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Loto Édition
22 janvier 2023

Brelan d'As

JN01« Le Brelan d’As » est un fascicule de 32 pages paru en décembre 1941 dans la collection « Police-Express » (n° 5 de la collection).

Le texte est signé Jean Normand, un pseudonyme de l’écrivain Raoul Anthoni Lematte (1885-1956) qui travailla dans l’administration pénitentiaire en Guyane, expérience de laquelle il tira l’inspiration pour certains de ses récits dont, notamment, la série « Inspecteur Doublet à travers le monde » dont j’ai déjà chroniqué les 14 épisodes.

N’ayant ni été particulièrement séduit ni rebuté par ces récits qui n’avaient pas grand-chose de policier (malgré le terme « inspecteur ») et qui se déroulaient tous en Amérique du Sud (malgré le « à travers le monde »), j’étais un peu curieux de découvrir l’auteur à travers un récit purement policier.

C’est désormais chose faite avec « Le Brelan d’As ».

Pour précision, ce texte a été réédité, dans une version remaniée (changement de noms et légères modifications) fin 1945 dans la « Collection Justicia » des Éditions Chantecler, sous le titre « Le dernier Banco ».

Mais, indéniablement, « Le Brelan d’As » est également une réédition remaniée et raccourcie d’un texte précédemment paru, car on en trouve trace dès 1940 dans un magazine québécois. D’ailleurs, le titre du récit paru dans le magazine « Poker d’As » laisse à penser qu’il s’agit de la réédition de « Au Poker d’As », un fascicule de 64 pages paru dans la collection « Police et Mystère » des éditions Ferenczi qui doit contenir environ 17 000 mots...

BRELAN D’AS

Fernand Sauval a été assassiné au petit matin au sortir du « Brelan d’As », un cercle de jeux.

L’inspecteur Vidrac est chargé d’une enquête simple… en apparence.

Car, près de la victime, un pistolet a été retrouvé. Sur la crosse de celui-ci, les initiales R. M. dénoncent son propriétaire, Robert Marvel, un joueur malchanceux ayant également passé la soirée au « Brelan d’As ».

Mais le policier est convaincu de l’innocence de ce dernier et sent que le patron du « Brelan d’As » cache quelque chose…

Un homme est mort après avoir beaucoup gagné dans un cercle de jeux. Bien qu’étranglé dans la nuit, alors qu’il rentrait chez lui, des témoins ont entendu deux coups de feu. D’ailleurs, un pistolet a été retrouvé près du corps, dont la crosse est gravée aux initiales R. M. Et comme par hasard, un joueur malchanceux se nommant Robert Marvel se trouvait, ce soir-là, dans le même cercle de jeux. Du pain béni pour la police et particulièrement pour l’inspecteur Vidrac chargé de l’enquête.

Pourtant, le policier ne s’arrête pas aux évidences et est persuadé de l’innocence du suspect…

Je découvre donc Jean Normand dans un texte purement policier qui a les inconvénients inhérents au format fasciculaire : concision extrême de l’intrigue, personnages survolés, chance et délations ou confessions guidant l’enquêteur.

Pour autant, malgré ces défauts, certains auteurs, dont Charles Richebourg ou Maurice Lambert, sont parvenus à exceller dans ce format.

Ce n’est pas le cas de Jean Normand, du moins pas avec ce texte-ci.

Effectivement, son texte n’atteint jamais des sommets, ni par les personnages, ni par l’intrigue, ni par le style.

On ne le lui reprochera pas, l’exercice est difficile.

Pour autant, Jean Normand ne sombre ni dans le grand-guignolesque, ni dans le ridicule, ni dans l’indigent. Il se contente de faire le boulot en proposant aux lecteurs un récit pas déplaisant à lire, mais loin d’être inoubliable.

Forcément, l’intrigue dans son élaboration comme dans sa résolution comporte des lacunes et on peut s’étonner de certains agissements des personnages (notamment le ou les méchants de l’histoire).

Pour le reste, on notera quelques répétitions facilement évitables, mais qui n’ont pas été évitées (comme la présence du verbe suivre trois fois dans la même phrase) que l’on aurait pu mettre sur le compte d’une écriture rapide et d’un manque de temps pour une relecture si ce texte n’était pas le résultat d’une réécriture (comme je l’ai si subtilement démontré).

Rien de bien transcendant, donc, juste un petit texte policier d’environ 10 000 mots comme on en trouve beaucoup dans la littérature fasciculaire de l’époque. Ni meilleur ni pire.

Au final, un petit récit policier qui se lit vite et bien, mais qui ne marquera pas les esprits ni par la subtilité de son intrigue ni par la qualité de la plume de l’auteur.

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