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Loto Édition
6 novembre 2023

Le Bar parfait

41dTPuW6lZLJ’ai déjà eu l’occasion de le dire plusieurs fois, je considère Jean-Bernard Pouy comme un génie de la littérature. Génie, car il est capable de tout. Génie, car il aime la littérature sous toutes ses formes et bien d’autres arts. Génie, car il a la capacité à inventer des personnages attachants. Génie, car, c’est un génie et cela ne s’explique pas.

Quand on a affaire à un humoriste de haut vol, on évoque souvent le fait qu’il serait capable de faire rire en lisant l’annuaire téléphonique.

Jean-Bernard Pouy, lui, tente de démontrer, avec « Le Bar parfait » qu’il peut séduire le lecteur en évoquant la quête du bar parfait par un ivrogne notoire.

Aura-t-il réussi son pari ? C’est la question à laquelle je tentais de répondre en lisant ce titre, car, l’apanage d’un génie, c’est d’être capable de tout oser, quitte à rater (du moins, c’est ma définition du génie).

Le Bar parfait :

Un marathonien du Blanc hante les rues de Paris à la recherche du bistrot parfait. Celui qui proposera mieux que Cabernet ou Sauvignon. Les établissements se succèdent et ne se ressemblent pas. Dans sa quête, il utilise un jeu de Monopoly et découvre ainsi des quartiers qu’il avait jusque-là négligés. Pendant ce temps, un groupe de tueurs prépare une descente dans un vieux rade.
Le Bar parfait est une balade au pays de l’alcool chaleureux, des éblouissements autour du zinc, des ivresses des arrières-salles enfumées. On marche dans la lumière sourde des bar-tabacs en compagnie d’un narrateur qui ressemble terriblement à un Jean-Bernard Pouy.

Un homme profite de ses R.T.T. pour partir, dans Paris, à la recherche du bar parfait, trouvera-t-il son Graal ???

Dans ce court récit, Jean-Bernard Pouy, comme souvent, use d’une narration à la première personne pour conter les dérives d’un alcoolo à la recherche du bar parfait où le vin blanc est bon, le barman sympa et les clients ni trop fades ni trop chiants.

Ne nous trompons pas, si la version papier s’étale officiellement sur 75 pages, la version numérique permet rapidement de constater que le récit ne tient que sur 13 000 mots, une taille que l’on retrouvait, à l’époque, dans les fascicules de 32 pages que je chéris.

En 13 000 mots, même un génie ne pourra en faire autant que dans un roman de taille classique et ce ne sera donc pas ce qu’on attendra de J.B. Pouy.

La quête du bar parfait, voilà bien un sujet qui ne me passionne pas, n’étant pas très sportif et goûtant peu la gymnastique (à part celle des yeux) alcoolisée que ce soit pour la pratique des bars fixes ou des bars parallèles.

Point d’alcool dans mes boissons favorites et j’ai toujours détesté le vin. Aussi, c’est dire si ce récit ne s’adressait pas forcément à moi. Mais voilà, Jean-Bernard Pouy est un génie et même avec un sujet qui me passe par-dessus la tête, même dans un format aussi contraignant que le récit fasciculaire, l’auteur est parvenu, si ce n’est à me passionner, du moins à m’intéresser durant 13 000 mots sur ses élucubrations éthylique, ses considérations autour du vin blanc, du Beaujolais nouveau, ou de l’avantage des olives avec noyaux à celles dénoyautées.

Pour tenter d’en offrir plus au lecteur, l’auteur alterne sa quête avec les préparatifs d’une vendetta armée (dans de très très courts passages) ce qui lui permet peut-être de rallonger la sauce et de maintenir l’intérêt du lecteur.

À mon sens, ces passages n’étaient pas nécessaires, mais qu’importe, cette histoire parallèle lui offre la possibilité de conclure la principale de façon un peu abrupte, mais acceptable, ce qui est somme toute assez difficile à faire dans le monde du format fasciculaire.

Un exploit, donc, de parvenir à contenter un lecteur qui n’était visiblement pas la cible.

Au final, un très court récit qui démontre le génie de Jean-Bernard Pouy ainsi que son goût et sa passion pour l’alcool.

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