Trafic en Orient
Edward Warency est un personnage né de la plume de l’écrivain Louis Roger Pelloussat dont il signa les aventures sous le pseudonyme de Paul Tossel.
Edward Warency, surnommé L’Ange parce qu’il a une bouille d’ange, est un voleur un peu particulier, car il ne s’en prend qu’aux truands, contrebandiers, assassins et autres criminels qu’il n’hésite pas à dépouiller tout en les livrant à la police pour, ensuite, rendre, leurs biens à leurs véritables propriétaires quand ceux-ci sont identifiables.
Il a pour partenaire la belle et dangereuse Diana Deel et pour ennemi juré l’inspecteur Hartling qu’il connut durant ses études.
Ses 23 aventures furent disséminées au sein des plus de 500 titres de la collection de fascicules de 32 pages « Mon Roman Policier » entre 1946 et 1947.
Quant à Louis Roger Pelloussat (1911-1980), il fut un prolifique auteur de récits fasciculaires policiers et d’aventures, qu’il signa Paul Tossel ou Gabriel Gay.
L’entièreté ou presque de sa production fut destinée aux éditions Ferenczi.
TRAFIC EN ORIENT
L’inspecteur Kenneth Hartling est convoqué par le colonel Crowned du service de contre-espionnage américain.
Le militaire lui demande d’enquêter sur Mowgloo, un agent recruté parmi les trafiquants d’armes du Moyen-Orient afin de savoir si celui-ci est responsable du pillage de diverses cargaisons qu’il était chargé de livrer à des tribus alliées.
Kenneth Hartling refuse la mission, ne jugeant pas qu’elle entre dans ses prérogatives.
Le colonel Crowned avait anticipé une telle objection de la part du policier. Il dégaine alors l’argument absolu, celui qui le convaincra de revenir sur sa décision : une photo récente montrant Mowgloo en pleine discussion avec un homme que Hartling ne connaît que trop bien et à qui il voue une haine féroce ; son ennemi juré, Edward Warency alias « L’Ange »…
Le service de contre-espionnage américain demande à l’inspecteur Kenneth Hartling d’enquêter sur un trafiquant d’armes recruté pour servir d’agent de renseignements et livrer des armes aux tribus alliées en Orient.
Mais, ces derniers mois, des cargos transportant des armes américaines sont attaqués et pillés de leurs marchandises.
Le contre-espionnage se demande si leur agent ne joue pas double jeu et compte sur Hartling pour le découvrir et, le cas échéant, l’éliminer.
Hartling refuse, ne considérant pas ce travail comme étant dans ses cordes.
Alors, on lui présente un argument de poids pour le convaincre : une photo démontrant que l’agent en question a été récemment en contact avec Edward Warency, alias L’Ange, l’ennemi juré de l’inspecteur Kenneth Hartling…
Paul Tossel nous livre un récit d’aventures et d’espionnage de 9000 mots qui entre dans la ligne droite des précédents épisodes.
Tous les ingrédients et les personnages de la série sont présents :
Un poil d’humour, de l’aventure, un peu d’espionnage, le triumvirat : Edward Warency/Diana Deel/l’inspecteur Kenneth Hartling ; un inspecteur qui sera une nouvelle fois le dindon de la farce de l’Ange, mais qui bénéficiera tout de même de son aide pour mener à bien son enquête.
Rien de nouveau, donc, mais on ne demande pas à ce genre de récits, surtout dans ce format court, d’innover.
Paul Tossel nous propose donc un sympathique petit moment de lecture et c’est déjà pas si mal.
Au final, un épisode plaisant à défaut d’être inoubliable, mais l’on sait désormais à quoi s’attendre en lisant une aventure de L’Ange.