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Loto Édition
2 septembre 2018

L'homme nocturne

CouvRL8

Petit résumé des épisodes précédents :

Claude Ascain, de son vrai nom Henry Musnik, d’origine chilienne, mais écrivain de langue française, est un des piliers de la littérature populaire de la première moitié du XXe siècle.

Son immense production l’a amenée à réutiliser souvent les mêmes personnages, ce que l’on appellera « personnages récurrents » et parmi ceux-ci : Robert Lacelles, le gentleman-cambrioleur, clone un peu plus moderne (il date de 1939 pour le premier épisode) d’Arsène Lupin.

Robert Lacelles est donc un monte-en-l’air, qui fréquente la haute société et qui en profite pour repérer les pigeons qu’il va par la suite dévaliser.

Mais Robert Lacelles a surtout deux traits de caractère qui influent sur son comportement : il a horreur des injustices et il a un grand cœur.

C’est à cause de ces deux particularités que, bien souvent, plus que de voler son prochain, Robert Lacelles l’aide ou le pourchasse, selon du côté de sa morale où celui-ci se trouve.

« L’homme nocturne » est le 4e épisode d’une série qui, au départ, n’en était pas vraiment une puisque les aventures de Robert Lacelles ont été disséminées sans repaires, au sein d’une immense collection policière des années 1939-40, « Le Petit Roman Policier » des éditions Ferenczi, puis rééditées dans la collection « Mon Roman Policier », dans les années 1950, regroupant plus de 500 titres d’un format fasciculaire de 32 pages.

Ce sont donc de très courts romans policiers que proposait cette collection, format depuis délaissé par les éditeurs et, du coup, par les lecteurs, et qui est remis au goût du jour par les rééditions numériques d’OXYMORON Éditions, entre autres.

 

L’HOMME NOCTURNE : Robert LACELLES, le gentleman-cambrioleur au grand cœur, est fâché d’apprendre que les bijoux d’Ethel, avec qui il flirte, ont été dérobés alors qu’elle était en séjour, avec son père, dans une vieille auberge en Normandie. Cette offuscation n’est pas due aux sentiments qui l’unissent à la jeune femme, mais tout simplement parce qu’il s’était rapproché d’elle dans le but, justement, de la délester de ses joyaux. Aussi, Robert LACELLES va-t-il se rendre, incognito, dans l’hostellerie afin d’éclaircir le mystère qu’elle abrite et dans l’espoir de pouvoir… voler le voleur.

Robert Lacelles l’a en travers ! Quelqu’un a délesté son flirt des bijoux qu’il convoitait juste avant qu’il ait eu le temps de mettre la main dessus.

Le vol ayant eu lieu lors d’un séjour dans un château normand, Robert Lacelles décide de s’y rendre incognito afin d’enquêter sur les vols (car il y en a eu plusieurs), dans l’espoir de s’accaparer du trésor de son rival.

C’est donc a un petit jeu du « voleur volé » auquel on va assisté, avec un Robert Lacelles qui, pendant un temps, va un peu nager dans le potage, pédaler dans la semoule ou toute autre expression culinaire de votre choix.

Petit jeu puisque le format fascicule de 32 pages ne permet guère qu’une dizaine de milliers de mots d’exposition pour l’histoire et que les aventures de Robert Lacelles peinent à atteindre les 9 000 mots.

Mais, de toute façon, quand on décide de lire ce genre d’ouvrage on sait à quoi s’en tenir, du moins, n’attendons-nous pas à se retrouver face à une intrigue virevoltante et des personnages ciselés.

Non, le but du format fasciculaire est d’offrir un bon petit moment de lecture, le « petit moment » étant toujours assuré alors que le « bon » dépend de l’auteur.

Car, c’est un format très contraignant qui oblige d’avoir des qualités autres que celles que nécessitent le roman-fleuve. En plus d’un talent de plume et de narration, il faut avoir un talent de concision, savoir mettre en place une intrigue très rapidement, esquisser ses personnages suffisamment pour les rendre intéressants, mais pas trop pour ne pas prendre trop d’espace et savoir limiter ses ambitions.

Si le maître en la matière, à mes yeux, demeure Charles Richebourg et sa série « Odilon Quentin », d’autres auteurs s’en sont sortis honorablement (René Thomas et son inspecteur Lémoz, L. Frachet et son Père Leboeuf...) et beaucoup s’y sont cassé les dents.

Avec Robert Lacelles, Claude Ascain parvient à remplir son contrat en proposant des aventures agréables et rapidement lues.

Sans utiliser un style flamboyant que le format ne permet guère, en s’appuyant sur un personnage connu de tous (Arsène Lupin), il offre une série d’intrigues dans lesquelles Robert Lacelles alterne les rôles, une fois voleur, une fois détective, tout en ayant toujours soif de justice.

Au final, pas de la grande littérature, certes non, le format ne s’y prête pas, mais un très petit roman qui offre un petit moment agréable de lecture et c’est tout ce qu’on lui demande.

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