Nombre de pages
Nouvelle, roman ? Court roman, longue nouvelle ? Tout le monde a un avis sur le nombre de pages qu'il faut pour qu'un ouvrage soit considéré comme un roman et non pas comme une nouvelle.
Ceux qui aiment les romans fleuve vous diront qu'il faut au moins 300 pages, et encore, c'est déjà court, pour qu'un texte devienne un roman. D'autres, plus amateurs de petits romans qui se lisent vite, vous diront qu'une centaine de pages suffisent à faire un roman.
Il serait assez simple de conclure que la vérité est entre les deux. Pour autant, je serai plus pragmatique en disant que la bonne longueur, pour un roman, c'est quand l'auteur a écrit tout ce qu'il avait à raconter.
Personnellement, je suis plutôt adepte de courts romans, ce n'est pas pour rien que je me suis intéressé à la saga du "Poulpe".
Aussi, pour vous convaincre qu'un roman ne dépend pas vraiment de son nombre de pages, je vous propose une courte liste non exhaustive de courts romans :
- Et si on dansait d'Eric Orsenna (120 pages)
- Le café de L'excelsior de Phillipe Claudel (96 pages)
- Je l'aimais de Anna Gavalda (160 pages)
- 1280 âmes de Jean-Bernard Pouy (167 pages)
- La petite écuyère a cafté de Jean-Bernard Pouy (96 pages)
- Colonel Chabert d'Honoré de Balzac (95 pages)
- Antechrista d'Amélie Nothomb (160 pages)
- Le vieux qui lisait des romans d'amour de Luis Sepulveda (120 pages)
- L'homme à l'oreille croquée de Jean-Bernard Pouy (157 pages)
- Soie d'Alessandro Barrico (120 pages)
- Effroyable Jardin de Michel Quint (60 pages)
- Le vieil homme et la mer de Ernest Hemingway (149 pages)
Certains auteurs sont spécialistes de courts écrits, comme Jean-Bernard Pouy, d'autres assèchent leurs plumes sur des centaines de pages, quitte à étirer leurs histoires (comme Jean-Christophe Grangé), pour autant, je demeure convaincu que la qualité d'un roman n'est pas proportionnelle à son nombre de pages.
Ainsi, si j'apprécie tout particulièrement les romans de Grangé, je lui reproche, parfois, de broder un peu pour atteindre les 600 pages, apparemment le nombre que ses lecteurs attendent de lui. Du coup, ses romans perdent en rythme et en intensité alors que, purgé de quelques dizaines de pages, ils deviendraient bien plus efficaces et percutants.
Dans l'idée inverse, on peut penser que dans un court roman, l'auteur risque d'être un peu trop concis, de ne pas approfondir les situations et la psychologie des personnages.
Certains vous diront même qu'ils ne peuvent pas s'immerger dans un roman de moins de 300 pages et qu'il leur faut même plusieurs tomes pour réellement être plongé dans une histoire.
Au final, peu importe, court ou long, chaque roman trouvera son lecteur et, le principal, est que celui-ci ne soit pas déçu durant sa lecture.
En clair, lisez court, lisez long, mais lisez.