l'auteur est toujours d'accord pour être édité chez vous et qu'il accepte de retravailler le manuscrit en fonction des points faibles que vous lui avez notifiés. Même un très bon manuscrit comporte quelques points à revoir comme une fin non judicieuse, quelques passages moins bien écrits, des incohérences dans l'histoire, dans le comportement d'un personnage...

Si l'auteur accepte vos critiques et vous joint une nouvelle mouture de son manuscrit en ayant tenu compte de vos observations, alors, il vous reste encore à faire tout le travail de correction du texte, vérifier la cohérence des temps utilisés et d'autres détails à régler pour peaufiner le texte.

Tout ce travail est effectué à la charge de l'éditeur (correction, mise en page, création de la couverture, de la 4ème de couverture...).

Dans le cas d'un éditeur à compte d'auteur, le charlatan vous fera payer ce travail sans jamais toujours le réaliser à la perfection. Se payant sur la vente de ces services, le charlatan n'aura pas à coeur de livrer un travail le plus parfait possible contrairement à un véritable éditeur pour qui le livre qu'il édite est une vitrine du sérieux de son travail.

Dans les formes d'arnaques à l'édition, vous trouverez les éditeurs qui ne vous font rien payer mais réclament qu'un certains nombres de vos proches s'engagent à acheter le livre avant de le faire imprimer, ceux qui font de l'impression à la commande et ne vous rémunère qu'après avoir vendu un certain nombre de livres, ceux qui ne vous font rien payer mais ne font aucun travail éditorial, se contentant de gagner leur argent sur les ventes que vous ferez à vos proches.

En clair, un auteur doit savoir qu'un vrai éditeur ne lui fera jamais payer le travail éditorial et qu'il versera, à l'écrivain, des droits d'auteur dès le premier livre vendu.

Pour ce qui est du contrat, le mieux est de passer par un spécialiste pour le rédiger ou bien d'adapter un contrat déjà existant. Dans tous les cas, le contrat devra stipuler le domaine d'exploitation des droits cédés, la durée, la géolocalisation...

Le contrat devra également stipuler le montant des droits d'auteur (en général dans les 10% du prix hors taxe du livre), de l'avance faite à l'auteur, si avance il y a. Devra également être notifié le nombre d'exemplaires imprimés à la première impression. Si vous désirez exploiter l'ouvrage sous format numérique, il faudra également le stipuler dans le contrat.

Enfin, les droits d'adaptation audiovisuelle devront être encadrés dans un contrat à part.

Bref, le contrat est la part la plus rébarbative du travail d'éditeur, mais aussi de celui d'écrivain, mais c'est un mal nécessaire pour protéger les deux parties.

Il est important, pour l'auteur, de bien lire un contrat avant de le signer et de négocier les points qui lui semblent litigieux ou préjudiciables.

Dans tous les cas, à partir du moment où un pseudo éditeur vous réclame de l'argent pour vous éditer, fuyez, à moins que vous ayez conscience que votre ouvrage n'a pas un intérêt littéraire ou commercial suffisant pour motiver un vrai éditeur d'investir son argent et que vous désirez tout de même voir vos mots couchés sur papier. Alors, il est conseillé de bien évaluer les prestations de chaque charlatan, de comparer les prix, de chercher des avis de personnes ayant eu affaire à chacun d'eux pour choisir le moins pire à défaut de trouver le meilleur.

Auteur, méfie-toi ! Le monde de l'édition attire tout un tas de personnes sans scrupules qui sont prêtes à vous brosser les chaussures en encensant votre prose pour vous éditer en échange de quelques milliers d'euros. Mais, sachez bien qu'un vrai éditeur, s'il trouve votre prose excellente, sera prêt à investir son argent et non le vôtre pour la coucher sur papier.

Publicité
Commentaires
S
Bonjour,<br /> <br /> <br /> <br /> Bien évidemment, vous avez raison, mais ne tenir compte que d'un article sur tout un ensemble parlant de l'édition, c'est comme extraire une phrase d'une discussion, cela peut prêter à confusion.<br /> <br /> <br /> <br /> Dans les précédents articles, je distinguais les différentes formes d'édition afin de permettre aux auteurs ne connaissant pas le système et cherchant un éditeur de pouvoir faire un choix judicieux.<br /> <br /> <br /> <br /> Pour résumer, je distinguais les différentes formes d'éditions en spécifiant, pour les éditeurs à compte d'auteur, que, s'il en existe d'honorables, qui font bien leur travail et qui, surtout, ne font pas miroiter la gloire aux auteurs les contactant, la plupart que l'on trouve rapidement dans "Google" et qui font leur publicité en faisant croire aux auteurs qu'ils vont très vite rentrer dans leurs frais et même gagner de l'argent et devenir célèbre en vantant leur manuscrit (même si celui-ci est très mauvais) ne sont que des charlatans pariant sur le désir des auteurs de trouver leurs mots sur papier et leur méconnaissance du système pour se faire de l'argent sur le dos de personnes qui n'ont pas forcément les moyens de se le permettre.<br /> <br /> <br /> <br /> Maintenant, je n'ai rien contre les éditeurs à compte d'auteurs à partir du moment où ils sont francs car il y a des auteurs qui ont conscience du manque de potentiel de leur manuscrit mais qui désirent quand même tenir en main leur livre et qui sont incapables de gérer l'auto-édition.<br /> <br /> <br /> <br /> Si vous êtes de ceux-là, vous n'êtes donc pas visé par mes propos.<br /> <br /> <br /> <br /> Ceci dit, à propos de situation dont je ne serais pas au courant, étant moi-même éditeur depuis quelques années, je commence un peu à cerner le monde de l'édition et j'ai ouvert ce blog justement pour permettre aux auteurs de savoir où ils mettent les pieds.<br /> <br /> <br /> <br /> Cependant, les choix éditoriaux sont toujours amenés à se négocier entre un éditeur à compte d'éditeur et un auteur sans qu'il y ait besoin, pour l'auteur, de passer par un contrat d'édition à compte d'auteur. <br /> <br /> Il y a déjà tellement d'auteurs qui contactent des éditeurs à compte d'auteur en pensant contacter un éditeur à compte d'éditeur qu'il est curieux d'apprendre que des auteurs contactent des éditeurs à compte d'éditeur en voulant contacter un éditeur à compte d'auteurs.<br /> <br /> <br /> <br /> Cordialement.
Répondre
E
bonsoir, <br /> <br /> je viens de créer une petite maison d'édition et si au départ l'idée ne m'était pas venue de publier à compte d'auteur, la question se pose à présent pour deux écrivains qui préfèrent avoir le choix quant à la mise en page etc... Je pense qu'on peut éditer à compte d'auteur sans pour autant être un charlatan, surtout si la demande vient de l'auteur lui-même. Il est un peu facile de mettre tout le monde dans des petites catégories mais je pense que la pratique peut être viable pour les deux protagonistes tant que bien évidemment, on ne sombre pas dans des tarifs abusifs mais qui correspondent simplement aux services rendus. Je ne parle ici que de version papier, l'éditeur bénéficiant de tarifs avantageux au niveau de l'impression du livre. Veillez donc à l'avenir à faire preuve de réflexion avant de juger, tel un petit tribunal, des situations dont vous ne semblez pas avoir connaissance. Je ne pense pas être un charlatan en accédant à la demande de ces auteurs...
Répondre
Loto Édition
Publicité
Loto Édition
  • Parce que l'édition est une véritable loterie dans laquelle il y a beaucoup d'appelés et très peu d'élus, il est grand temps que quelqu'un mette sa plume dans la fourmilière afin de faire connaître aux lecteurs la cruauté du milieu du livre !
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Derniers commentaires
Archives
Pages
Publicité