La brute aux gros poings
Bill Disley est un journaliste détective de la littérature populaire à la vie mouvementée... jusque dans son parcours littéraire.
Créé par l’énigmatique J.A. Flanigham (dont on ne sait qui se cachait sous ce pseudonyme) en 1946, le reporter vécu ses enquêtes sous trois formats différents : fascicules 16 pages petits caractères ; fascicules 32 pages classiques ; fascicules 128 pages.
Les premières aventures (16 pages ou 32 pages) s’étalent en moyenne sur 10 000 mots. Les autres, sur plus de 30 000 mots.
Les épisodes de 10 000 mots ont, pour la plupart, subi 3 éditions. D’abord en 16 pages dans la collection « Murmure d’Amour » des éditions du Moulin Vert, puis en 32 pages avec couvertures en noir et blanc dans la collection « Police-Roman » des Éditions Lutèce et, une réédition, quelques années plus tard, dans la même collection, mais avec couverture couleur et, généralement, sous un titre différent.
C’est le cas de « La brute aux gros poings » qui peut être considéré comme la 21e enquête de Bill Disley.
D’abord paru en 1947 sous le titre de « L’étrange affaire de l’Hôtel Astoria » puis en 1950, sous le même titre, c’est en 1955 qu’il fut réédité sous le titre de « La brute aux gros poings ».
LA BRUTE AUX GROS POINGS
Drame à l’Hôtel Astoria : la fille d’un ambassadeur est retrouvée morte, étranglée, dans la panière à linge sale de l’établissement.
L’inspecteur Martin de Scotland Yard, chargé de l’enquête, conclut à un crime passionnel tandis que son alter ego journaliste Bill DISLEY, qui l’accompagne, n’en est pas convaincu.
Pourtant, tout semble corroborer la thèse de Martin : la victime, selon une proche, était bien venue de Paris à Londres pour passer quelques jours avec un homme.
Mais les révélations d’une bonne amie de la défunte vont donner raison à Bill DISLEY…
Un meurtre a été commis à l’Hôtel Astoria. Une jeune femme a été retrouvée étranglée dans une panière à linge sale.
Bill Disley, intéressé par l’affaire, prend contact avec une amie de la victime qui couvrait celle-ci pendant qu’elle passait du temps avec un énigmatique amant.
De cette dernière, Bill Disley apprend qu’une amie chère devait la rejoindre à l’hôtel.
Le journaliste va apprendre beaucoup de la jeune femme...
Un bon épisode de Bill Disley, c’est comme un bon épisode de San Antonio. Pour être, il faut que la Sainte Trinité (San Antonio – Pinaud – Bérurier, chez Frédéric Dard ; Bill Disley – Jeff – Inspecteur Martin, chez J.A. Flanigham) entre en action.
C’est un peu le cas dans cet épisode même si l’inspecteur Martin intervient très peu et que Jeff n’intervient réellement qu’à la fin.
Quand on a lu beaucoup de titres de J.A. Flanigham (toutes séries et tous récits indépendants confondus) on se rend compte que l’auteur recyclait parfois les mêmes idées d’un titre à l’autre (sans pour cela que ce soit de l’autoplagiat).
Ainsi, l’histoire de cette jeune femme, héritière ignorante, qu’un individu veut spolier de ses biens, n’est pas totalement sans nous rappeler quelque autre roman de l’auteur.
Si la lecture de l’épisode est agréable, on pourra cependant reprocher quelques détails au texte :
– Quelques répétitions oiseuses.
– Des incises moins performantes que d’ordinaire.
– Un manque d’humour.
– Une légère impression de coupes du texte qui sont légèrement préjudiciables à la lecture, mais aussi à l’intégrité du récit.
Mais, ne faisons pas le difficile, même si « La brute aux gros poings » n’est pas à mettre dans le haut du panier des aventures de Bill Disley, ce récit demeure qualitativement au-dessus du tout venant de la littérature populaire même si les personnages s’y avèrent un peu moins attachants qu’à l’accoutumée.
Au final, un épisode agréable à lire malgré quelques défauts.