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Loto Édition
13 novembre 2012

Le genre dans le genre

genreIl n'y a pas à dire, aussi bien dans l'art cinématographique que dans l'art littéraire, le genre à mauvais genre.

Entendez par là qu'une oeuvre s'inscrivant dans un genre particulier, si bonne soit-elle, n'aura jamais la considération des critiques bien-pensantes.

Du côté cinéma, notez qu'il est très rare qu'une comédie remporte un prix, pas plus qu'un film d'arts martiaux, qu'un film d'action, un film d'horreur, une parodie...

Non, les élites aiment les films d'auteurs et puis c'est tout.

En matière de littérature, le constat peut être équivalent. Alors que les polars ont la côte auprès du public et que certains auteurs y excellent, aucun trouvera grâce auprès d'une critique digne de ce nom. Pire encore, les auteurs du genre ne trouveront pas leur place dans les émissions de télévision.

Remémorez-vous les auteurs que vous voyez régulièrement dans votre petit écran, Amélie Nothomb, Michel Onfray, Christine Angot, Bernard Henry Levy... et, pour la plus grande partie des autres ce sont, soit des "peoples" qui ont écrit, ou plutôt, fait écrire leur insipide biographie, soit un journaliste qui a écrit la biographie, tout aussi insipide, de tel ou tel politicien (il faut voir le nombre de journalistes passés à la télé pour un livre sur Ségolène Royal et Valérie Trierweiller ces derniers temps). Vous trouverez également une nouvelle catégorie, celle des chroniqueurs regroupant leurs chroniques télé, radio ou journal papier dans un livre (Nicolas Bedos, Eric Naulleau, Christophe Conte...).

Personnellement, j'aime le genre, tant dans le cinéma, dans mes lectures que dans mon écriture. Du coup, je m'inquiète de la dernière fois où j'ai pu entendre un auteur de genre parler de son roman à la télévision et... je serais incapable de vous dire qui et quand tellement cela doit remonter.

Effectivement, je n'ai jamais vu Jean-Christophe Grangé dans une émission grand public de la télévision, ni Franck Thilliez, Maxime Chattam, Fred Vargas, Harlan Coben, tous des auteurs qui vendent énormément de livres et tous déjà adaptés au cinéma.

A cela, deux possibilités. La première serait que ces auteurs refusent de venir à la télévision, escomptant que leur chiffre de ventes est suffisant (ceci dit, ils n'ont pas besoin de la télé pour vendre, mais quand-même.). La seconde serait qu'on ne les invite pas, et je crois que c'est la raison la plus probable.

La question que l'on est alors en droit de se poser est : "Mais pourquoi ne les invite-t-on pas ?".

Ce à quoi je vous répondrai : "Je ne sais pas !".

Je ne sais pas, d'autant plus que, personnellement, j'adorerais voir et écouter ces auteurs nous parler de leurs livres. J'aimerais les entendre nous raconter comment leurs histoires leurs viennent en tête (surtout J-C Grangé avec ses histoires de fous). Je serais passionné de les entendre sur leur façon d'écrire, leurs petites habitudes devant la feuille blanche ou l'écran de leur ordinateur. J'adorerais voir leurs yeux briller quand ils parlent de leur passion pour les mots.

Mais non, je ne vois aucun de ces auteurs à la télévision. A la place, j'ai le droit à Amélie Nothomb ou Michel Onfray (les deux sont de bons clients, l'une pour son extravagance, l'autre pour la qualité de ses réflexions, mais quand-même.).

Pourtant, il est tout aussi difficile d'écrire des oeuvres de genre qu'autre chose mais, malheureusement, le genre est toujours boudé, voire rabaissé par l'élite dans le sens le plus pourri du terme.

Ainsi, certains vous rabâcheront sans cesse les écrivains d'antan (Hugo, Corneille, Maupassant, Dumas...) prétextant qu'eux, étaient de vrais écrivains, même s'ils faisaient parfois du genre, parce qu'ils sont morts depuis longtemps. Boudés alors les auteurs modernes malgré leurs qualités évidentes aussi bien dans le style que dans l'art de tenir le lecteur en haleine.

Pour moi, un bon auteur est un bon auteur, quelque soit le genre dans lequel il oeuvre et quelque soit l'époque à laquelle il a écrit. La seule bonne écriture est celle adaptée à son histoire. Tirer de longues phrases poétiques dans un polar rude ne serait pas une bonne écriture, pas plus que de coucher des phrases sèches dans un roman contemplatif.

Bref, verser dans le genre n'est pas forcément le meilleur moyen de se faire connaître en matière de littérature. Heureusement, il existe encore des lecteurs qui prennent le risque de découvrir des auteurs et des livres, ce qui permet encore d'écrire de la littérature de genre et, même d'oeuvrer dans un genre dans le genre avec, par exemple, des polars décalés comme les aventures de "Wan & Ted".

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