Sarko et Vanzetti
Sergueï Dounovetz est un auteur français qui, à quelques mois près, a le même âge que Gabriel Lecouvreur.
Pour l'occasion de « Sarko et Vanzetti », l'auteur nous propose un roman qui reprend tous les points mentionnés par Jean-Bernard Pouy dans la Bible du Poulpe.
Ici, tous les ingrédients sont respectés, la bière coule à torrent, Gabriel est en froid avec sa Sheryl, il est question de son avion le Polikarpov, qu'il fait restaurer depuis des années, Gérard et Vlad font des apparitions, le tout sur fond de lutte syndicale et de grève.
Sarko et Vanzetti : S'appeler SARKOPHAGE et fabriquer des armes, c'est déjà pas à la portée du premier venu. Mais quand le patron est en plus porte-parole du PMU, parti minable unifié, et qu'il décide de délocaliser son usine au bout du monde, ça ressemble à de la provocation... Surtout quand on a parmi ses ouvriers un leader anarcho-syndicaliste qui s'appelle Vanzetti. Des magouilles, des injustices, un vieux pote à sauver de la panade : voilà les ingrédients d'une nouvelle aventure du Poulpe, en prise directe avec l'actualité politique et sociale du moment.
Gabriel a beaucoup de vieux amis et, souvent, ils ont besoin de son aide. C'est encore le cas dans cette aventure où Vanzetti, un syndicaliste qui l'a presque élevé, est accusé du meurtre d'un vigile dans l'usine pour laquelle il travaille et, dont les employés sont en grève suite à la décision du patron de délocaliser en Chine.
L'usine s'appelle Sarkophage, et son doux surnom est la Sarko.
Sergueï Dounovetz nous livre ses idéaux de « gauchiste » à travers certains personnages et se moque des politiciens en place en jouant sur les acronymes de partis. Seulement, le PMU (Parti Minable Unifié) flirt un peu trop avec l'humour potache d'un ado suffisant. Heureusement, le reste tient la route et démontre que l'auteur a la volonté de respecter le personnage créé par J.B. Pouy et de reprendre tous les points obligatoires (pourtant souvent contournés par les auteurs), de toute bonne histoire du Poulpe.
Tout irait bien si le final ne pêchait pas par une scène doublement faible (d'une, par son invraisemblabilité, d'autre, par le revirement pour recrédibiliser le tout).
Au final, malgré une toute fin de roman qui sent un peu trop l'envie de se faire plaisir sans trop se fatiguer, Sergueï Dounovetz nous livre là un bon épisode du « Poulpe », qui possède tous les bons ingrédients d'un vrai opus de la saga.