L'homme à la balafre
Jean Normand (1885-1956), de son vrai nom Raoul Anthoni Lematte, fut un auteur de littérature populaire dont la grande partie de sa production fut destinée aux genres policiers, aventures et jeunesse.
En 1945, il écrit 14 épisodes de la série « Inspecteur Doublet à travers le monde », des fascicules de 24 pages contenant des récits indépendants d’environ 12 000 mots.
Malgré son intitulé et le statut du héros, la série est plus dirigée vers le genre aventures que policier et, à défaut d’évoluer à travers le monde, c’est surtout en Amérique du Sud que le personnage œuvre.
Pour rappel, Jean Normand travailla dans l’Administration pénitentiaire en Guyane, ce qui explique que de nombreux récits nés de sa plume se déroulent dans la région et s’ancrent souvent autour des « placers », ces gisements alluviaux de pépites d’or.
« L’homme à la balafre » est le 8e épisode de la série.
L’HOMME À LA BALAFRE
L’inspecteur Paul DOUBLET a décidé de prendre un peu de repos chez Manoël Jurgas, un riche éleveur colombien.
Là, il fait connaissance de Juana, la fille de son ami et de son fiancé, José Esquivel, un ingénieur qui doit, le lendemain, partir avec des ouvriers pour prospecter un filon d’argent qu’il a repéré dans la Cordillère.
Quelques jours plus tard, les compagnons de route de José Esquivel rentrent à la propriété, affolés : le géologue a été enlevé durant une halte nocturne.
Paul DOUBLET se souvient que la veille du départ, un homme à la joue balafrée, un dénommé Chiquero, a été vu rôdant autour du ranch. Aucun doute dans son esprit, ce bandit de grand chemin est le responsable du rapt.
Commence alors une course contre la montre pour retrouver l’ingénieur avant que brigand ne l’ait forcé à avouer l’emplacement de la mine et se soit débarrassé de lui…
Pas de vacances pour les braves et pour les policiers. La preuve en est, alors que l’inspecteur Doublet est en congé chez un ami riche éleveur colombien, son futur gendre disparaît lors d’une expédition qu’il menait pour aller prospecter un gisement d’argent qu’il avait repéré dans la Cordillère.
La veille de son départ, un étrange homme avec une balafre sur la joue traînait autour du ranch. Il s’agit de Chiquero, un écumeur de frontières. Pour Doublet, c’est certain, le bandit a enlevé le fiancé pour connaître l’endroit du gisement. Problème, s’il parvient à faire parler le jeune homme, il s’en débarrassera aussitôt.
Pas de surprise, Jean Normand nous propose ici un récit d’aventures à l’intrigue simple et linéaire qui prend des airs de course-poursuite, chasse, entre Doublet et ses hommes et le Chiquero et les siens.
Pas de rebondissements, de fausses pistes ou autres détournements d’attention (d’ailleurs, le format ne le permet guère), le récit va droit au but.
Du coup, peu, voire, pas de suspens, juste un peu d’action et de dépaysement, surtout pour les lecteurs de l’époque.
Au final, un récit d’aventures pas désagréable, mais sans surprise.