La Bonne Tisane
« La Bonne Tisane » est le troisième roman signé John Amila, qui deviendra ensuite Jean Amila, mais qui fut également Édouard ou Edmond ou Guy Duret, Albert Duvivier, Mariodile, Marcel Pivert, mais, surtout, Jean Meckert.
Auteur prolifique, comme le démontre ses nombreux pseudos, Jean Amila (oui, c'est le pseudo que je préfère) a œuvré dans divers genres, dont la science-fiction et le roman populaire, mais il est plus connu pour sa livraison au monde du « polar ».
Effectivement, Jean Amila a été souvent édité dans la célèbre collection « Série noire » chez Gallimard.
La bonne tisane : « À moi, Comte, deux mots !... Deux mots, ou deux guillerettes dans les tripes ! Et voilà le Comte étendu pour le compte ! Alors, dans certain milieu, ça commence à bouger. Parce que le Comte, ennemi public et gros-bras numéro Un, il vaut sûrement plus de briques qu'un ministère de la Reconstruction. L'héritage est fabuleux. Un bon milliard à se partager. De gré ou de force ! Chacun dans sa partie veut chausser les bottes du mort ! Oui, mais le Comte n'est peut-être pas si mort que ça... »
« La bonne tisane », c'est « Les Tontons Flingueurs » avant l'heure, un polar avec des caïds créés avec les plus purs clichés du genre.
René Le Comte est un caïd increvable. Souvent blessé, mais jamais achevé, l'homme jouit d'une réputation à faire frémir du moindre malfrat au pire truand. Plus qu'un membre influent de la pègre, l'homme est devenu un mythe.
Aussi, quand René Le Comte est abattu lors d'une rencontre avec des malfrats de bas étage, son bras droit et chauffeur voit là une opportunité à ne pas louper, reprendre les affaires de son Boss. Pour cela, il compte sur le soutien de la veuve et d'un autre gangster du même clan.
Mais, parce qu'il y a toujours un mais, avec René Le Comte, ce dernier n'est pas vraiment mort... mal en point, mais point décédé. Heureusement pour lui, il n'a qu'une rue à traverser pour se retrouver dans un hôpital.
Jean Amila alterne son récit entre les mésaventures de René et ses acolytes et la dure vie des jeunes infirmières de l'hôpital.
Car la vie n'est pas toute rose pour ces jeunes femmes, surtout lors des nuits de garde.
Roman court se lisant rapidement, « La Bonne Tisane » est un agréable polar rondement mené par un Jean Amila déjà en grande forme.