Idylle à Venise
Je poursuis lentement ma découverte de la série fasciculaire « Mister Nobody, l’Homme au masque de satin », d’Edward Brooker.
Pour rappel, la série de 16 fascicules de 16 pages, double colonne, contenant chacun, un récit indépendant d’environ 12 000 mots, a été initialement publiée en 1946.
Elle met en scène un gentleman-cambrioleur anglais surnommé Mister Nobody (on ne connaît pas son véritable nom) et son fidèle serviteur, Jonas Cobb, alias Froggy (parce qu’il a une tronche de batracien, sauf qu’il préfère plonger dans l’alcool que dans l’eau).
Les textes sont signés Edward Brooker, de son vrai nom Édouard Ostermann, un auteur né en 1904 et à qui l’on doit, avant la Seconde Guerre mondiale, un grand nombre de romans policiers et d’espionnage (il en sortait un par mois) et qui, durant la guerre, s’est dirigé vers les séries fasciculaires.
« Idylle à Venise » est la 14e et antépénultième épisode de la série.
IDYLLE À VENISE
Mister NOBODY, le gentleman-cambrioleur, décidé à retrouver sa vie de farniente, a vendu son agence de détectives privés « Pipps & C° » et, en compagnie de Jonas Cobb, alias Froggy, s’est envolé pour Venise.
Dans la cité des Doges si propice à l’amour, Mister NOBODY croise une jolie comtesse dont il s’éprend immédiatement, au grand dam de son ami et serviteur.
Ce dernier a beau le mettre en garde contre la fougue de ses sentiments, Mister NOBODY va apprendre à ses dépens que la somptueuse ville recèle bien des chimères…
Mister Nobody a vendu son agence de détectives et fait ses valises pour partir à Venise en compagnie de son fidèle serviteur Froggy.
Mais, visiter une ville dans laquelle le whisky est mauvais lasse Froggy. Tandis que Mister Nobody, lui, comme à son habitude, va tomber amoureux de la première blonde venue, du moment qu’elle est jeune et belle.
Et, celle-ci, est plus belle encore que de coutume, raison pour laquelle Mister Nobody tombe amoureux fou et va tout faire pour retrouver sa princesse dans la Cité des Doges, au grand dam de Froggy qui ne cesse de le prévenir de ses coups de cœur et des conséquences souvent désastreuses qu’ils engendrent. Il n’aura pas tort.
J’avais regretté les épisodes mettant en scène l’idylle entre Mister Nobody et Évelyne, les trouvant plus mous, moins drôles et plaisants que les autres.
Ravi de constater que Mister Nobody s’était débarrassée de l’importune, le voilà qui retombe à nouveau dans ses travers.
Autant le dire, l’épisode n’a plus grand-chose de policier (si ce n’est la toute fin) et engendre encore moins de surprise que les précédents.
Évidemment, on s’attend au rebondissement final d’autant plus qu’on le voit arriver bien avant et, qu’en plus, il n’a rien d’original (mais Mister Nobody l’avoue lui-même. Faute avouée…).
On a l’impression d’un épisode bouche-trou, ce genre d’épisode que l’on trouve souvent dans les longues séries télévisées et qui ne servent aucunement l’histoire ni les personnages et qui n’ont été écrits et tournés que pour compléter le nombre d’épisodes de la saison.
Ici, c’est un peu le sentiment, sauf que la série n’est pas longue et qu’il est dommage qu’elle semble déjà s’essouffler.
Pas grand-chose à retirer donc, de cette lecture, d’autant que Jonas Cobb est très en retrait et, qu’en son absence, le manque d’humour se fait cruellement sentir.
On appréciera (ou pas) la romance surannée très éloignée de ce qui se fait de nos jours (charme de l’obsolescence) et rien d’autre.
Au final, un épisode qui n’est pas désagréable à lire, mais qui n’apporte rien à la série et au lecteur.