Un crime dans la Lande
« Un crime dans la Lande » est le titre d’un fascicule de 64 pages signé G. L. de Nergys et publié en 1954 dans la 2e série de la collection « Police et Mystère » des éditions Ferenczi.
Impossible, à l’heure actuelle, de savoir qui se cache derrière le pseudonyme G. L. de Nergys.
Toujours est-il que ce pseudonyme semble avoir été peu utilisé, mais la lecture de « Un crime dans la Lande » laisse supputer une certaine expérience d’écriture de son auteur.
Un crime dans la Lande :
Le commissaire Bic est appelé près de Saint-Brieuc pour enquêter sur la mort du Banquier Vignon, tué par balle au pied d’un vieux moulin.
Rapidement, le commissaire Bic est convaincu que le coupable se trouve parmi les personnes logeant dans la demeure du défunt, habitants usuels et invités…
Un banquier retrouvé mort, assassiné avec son propre revolver, au pied d’un moulin. Pour le tuer, le meurtrier a forcément eu accès à Prat-Mad, la propriété, afin de récupérer l’arme du crime. Pour le commissaire Bic chargé de l’enquête, seul un habitué de Prat-Mad a pu commettre le crime. En plus des domestiques, de la veuve, la demeure abrite également un couple d’amis et leur petit garçon, un jeune peintre neveu du défunt, et le chauffeur…
Le commissaire va donc chercher à savoir qui avait l’opportunité et le mobile pour assassiner le banquier, dans la Lande, en plein après-midi…
Dans ce récit policier d’un peu moins de 20 000 mots, l’auteur semble s’inspirer d’Agatha Christie pour mener son intrigue et guider son héros lors de son enquête.
Effectivement, rapidement l’intrigue se dirige vers le « Whodunit » si chère à Agatha, un sous-genre policier dans lequel l’enquêteur doit trouver le meurtrier dans une liste de suspects et éliminer un par un chacun d’entre eux jusqu’à ce qu’il n’en reste qu’un.
D’ailleurs, ce genre de récit se termine généralement par une scène durant laquelle l’enquêteur réunit tous ses suspects, si possible sur la scène de crime, pour innocenter chacun et finir par accuser ouvertement le coupable.
G.L. de Nergys ne manque pas à la tradition en proposant aux lecteurs la scène qu’ils attendaient.
Ce n’est donc pas vraiment par cette scène finale que pèche le récit, mais plutôt par l’enquête elle-même.
En fait, ce genre d’intrigue est trop ambitieuse pour le format (fascicule de 64 pages, moins de 20 000 mots) et nécessite plus d’espace pour parfaitement s’épanouir.
Et, malheureusement, l’auteur n’a pas cet espace. Et c’est d’autant plus dommage que la plume de G.L. de Nergys est plutôt intéressante et agréable, celui-ci n’hésitant pas à bercer également dans le récit d’ambiance atmosphérique à la Simenon ainsi que dans une certaine poésie dans ses descriptions qui se font assez rares dans ce format particulièrement contraignant.
Mais, ces circonvolutions littéraires, si agréables soient-elles, dévorent le peu d’espace à disposition, réduisant d’autant le possible épanouissement de l’intrigue.
Du coup, l’auteur est obligé de sacrifier une partie de l’enquête, passages qui pouvaient permettre au lecteur de suivre la progression de celle-ci, de se faire une idée du coupable quitte à être surpris lors de la révélation, ce qui fait un peu le sel du sous-genre policier abordé.
Au final, un récit ambitieux, trop, mené d’une plume agréable et flâneuse (trop pour ce format restreint) ne laissant pas assez de place à l’intrigue. Dommage.