Un prince étrange
« Un prince étrange » est le 27e épisode de la série « Thérèse Arnaud, espionne française », une série de 64 fascicules de 32 pages, double colonne, contenant des récits d’un peu moins de 15 000 mots et publié à partir de 1934 aux éditions Baudinière.
La série conte les missions, durant la première guerre mondiale, de Thérèse Arnaud, alias C. 25, la meilleure espionne du Deuxième Bureau, durant lesquelles elle doit contrecarrer les actions des agents de la Tiergarten, le service d’espionnage allemand.
Pour ce faire, elle reçoit l’aide de ses adjoints : Malabar, l’hercule de la bande ; Languille, un acrobate agile ; Marcel, le chimiste qui s’occupe de tout ce qui est photographie, message codé, transmission... ; et Friquet, le Titi Parisien à la bonne humeur permanente.
L’auteur de la série, l’énigmatique Pierre Yrondy, à qui l’on doit également la série « Marius Pégomas, détective marseillais » qui fit suite à la série d’espionnage à partir de 1906.
On notera que Pierre Yrondy écrivit également des pièces de théâtre et quelques romans comme « Jean Durand, détective malgré lui »...
UN PRINCE ÉTRANGE
Première Guerre mondiale !
Le Prince Patiala attend impatiemment sur le trottoir, à côté de sa voiture…
Un couple arrive, monte avec lui dans le véhicule qui démarre sur les chapeaux de roues après qu’un cri ait été entendu à l’intérieur.
Thérèse ARNAUD alias C. 25, la célèbre espionne du Deuxième Bureau, se lance, avec ses hommes, à leur poursuite, s’ingéniant à conserver la distance.
Thérèse ARNAUD semble savoir où se rend le Prince, pourquoi, à chaque arrêt, apparaît ou disparaît un passager dans l’automobile et, surtout, qui est responsable des vols et des dégradations qui ont lieu dans les villes étapes…
Un prince embarque un couple dans sa voiture avant d’être suivi à distance par Thérèse Arnaud et ses hommes. Mais à chaque étape, le nombre de passagers du véhicule diffère et des évènements étranges parviennent peu de temps après. Personne ne comprend ce qu’il sa passe sauf, semble-t-il, Thérèse Arnaud.
Voilà un épisode qui se rapproche plus du récit policier que de celui d’espionnage même si, finalement, les protagonistes sont tous des espions et que les seuls crimes perpétrés sont, justement, des actions liées à l’espionnage.
Thérèse Arnaud poursuit un mystérieux Prince et un couple, mais aussi un ami du Prince, puis sa secrétaire, tout en tentant de résoudre un vol dans une manufacture d’armes, des dégradations volontaires sur une base aérienne, la disparition d’un prisonnier...
Et, durant tout le récit, les hommes de Thérèse Arnaud obéissent aux ordres de cette dernière sans jamais rien comprendre de l’histoire.
Cela tombe bien, le lecteur, immergé, se trouve dans la même situation que Malabar ou Languille, il ne comprend rien à ce qui se déroule sous ses yeux.
Mais heureusement, à la fin, Thérèse Arnaud prend l’habitude d’expliquer les choses et là, tout le monde comprend. D’habitude... car là, le lecteur ne comprend pas plus à la fin des explications qu’au début et je serais même tenté de dire qu’il comprend encore moins.
Histoire embrouillée, peu claire, manque d’action, l’ensemble se lit sans que le lecteur parvienne à vraiment entrer dans l’histoire faute d’y comprendre quelque chose.
La seule chose à retirer de cet épisode c’est que l’auteur, Pierre Yrondy, accentue un travers de Thérèse Arnaud qu’il conférera plus tard à Marius Pégomas, sa propension à ne jamais expliquer ce qu’elle sait ni à ses acolytes ni au lecteur.
Dans le cas de Marius Pégomas, ce défaut fait partie de ses charmes, du moins, est un trait de personnalité qu’il possède dès le début et qui, souvent, permet à l’auteur de ne pas avoir à trop expliquer les choses.
Ici, dans le cas de Thérèse Arnaud, une personne plus saine que ne l’est Marius Pégomas et plus prévenante envers ses lieutenants, la chose est plus étonnante, même si Languille ou Malabar ne cesse de dire qu’ils ne comprennent pas, mais que la patronne sait et c’est tout ce qui compte.
Hormis cela, pas grand-chose à retirer de cet épisode confus.
Au final, une histoire qui se veut complexe et qui doit s’expliquer, en théorie, de façon claire, mais qui l’est, en réalité, d’une manière encore plus confuse...