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Loto Édition
20 mars 2022

Huit histoires de fantômes

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« Huit histoires de fantômes » est un petit livre de 107 pages publié aux éditions de L’Ours Polar (en fait, une association), en 2019, via Amazon et réédition, semblerait-il, du titre éponyme publié en numérique en 2015 aux éditions QazaQ.

Mais, « Huit histoires de fantômes » est surtout un livre signé Jean-Baptiste Ferrero, raison pour laquelle je me suis intéressé à cet ouvrage alors que je ne suis pas féru de nouvelles, que je ne lis que des polars et que je ne suis pas attiré par les histoires de fantômes.

Et, surtout, « Huit histoires de fantômes » est un livre regroupant des nouvelles dont le détective Thomas Fiera est le personnage principal.

Et c’est donc pour ces deux raisons, l’auteur et le personnage, que je me suis plongé dans cette lecture.

En effet, voilà quelques années que j’ai découvert la plume de Jean-Baptiste Ferrero à travers une enquête de Thomas Fiera et, depuis, je me précipite sur tous les romans du premier mettant en scène le second.

Tous ? Non, puisque j’avais omis « Huit histoires de fantômes » n’ayant pas percuté que Thomas Fiera était de la partie.

Alors, après avoir adoré ce détective dans des enquêtes ancrées dans une longue réalité, vais-je également l’apprécier dans de courtes enquêtes fantastiques ? La réponse en cours de chronique.

Huit histoires de fantômes :

Le monde est une vaste chambre pleine de recoins, de cachettes et d’ombres où se dissimulent des ombres. La plupart des gens ne s’en rendent pas compte, tout occupés qu’ils sont à se livrer à de graves et inutiles affaires de première importance. Ils s’agitent, caquètent, paradent et se pavanent, amoureux de leurs reflets dans les flaques d’eau et aveugles, sourds à tout ce qui n’est pas eux.
Moi, j’ai arrêté de jouer il y a longtemps.
Quand Elle est partie.
J’attends juste le moment d’aller La rejoindre.
Forcément, ça me rend plus disponible pour entendre les froissements derrière la porte et entrevoir les fugitifs mouvements qui agitent le rideau.
Et puis je suis détective et un détective, ça détecte.
Ça détecte même des choses que personne d’autre ne perçoit, toutes ces lézardes infimes, ces fêlures d’où nous parviennent des parfums fanées et des musiques lointaines.

Tous les morts, ces pauvres morts, ces pauvres couillons de morts. Ils sont si seuls et ils ont si froid. Faut bien que quelqu’un s’intéresse un peu à eux, non ? Ils sont comme la cousine un peu laide que personne ne veut faire danser. On ne peut quand même pas la laisser faire tapisserie toute une soirée… Ça ne serait pas correct… Pas très chic…

Alors voilà…

C’est comme ça que cela commence. En portant un peu plus d’attention à ce que personne ne voit.

Et puis après… ça continue. (Préface du livre)

Thomas Fiera est un détective spécialisé dans le monde de l’entreprise, dévasté par la mort, après un long coma, de sa femme. Lors de ses diverses missions, il va être confronté à des situations mystérieuses et, surtout, à des êtres fantomatiques…

Bon, pas facile de résumer cette lecture. Alors, j’ai fait le minimum syndical.

Comme je l’ai dit plus haut, je ne lis que des récits policiers et je ne suis pas fan des nouvelles.

Alors, oui, cela peut sembler étrange que je ne lise pas de nouvelles alors que je plonge volontiers dans les formats courts de la littérature fasciculaire.

Oui, mais les fascicules, du moins la plupart, sont de minuscules romans qui, même s’ils peuvent être plus courts que de longues nouvelles, n’en sont pas moins des romans.

En fait, pour moi, la différence entre nouvelle et roman ne réside pas dans la taille, mais dans la construction, et, surtout dans le but de la fin.

Je ne m’étendrais pas plus sur le sujet qui n’est pas celui de cette chronique.

Depuis le début, je parle de recueil de nouvelles, mais je serais tenté plutôt de qualifier cet ouvrage de recueil de saynètes.

Effectivement, l’auteur choisit de bloquer son personnage dans une unité de temps très courte et un espace souvent très délimité (le principe de la saynète, donc).

Pas de nouvelles dont l’histoire s’étale dans le temps et l’espace.

De par cette double contrainte, on se doute que les histoires comporteront peu d’action et de réflexion, se contentant d’exposer une scène, une confrontation entre Thomas Fiera et une situation fantastique ou un spectre.

Mais, heureusement, pour moi, Thomas Fiera demeure Thomas Fiera et, surtout, Jean-Baptiste Ferrero reste Jean-Baptiste Ferrero et ne cherche aucunement à changer de plume en changeant de genre (même si, en filigrane, le genre demeure un peu le même, des fantômes en plus et l’action et les amis de Fiera en moins).

Ainsi, malgré la concision des saynètes, le personnage nous livre ses états d’âme comme à l’accoutumée et, donc, l’auteur plonge toujours sa plume dans la même encre, l’occasion, pour lui, de livrer ses réflexions sur la société…

Difficile pour moi, après lecture, de faire ressortir une nouvelle plus qu’une autre tant, ce qui m’a séduit réside principalement dans la plume de l’auteur et que, pour paraphraser ce que l’on dit des grands humoristes, il écrirait le bottin qu’il me ferait toujours rire.

Cependant, je dois dire que certaines nouvelles sont peu surprenantes tant on s’attend à la révélation (bah, oui, on sait qu’il va y avoir un fantôme à un moment ou à un autre… quoi que).

Autre bémol, le texte, en plus de ne pas toujours être bien ponctué, souffre de quelques coquilles (impression ? correction ?). Rien de rédhibitoire, mais je trouve toujours dommage quand la plume d’un bon auteur n’est pas mieux mise en valeur par le travail éditorial. Cependant, puisque L’Ours Polar semble être une association, si j’ai bien lu, il y a des excuses.

Car, oui, nul doute que Jean-Baptiste Ferrero est un bon auteur. Je ne dirais pas un grand, car je ne sais pas ce qu’est un grand auteur (à part Fabrice Leperche qui mesure 2,02 m), mais un bon assurément. Un bon auteur pas assez connu, comme quoi, le succès n’est pas gage de qualité et l’inverse également.

Au final, réussir à me passionner pour des nouvelles autour de fantômes, pas grand monde aurait pu y parvenir, Jean-Baptiste Ferrero l’a fait.

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