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Loto Édition
24 janvier 2021

Deux coups de feu dans la nuit

CLDR19

Et voilà ! Cela fait plus d’une cinquantaine d’articles que j’écris sur les textes de Marcel Priollet et je vous soupçonne de ne toujours pas savoir qui est cet auteur de littérature populaire.

Alors, comme à chaque fois, je vais tenter de vous le présenter succinctement.

Marcel Priollet est un écrivain dont la période de production s’étant environ depuis 1910 jusqu’au milieu des années 1950.

Il écrivit énormément pour la littérature fasciculaire, que ce soit à travers des récits d’aventures, d’aventures jeunesse, sentimentaux, dramatiques, d’anticipation et policier.

Comme vous commencez à me connaître (sinon, ce n’est pas grave, vous y survivrez), vous devez savoir que seule la production policière d’un auteur m’intéresse.

Dans le cadre du récit policier, Marcel Priollet, sous son nom ou sous divers pseudonymes (Henri de Trémières, R. M. de Nizerolles, René Valbreuse, Marcelle-Renée Noll…) a écrit de très nombreux fascicules.

Pour la mythique collection « Le Roman Policier » des éditions Ferenczi, dans les années 1920 (les titres étant réédités, pour la plupart, dans la collection « Police et Mystère » du même éditeur dans les années 1930 jusqu’aux deux séries qu’il écrivit pour les éditions Tallandier, « Old Jeep et Marcassin » et « Monseigneur et son clebs » au milieu des années 1940 en passant par la quasi-totalité des 95 titres de la collection « Les Grands Détectives » des Éditions Modernes dans la seconde moitié des années 1930.

C’est de cette dernière collection qu’est issu « Deux coups de feu dans la nuit », n° 38, publié sous le pseudonyme de Marcelle-Renée Noll.

On notera que les titres de cette collection, d’une concision supérieure à celles des usuels fascicules de 32 pages [7 à 8 000 mots en moyenne contre environ 10 000], furent probablement vite écrits et, surtout, très vite édités à en croire les nombreuses fautes et coquilles parsèment ces fascicules.

Mais on notera également que cette collection fut l’occasion, pour l’auteur, de faire vivre plusieurs personnages récurrents, dont le détective Sébastien Renard, l’inspecteur principal Pessart, l’inspecteur de la Mondaine Bob Rex et le détective radiesthésiste Claude Prince, héros de l’aventure du jour.

DEUX COUPS DE FEU DANS LA NUIT

Le célèbre détective radiesthésiste Claude PRINCE a loué une villa dans le midi pour y passer des vacances en famille.

Un soir, alors qu’il fume tranquillement un cigare sur la terrasse, deux coups de feu retentissent.

Quelques minutes plus tard, M. de Montieux, un ancien militaire occupant la propriété voisine débarque en courant ; il lui demande assistance afin d’accéder à la chambre close de son frère d’où sont parties les détonations…

Claude Prince est en vacances. Mais même en congé, il ne peut s’empêcher d’enquêter. C’est ce qu’il va devoir faire après que des détonations aient résonné, la nuit, chez les voisins et que le mari soit venu le chercher, paniqué à l’idée que son frère, enfermé dans sa chambre, ne se soit suicidé…

Dans ce récit de presque 9 000 mots, Marcel Priollet nous livre une aventure contée à la première personne par Claude Prince lui-même.

Si ce système de narration fut souvent utilisé, par Priollet ou d’autres confrères, il a l’avantage de permettre au lecteur de mieux rentrer dans l’histoire, permettant ainsi à l’auteur d’économiser de longs préambules pour en arriver au même résultat. Ce qui est toujours intéressant dans le cadre d’un récit fasciculaire.

Il utilise une nouvelle fois le personnage de Claude Prince [probablement le plus usité dans cette collection] qui est, il faut bien l’avouer, le héros qui permet également le plus de concision puisque, selon la volonté de l’auteur, d’un coup de pendule, il est capable de résoudre n’importe quelle affaire.

Cependant, il faut bien avouer que le personnage est desservi, comme souvent dans cette collection écrite à la va-vite, par une intrigue qui a du mal à tenir debout.

D’ailleurs, l’auteur en a-t-il conscience ? Sans doute. Ironise-t-il autour de cette constatation ? On peut se le demander tant il n’est pas rare que le mystère du récit soit dévoilé tout ou partie sur la couverture du fascicule, soit par l’illustration, soit, comme ici, par le titre.

En effet, l’intrigue tenant sur un suicide apparent, le simple titre « Deux coups de feu dans la nuit » laisse entendre qu’il n’en est rien. Certes, Priollet distille grossièrement d’autres indices, mais tout de même. N’aurait-il pas été plus simple de se contenter d’un seul coup de feu dans la nuit ?

Alors, effectivement, l’auteur tente de multiplier les mobiles et les suspects ce qui est un effort bien louable pour un récit si court, mais qui l’oblige à s’appuyer sur de nombreuses coïncidences pour lier la victime avec chacun des suspects et des mobiles et à Claude Prince de découvrir ces liens…

Pour autant, ce récit n’est pas désagréable à lire d’autant que le tout début m’a fait penser à une enquête du commissaire Jérome, le policier né de la plume de Maurice Renard, qui dans « Le fantôme du Cormoran » vit un début d’aventure un peu similaire [mais la suite et, surtout, l’ambiance de l’ensemble sont très différentes].

Il est alors dommage que l’édition originale soit plombée par de nombreuses fautes d’orthographe comme des conjugaisons à la première personne se terminant par un « t » au lieu d’un « s ». Mais, au moins, l’éditeur a évité les grosses coquilles, ce qui est déjà pas mal.

Au final, un récit mineur dans la production de Marcel Priollet, mais pas déplaisant à lire du moment que l’on occulte l’incohérence de l’intrigue.

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