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16 avril 2023

La Machine à Penser - Tome 7

CouvLMAP07

Dans l’esprit des lecteurs férus de récits policiers, le personnage ultime de l’enquêteur est indéniablement décerné à l’un des tout premiers : Sherlock Holmes de Conan Doyle.

Avant lui, on notera le chevalier Dupin d’Edgar Alan Poe, M. Lecoq d’Émile Gaboriau.

Mais, si Sherlock Holmes fut très largement inspiré de Maximillien Heller d’Henry Cauvain, il inspira surtout de nombreux personnages.

Et, s’il ne fut pas une source d’inspiration directe, il ouvrit néanmoins la voie à des investigateurs de tous poils, des plus classiques aux plus atypiques qui n’ont pourtant jamais réussi à le remplacer dans le cœur des lecteurs.

Cependant, un enquêteur américain aurait pu réussir cet exploit si son créateur n’était pas mort prématurément.

Le personnage auquel je pense se nomme le professeur Augustus S. F. X Van Dusen, surnommé « La Machine à Penser » (« The Thinking Machine » en version originale).

Il fut à Jacques Futrelle (son créateur) ce qu’Holmes fut à Conan Doyle.

Jacques Futrelle est donc (était) un auteur américain né en 1875 et mort tragiquement en 1912 à bord du Titanic, bateau qui le ramenait, avec son épouse, d’Europe où il venait de faire une tournée pour trouver des éditeurs afin de faire publier ses récits par chez nous.

Dans sa bibliographie, quelques romans policiers et, surtout, des enquêtes de « La Machine à Penser » (une cinquantaine).

Lors du naufrage, May Futrelle (la femme de l’écrivain et écrivain elle-même) parvint à sauver une partie des textes que son mari avait écrits durant le voyage, dont une demi-douzaine d’enquêtes de « La Machine à Penser ».

Si les aventures du Professeur Augustus Van Dusen eurent un grand succès dans son pays, tout le monde s’accorde à dire que si Jacques Futrelle avait vécu plus longtemps, nul doute que son personnage aurait atteint la célébrité de son compère anglais.

En Europe, le personnage est moins connu même si des traductions virent le jour en Italie, en Allemagne…

En France, par contre, ce fut le néant presque complet. Quelques traductions virent le jour, sans demeurer dans les esprits. La plupart restèrent inaccessibles aux lecteurs de l’hexagone (excepté ceux parlant couramment l’anglais).

Mais depuis peu, les enquêtes de « La Machine à Penser » sont traduites et présentées aux lecteurs sous forme de tomes (la plupart des récits sont courts) et c’est alors l’occasion de découvrir enfin le personnage près de 120 ans après sa création.

Ce Tome 7 contient deux enquêtes.

La première, « Le problème de la boule de cristal » centre son intrigue sur un sujet très à la mode à l’époque et que Conan Doyle appréciait : le spiritisme et autres joyeusetés du genre.

La seconde, « Le problème du radium perdu », prend son inspiration dans les travaux de Marie Curie autour de la radioactivité et du radium.

Dans « Le problème de la boule de cristal », un homme est souvent conseillé par un Indien voyant. Un jour, celui-ci dit avoir eu la vision que l’homme allait se faire tuer dans son bureau. L’homme, pour s’en convaincre, assiste à ladite vision. Il fait alors appel à « La Machine à Penser » pour contrer la prédiction. Mais le scientifique ne croit pas dans cette pseudoscience et va s’empresser de démonter l’arnaque cachée derrière tout cela.

Encore une fois on sent l’influence de son époque dans le récit. Les Indes, le spiritisme… Mais Jacques Futrelle ajoute une touche technique à son intrigue avec le procédé utilisé pour permettre à l’homme de voir la vision. Le professeur Augustus S. F. X. Van Dusen va devoir découvrir la manière dont l’indien fait apparaître cette vision dans la boule de cristal, un procédé ingénieux qu’il vous sera possible de découvrir en lisant cette nouvelle.

Dans « Le problème du radium perdu », Jacques Futrelle met en avant la découverte de Marie Curie à propos du radium et son travail sur les possibilités énergétiques qu’offre celui-ci.

Bien sûr, une nouvelle fois, le sujet n’est que prétexte à un crime. Ici, une nouvelle fois, l’auteur aborde le sous-genre du crime en chambre close. Le radium a disparu d’une pièce fermée dans laquelle personne n’a pu entrer. Comment ?

Le professeur Augustus S. F. X. Van Dusen va une nouvelle fois faire preuve de sa logique infaillible en démontant le crime pièce par pièce à partir des rares éléments en sa possession. Les fenêtres étant fermées, le radium est forcément parti par la porte, même si le scientifique à qui le radium était confié était devant celle-ci et qu’il assure que personne n’a pu entrer.

Est-il dans la combine ? Non ! alors, il doit y avoir une autre solution, solution que « La Machine à Penser » va forcément découvrir.

Ces deux petites intrigues valent principalement par les sujets abordés et, surtout, par le personnage toujours aussi agaçant et attachant. On apprécie, chaque fois, l’ultime passage dans lequel le scientifique raconte comment il a tout découvert en démontant les pièces une à une jusqu’à découvrir le pot aux roses.

Au final, un tome dans la lignée des précédents dans lequel on retrouve le goût de l’auteur pour les inventions récentes ou les sujets à la mode et « La Machine à Penser » dans sa logique implacable.

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