Le danseur de la mort
« Le danseur de la mort » est le 21e épisode de la série « Thérèse Arnaud, espionne française » écrite par Pierre Yrondy.
La série conte les aventures de Thérèse Arnaud, alias l’agent C. 25 du Deuxième Bureau pendant la Première Guerre mondiale.
Pour accomplir ses missions, elle s’est entourée de fidèles lieutenants dont chacun possède une spécificité : Malabar, le costaud de la bande et également pilote d’avion et de voitures ; Marcel, le chimiste ; Languille, l’acrobate ; et Friquet, le Titi parisien dont la spécificité est d’avoir une certaine gouaille et un humour à toute épreuve...
Initialement, la série est parue sous la forme de fascicules de 32 pages, double colonne, contenant des récits indépendants d’environ 13 000 mots, à partir de 1934 aux éditions Baudinière.
Quant à Pierre Yrondy, je ne pourrai pas en dire grand-chose puisque ce que l’on sait sur l’auteur se résume au fait qu’il était journaliste, directeur de théâtre, auteur de pièces de théâtre, acteur de théâtre, probablement qu’il est l’auteur de rares romans dont l’excellent « Jean Durand, détective malgré lui » qui, jusqu’à récemment, n’était paru que dans un magazine.
Mais il est surtout connu pour ses deux séries fasciculaires aux éditions Baudinière, « Thérèse Arnaud, espionne française », donc, en 1934 et « Marius Pégomas, détective marseillais » en 1936.
LE DANSEUR DE LA MORT
Première Guerre mondiale !
Un avion allemand tente de franchir les lignes alliées, or, la D. C. A. tient bonne garde et le descend rapidement.
Cependant, un passager a sauté en parachute avant que l’appareil s’écrase.
Thérèse ARNAUD alias C. 25, la célèbre espionne française du Deuxième Bureau, se lance à la poursuite du voltigeur et parvient, accompagnée de quelques hommes, à mettre en joue l’ennemi au moment de son atterrissage.
Contre toute attente, l’adversaire se rend sans même lutter et pour cause, il s’agit de Friquet, le titi parisien, le fidèle lieutenant de Thérèse ARNAUD, qui était chargé de remplir une mission d’infiltration capitale à Dortmund dont, peut-être, dépend l’issue du conflit.
Mais, pourquoi est-il revenu de cette manière aussi brusquée qu’inattendue ?
C’est ce qu’il s’apprête à conter à sa « patronne »…
Une usine de Dortmund est en phase de production de gaz chimique pouvant empoisonner les forces françaises.
Pour contrer l’ennemi, Thérèse Arnaud envoie ses lieutenants Friquet et Marcel, en infiltration dans l’usine.
Mais, bien vite, les Allemands se doutent de quelque chose et arrêtent Friquet. Devant son mutisme et pour faire un exemple, les Allemands décident de jeter Friquet d’un avion en survolant le territoire français. Cependant, l’avion et abattu et Friquet parvient à s’emparer d’un parachute et à sauter.
Il s’agit désormais d’envoyer Languille pour seconder Marcel toujours infiltré, mais les choses ne vont pas être simples.
Tiens ! Je n’aurais pas cru qu’il serait si bon de retrouver Thérèse Arnaud et ses hommes.
Non pas qu’il était jusqu’ici déplaisant de suivre les aventures de ces espions français, mais il me semblait que les derniers épisodes marquaient un peu le coup et que la série commençait à s’essouffler.
On retrouve ici tous les ingrédients des aventures de Thérèse Arnaud : de l’action, de la bravoure, chaque membre à sa place et dans son rôle.
L’auteur est au diapason en nous offrant son cocktail habituel de phrases courtes, de changement de temps de narration, qui rythme, même si c’est un peu artificiellement, le récit.
L’histoire, en elle-même, n’est pas déplaisante et, du moins, ne souffre d’aucun temps mort.
Chaque personnage se met en danger, chacun son tour, et c’est par la force d’un heureux hasard et de coïncidences fortuites qu’ils parviendront tous à s’en sortir.
Il est clair qu’on ne lit pas de telles aventures en y cherchant un témoignage réaliste de la lutte entre le Deuxième Bureau et la Tiergarten (même si Yrondy a conservé le nom du chef du 2e Bureau et que Thérèse Arnaud semble être inspirée d’une véritable espionne française et que certains autres personnages sont empruntés à la réalité comme Mata Hari ou en sont inspirés comme Mlle Doktor l’est assurément de l’espionne Elisabeth Schragmüller.
Mais cela n’empêche pas de suivre ces aventures avec un réel plaisir d’autant qu’on y retrouve à chaque fois les quelques personnages récurrents chacun dans son rôle, ce qui leur confère un attachement certain.
Au final, plutôt un bon épisode, en tout cas, un récit qui se lit rapidement et avec plaisir.