Mystère autour d'un meurtre
Découvrir les aventures de Bill Disley, reporter détective du « Star Express » dans son intégralité n’est pas chose aisée.
Pas aisé car, si le personnage eut le droit aux honneurs de deux séries éponymes…
— « Aventures de Bill Disley » contenant, à partir de 1951, 12 titres de 128 pages.
— « Nouvelles aventures de Bill Disley » où furent regroupés, à partir de 1955, 13 titres de 128 pages.
… se délecter des « anciennes » aventures du journaliste n’est pas une sinécure du fait qu’elles furent en partie publiées dès 1946, sous la forme de fascicules de 16 pages, doubles colonnes (récit d’une dizaine de milliers de mots) au sein d’une collection plus généraliste : « Murmure d’amour » des éditions du Moulin Vert, (collection dans laquelle ou retrouve d’autres personnages récurrents de l’auteur, J. A. Flanigham, les détectives Dick et Betty Reutel.
Puis ces mêmes récits furent réédités, dans n’importe quel ordre [et pas tous les titres], au sein d’une autre collection généraliste, « Police Roman » au milieu des années 1950.
Pour rappel, J.A. Flanigham est un pseudonyme dont on ne connaît pas l’auteur [certains soupçonnent qu’il s’agit d’un pseudonyme commun à différents écrivains, mais je n’y crois pas] et dont la période de production s’étale entre 1946 et 1959.
« Mystère autour d’un meurtre » est un fascicule de 16 pages, double colonne publié dans la collection « Murmure d’Amour » des éditions du Moulin Vert en 1946. Il met en scène le journaliste Bill Disley :
MYSTÈRE AUTOUR D’UN MEURTRE
Bette Darnell, prestigieuse chimiste anglaise, a disparu depuis plusieurs jours.
Habituée des fugues, son absence n’aurait pas inquiété son mari si une forte quantité de cocaïne ne s’était pas également volatilisée.
Mais l’inspecteur Martin de Scotland Yard n’est pas le seul à être sur les traces de la scientifique ; son ami, Bill DISLEY, le célèbre reporter, est lui aussi entré dans la partie après avoir reçu à son bureau une lettre anonyme lui annonçant que Bette Darnell se rend régulièrement dans un bouge miteux fréquenté par les marins…
Bill Disley a reçu une lettre anonyme lui annonçant que la célèbre chimiste Bette Darnell récemment disparue se rend régulièrement dans un bouge mal famé.
Sur place, il n’en retire qu’un mal de tronche, mais aucune information. Bill cherche alors à cerner la personnalité de la femme, brillante, aux dires de son mari, mais également un peu folle, ces derniers temps.
Mais quand la scientifique est retrouvée morte dans une de ses propriétés, de deux balles dans la tête, il n’est plus l’heure de faire de la psychologie, place à la criminologie !
Je retrouve donc Bill Disley probablement pour la dernière fois dans un récit de 10 000 mots. Je dis « probablement », car je m’étais déjà dit cela à ma précédente lecture.
Si l’intrigue de ce récit ne vole pas très haut, format court oblige, force est de constater que la plume de J.A. Flanigham fonctionne toujours aussi parfaitement et que son usage des incises et des indications scéniques apporte un réel plus à ses textes.
L’autre point fort réside dans les personnages et les dialogues entre ceux-ci.
Si Bill Disley est le héros de la série, Jeff, son factotum ex-pickpocket et ancien boxeur lui vol régulièrement la vedette par son tempérament et ses réflexions. C’est une nouvelle fois le cas ici.
Mais c’est surtout la relation qui unit les deux hommes qui fait tout l’attrait du texte et de la série en général.
Car, il faut bien reconnaître que cette relation prend beaucoup de place et en laisse peu à l’histoire elle-même, ce qui oblige l’auteur à user d’intrigues simples et d’une narration linéaire.
Pour autant, dans un tel format court, mieux vaut privilégier la plume et les personnages à l’intrigue et J. A. Flanigham l’avait bien compris.
On remarquera que le personnage central se nomme Darnell et que l’auteur a déjà utilisé ce patronyme dans une autre aventure : « Lord Darnell est mort à l’aube ».
Au final, toujours un plaisir de lire une aventure de Bill Disley, du moins dans ce format fasciculaire. Il me reste maintenant à le découvrir dans un format plus long, celui des deux séries avérées.