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Loto Édition
18 février 2024

Lady Molly de Scotland Yard de Emma d'Orczy

Après avoir tant fouillé la littérature populaire française à la recherche de personnages récurrents, il m’arrive, de temps en temps, d’aller voir du côté de nos amis d’outre-Manche ou d’outre-Atlantique pour y dénicher un héros ou une héroïne intéressants apparus dans les récits courts du siècle dernier, voire du siècle précédent.

Je n’évoquerai pas Sherlock Holmes, que tout le monde connaît et que j’ai découvert fort jeune (c’est même lui qui me donna le goût de la lecture).

D’abord, parce qu’il n’y a aucun intérêt à tenter de vous le faire découvrir puisque c’est sûrement déjà fait.

Je me suis d’abord penché sur « La Machine à Penser/The Thinking Machine » de l’écrivain américain Jacques Futrelle.

Puis, récemment, sur Arthur J. Raffles du Britannique Ernest William Hornung, beau-frère de Conan Doyle.

Ayant découvert l’existence de l’une des toutes premières femmes enquêtrices de la littérature populaire, Lady Molly de Scotland Yard, dont les aventures furent écrites par la baronne Emma d’Orczy, j’eus envie de faire la connaissance de cette dame.

C’est désormais chose faite grâce à la numérisation de ses aventures par « OXYMORON Éditions ».

Pour ce faire, il a fallu à l’éditeur opérer une traduction (comme il fit avec les textes de Jacques Futrelle), car, très étrangement, Lady Molly n’avait jamais eu, jusqu’ici, les honneurs d’une traduction en français. C’est désormais chose faite.

Pourtant, le personnage dû avoir un certain succès puisque, tout comme celui du professeur Augustus S.F.X. Van Dusen alias La Machine à Penser, une de ses aventures « The woman in the big hat » eut le droit à une adaptation pour la série T.V. anglaise « The Rivals of Sherlock Holmes » dans les années 1970. Elle apparaît même dans la première saison alors que La Machine à Penser dû attendre la seconde pour faire son apparition.

Pour rappel, la baronne Emma d’Orczy (1865-1947) est d’origine hongroise. Sa famille fuit les révoltes paysannes et part s’installer en Belgique puis en France et enfin en Angleterre.

Désargentés, elle et son mari se lancent dans la traduction avant qu’Emma ne se mette à écrire. D’abord un roman sans succès, puis de courts récits policiers destinés à des magazines.

Elle sera plus tard reconnue grâce à ses romans de la série « Le Mouron Rouge », au départ adapté d’une pièce écrite par elle et son mari.

On a pu découvrir la plume policière d’Emma d’Orczy, en France, par l’intermédiaire des traductions de Jean-Joseph Renaud des récits d’un autre personnage récurrent, « Le vieil homme dans le coin/The old man in the corner ».

C’est désormais le cas avec les aventures de « Lady Molly de Scotland Yard ».

Contrairement à ce que je fais usuellement, je ne vais pas m’attarder sur chaque volume de la série, préférant l’aborder dans son intégralité, car les récits sont courts, voire très courts (environ 7 000 mots) et que chaque volume comporte deux des douze épisodes que compte la série.

Ensuite, parce que, un peu comme pour les aventures du vieil homme dans le coin, le procédé d’écriture, de narration, le principe, donc, des récits, est toujours le même (bien que moins rendondant que chez le vieil homme).

Lady Molly est une jeune femme qui travaille régulièrement pour Scotland Yard, quand, dans une affaire, les inspecteurs du Yard piétinent, leur chef finit par demander l’aide de Lady Molly.

Celle-ci est toujours accompagnée de son amie Mary, qui est également son historiographe (comme Watson pour Sherlock Holmes, le journaliste Hutch pour La Machine à Penser ou Bunny pour Arthur J. Raffles).

Chaque histoire débute par l’exposition du problème par Mary. Cette exposition s’étend même sur la plus grande partie du récit.

Puis Lady Molly apparaît, intervient et en quelques lignes parvient à résoudre le mystère grâce à sa connaissance de l’âme humaine et à son intuition toute féminine.

Pas de grands suspens, donc, dans ces récits (pas la place, de toute façon) et on comprend que le principe est donc le même que pour les aventures du vieil homme dans le coin.

Sauf que le personnage de Lady Molly, s’il moins original (à part dans le fait que c’est une femme) que celui du vieil homme, est éminemment plus sympathique et que la narration, du fait de l’amitié entre la narratrice et l’actrice principale est plus fluide que celle des aventures du vieil homme narrées par une journaliste n’ayant aucun lien avec le personnage.

Emma d’orczy nous réservera-t-elle, dans la dernière aventure de Lady Molly, une surprise semblable à celle qu’elle offrit dans l’ultime récit mettant en scène le vieil homme ? Il y a peu de chances, mais je vous laisserai le découvrir par vous-même.

Bien que les récits soient courts et fonctionnent sur le même procédé que ceux autour du vieil homme à la cordelette, je trouve ceux mettant en scène Lady Molly plus agréables, plus fluides, plus plaisants à lire.

On appréciera (ou pas) que la traduction s’attache, comme pour celles des aventures de The Thinking Machine, à être le plus proche possible du texte original, le traducteur cherchant le moins possible à mettre son grain de sel sur la plume d’Emma d’Orczy.

Le lecteur se retrouve alors face à de courts textes dont l’intrigue s’attache bien souvent à la Gentry britannique (même ou surtout, à l’époque, les crimes dans les milieux modestes n’intéressaient personne sauf s’ils étaient extrêmement sanglants).

Dans la plupart des enquêtes, Lady Molly se contente d’étudier la personnalité des protagonistes et grâce à sa perspicacité et sa connaissance de l’âme humaine, elle trouve soit l’indice permettant de résoudre l’affaire soit le moyen de faire avouer le coupable.

Pas de grands suspens, donc, mais juste de petits récits agréables à lire et ayant pour originalité, pour l’époque, de mettre une femme sur le devant de la scène.

Au final, douze petits récits mettant en scène l’une des premières femmes détectives de la littérature populaire qui propose chacun un petit moment de lecture agréable. On ne peut guère en demander plus dans ce format contraignant…

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