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Loto Édition
6 novembre 2023

La mort mène la ronde

Couv5Et voilà, fini « Mandragore » !...

« Mandragore » est une série écrite par Henry Musnik et parue au tout début des années 1950 dans la collection « Bibliothèque Mystéria » des éditions Ferenczi.

La série originale compte 4 romans de 192 pages contenant chacun des récits de plus de 80 000 mots (un format très long pour l’époque et pour l’éditeur spécialisé dans le format fasciculaire).

La récente réédition numérique comprend, elle, 5 épisodes, car le premier titre comporte deux histoires distinctes qui ont été séparées pour l’occasion.

Pour rappel, Henry Musnik (1895-1957) est un journaliste et écrivain né au Chili et qui fut l’un des principaux pourvoyeurs de la littérature fasciculaire dans différents genres (principalement aventures ou policier) de par son immense production.

L’auteur avait pour habitude de s’inspirer des grands héros de la littérature policière pour créer ses personnages. Ainsi, Fantômas, Arsène Lupin eurent leurs pendants Musnikien à travers les personnages du Grand Maître pour le premier, de Robert Lacelles, Jack Desly… ou encore Mandragore pour le second.

Mandragore est donc un gentleman cambrioleur dont le vrai nom est Gérard Nattier et qui est épaulé par son ami Joseph Bloque

Il est sans cesse poursuivi par l’inspecteur Silot qui n’arrive jamais à prendre celui-ci la main dans le sac…

Henry Musnik, sous de très nombreux pseudonymes (Claude Ascain, Gérard Dixe, Jean Daye, Alain Martial, Pierre Olasso…) se spécialisa dans le récit fasciculaire à partir de 1930. On retrouve sa production chez divers éditeurs et il n’est pas rare qu’un même texte, légèrement réécrit, ait été proposé à plusieurs d’entre eux.

Mais Musnik recyclait parfois des passages de ses récits, comme on peut le constater, par bribes, dans la série Mandragore.

Avec son écriture un peu passe partout (pour les fascicules) et ses personnages peu approfondis, il n’est rien de dire que j’étais quelque peu dubitatif d’attaquer la série « Mandragore » imaginant mal que l’auteur pouvait performer dans un format si long alors qu’il avait bien du mal à le faire dans un format court.

Le premier opus me détrompa rapidement, démontrant que, parfois, qui ne peut pas le moins peut le plus.

Si le personnage de Mandragore n’a rien d’original et si, parfois, on peut retrouver des passages ou des idées que l’on a déjà lus dans d’autres textes de l’auteur, force est de constater que la série Mandragore constitue une excellente lecture… En sera-t-il de même avec cette ultime aventure ?...

LA MORT MÈNE LA RONDE

Quand Gérard Nattier alias MANDRAGORE reçoit, en montant les marches du métro, un homme qui s’écroule dans ses bras, il est alors loin de se douter que cet évènement va le plonger dans une affaire tumultueuse…

Commence donc une dangereuse aventure sous forme de chasse au trésor durant laquelle il sera confronté à divers ennemis déterminés ne reculant devant aucune dépense pour mettre la main sur une statuette maudite qui provoque la mort de ceux qui la touchent…

À la sortie du métro, Gérard Nattier reçoit dans les bras un homme qui s’écroule, mort. Embolie ??? Gérard Nattier en doute, d’autant plus que, juste avant que la victime ne s’écroule, il l’a vu serrer la main d’un hindou.

Quand il recroise l’hindou un peu plus tard, Gérard Nattier ne peut résister à son sens de l’aventure qui lui crie qu’une drôle d’histoire se cache derrière tout cela…

Très difficile de résumer ce roman de près de 83 000 mots tant l’intrigue est rendue complexe à cause d’une foultitude de personnages et de scènes secondaires alors, qu’en fait, celle-ci est une simplicité confondante.

Et, du coup, il m’est impossible d’en dire plus sans en dire trop.

Ce qu’il faut savoir c’est que l’histoire s’articule autour d’une chasse au trésor et dont une mystérieuse et dangereuse statuette contient la carte y menant. Mais, pour ouvrir ladite statuette en toute sécurité, il faut en connaître la clef…

Et plusieurs personnes, plusieurs groupes de personnes vont se battre pour obtenir et la statuette et le message contenu dans un vieux livre.

Mais comme Mandragore (Gérard Nattier) est toujours dans les bons coups et qu’il en a toujours un d’avance (de coup), il va rapidement accaparer et l’un et l’autre et devenir la cible de tous les autres…

Bref. Effectivement, cette intrigue aurait pu tenir sur quelques pages, disons un fascicule de 32 pages, mais pour tenir la distance inhérente à la collection d’origine (« Bibliothèque Mystéria ») force a été à Henry Musnik de broder autour de cet élément liminaire en ajoutant des luttes entre divers groupes, des stratagèmes de chacun pour obtenir statuette et message…

Forcément, du coup, à la lecture, on se dit que les moyens employés sont disproportionnés, notamment ceux consistant à isoler Sylvian Auban, la célèbre actrice et la concubine de Gérard Nattier.

De fait, le plan élaboré nécessitant des moyens colossaux, on se demande pourquoi les méchants ne se sont pas contentés à la place de l’enlever (ce qui aurait pris quelques minutes, deux personnes et une voiture, des moyens somme toute abordables pour toutes les bourses).

On pourra reprocher (du moins moi) le trop peu de place laissée à Joseph Bloque, le partenaire de Gérard Nattier, le personnage par qui tous les traits d’humour fusent, notamment grâce à la gouaille du personnage, mais surtout à ses expressions loufoques.

Pourtant, on se laisse embarquer dans une histoire un peu abracadabrantesque parce que l’écriture est fluide, que les personnages sont sympathiques et, surtout pour les lecteurs de l’époque, à un certain dépaysement apporté par les personnages hindous, mais également par les scènes se déroulant en Grèce.

Cependant, « La mort mène la ronde » est probablement l’épisode le moins intéressant de la série (qui n’en compte que 4 ou 5 en fonction de l’édition), ce qui est dommage pour un ultime épisode, car on aurait bien vu cette série se terminer en apothéose, soit en voyant Gérard Nattier réussir le coup du siècle, soit, pourquoi pas, par l’échec de ce dernier (mort ou arrestation).

Dommage.

J’ajouterai, pour finir, que la multiplicité des personnages, tant du côté des gentils que des méchants, fait que le lecteur s’y perd un peu…

Au final, un épisode plaisant, mais dont l’intrigue a été étirée un peu trop facticement pour tenir la distance.

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