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Loto Édition
20 septembre 2020

La Colombe Noire

IP04

Il y a une formalité que je dois accomplir à chaque fois que je parle d’un texte de Marcel Priollet, c’est, malheureusement, de devoir le présenter aux trop nombreux lecteurs qui ne le connaissent pas encore... comme quoi, avoir été l'un des principaux piliers de la littérature populaire fasciculaire et d’avoir écrit un nombre inimaginable de récits, d’avoir conquis des millions de lecteurs à travers les décennies (notamment durant son activité, 1910-1960) que se soient vendus des millions de fascicules à son nom (ou à ceux de ses pseudonymes, Henry de Trémière, René Valbreuse, R.M. de Nizerolles, Marcelle Renée Noll), et ce autant à des amateurs de romans policiers, qu’à ceux préférant les drames ou les romances ou bien encore les récits d’aventures ou les récits fantastiques... de s’être attaché autant un lectorat jeunesse qu’un lectorat féminin ou masculin et d’avoir encore, un siècle plus tard, des aficionados de tous poils, ne suffit pas à vous conserver une aura suffisante pour être connu du grand public. C’est dommage !

Et, puis, après tout, je gage que vous connaissez déjà cet auteur et je décide de ne point vous le présenter (d’ailleurs, je l’ai fait malgré tout).

Je me contenterai de replacer Marcel Priollet dans le genre qui m’intéresse par-dessus tout : le genre policier.

L’auteur a écrit de très nombreux récits policiers, a développé principalement deux séries autour de personnages récurrents (« Old Jeep et Marcassin » et « Monseigneur et son clebs » au milieu des années 1940 aux éditions Tallandier), mais qu’il a également fait vivre d’autres personnages récurrents au sein de collections généralistes dont, notamment, la collection « Les Grands Détectives » des Éditions Modernes, une collection de 95 titres, quasiment tous écrits par l’auteur sous le pseudonyme de Marcelle-Renée Noll, à partir, probablement, de 1936 (date d’estimation, les publications de l’époque n’étant pas datées.

Dans cette collection on découvre au moins quatre personnages récurrents, qui parfois cohabitent au sein d’un même titre : le détective radiesthésiste Claude Prince, le détective Renard, l’inspecteur principal François Pessart et l’inspecteur de la mondaine Bob Rex.

Dans « La Colombe Noire », n° 6 de cette collection, apparaissent François Pessart et Bob Rex même si ce dernier est le personnage principal de l’histoire.

LA COLOMBE NOIRE

L’inspecteur principal François PESSART charge, un matin, dès son arrivée au Quai des Orfèvres, son collègue Bob Rex du dossier sur le meurtre de Madame Van Mulen, retrouvée poignardée dans la chambre de son hôtel particulier.

PESSART, qui s’est occupé des premières constatations sur place, n’a découvert, comme seul indice, qu’une lettre cachetée, sous forme de confession avortée, adressée au Vicomte Anthony d’Ambleuse…

Bob Rex ne peut s’empêcher de frissonner à l’évocation de ce nom, car il s’agit d’une des identités sous laquelle il se cache lors de ses enquêtes.

Il se souvient l’avoir utilisée, récemment, dans un bar où il était en planque, quand il y rencontra une femme, que le gérant de l’établissement surnommait « La Colombe Noire » et avec qui il passa une douce nuit avant de s’enfuir en catimini au petit matin…

Bob Rex a passé la nuit avec une femme rencontrée dans un bar, alors qu’il attendait la venue d’un escroc qui lui a fait faux bond.

Malgré la passion qui les étreignit la nuit durant, Bob Rex, au petit matin, s’est éclipsé sans bruit.

Deux mois plus tard, alors qu’il ne pense plus à cette femme qui a pourtant fait chavirer son cœur des jours durant, il est chargé, par l’inspecteur principal Pessart, de l’enquête sur le meurtre d’une femme, retrouvée au matin un poignard dans le cœur, dans la chambre de sa riche demeure. Pessart, qui s’est chargé de l’enquête préliminaire, a découvert, près de la morte, une lettre cachetée contenant une sorte de confession avortée adressée au Vicomte Anthony Vambleuse, l’identité que Bob Rex avait donnée à la femme du bar que le barman lui avait dit être surnommée La Colombe Noire...

Si l’inspecteur Pessart est bien de la partie, il l’est juste le temps de passer le relais à l’inspecteur Bob Rex, qui sera chargé de l’enquête.

De plus, Marcel Priollet, sous le pseudonyme, dans la première édition, de Marcelle Renée Noll, use d’une narration similaire à celle du titre qui le précède dans la collection « Les Grands Détectives », « L’énigme du yacht “L’Arabella” », c’est-à-dire une narration à la première personne.

Pour ce faire, il use d’un narrateur inconnu qui se souvient d’une histoire que lui raconta Bob Rex et qui s’empresse donc de donner la parole à ce dernier.

Une nouvelle fois, cette narration à la première personne est peu usuelle dans cette collection, elle permet pourtant un attachement supplémentaire au héros et à l’histoire, attachement qui, normalement, serait difficile d’obtenir du fait de la concision du texte [7 000 mots] et de l’ordinaire faible présentation du personnage principal qu’oblige ce format restreint.

Pour ce qui est de l’intrigue, elle repose, comme de bien entendu [c’est le ressort qu’utilise tous les auteurs de romans policiers et encore plus ceux ayant la tâche ardue de concevoir des textes courts], sur une succession de coïncidences, tant dans sa construction que dans sa résolution. Il faut bien avouer qu’elle n’a d’ailleurs qu’un intérêt limité, mais c’est le lot de cette littérature fasciculaire qui n’offre pas la latitude pour proposer des histoires construites.

Reste la plume de l’auteur qui est toujours [ou presque] plaisante, et cette narration à la première personne qui permet à Bob Rex de prendre un peu d’épaisseur et de réussir à charmer le lecteur.

Au final, un récit très court qui offre un très bon petit moment de lecture en compagnie d’un personnage qu’on espère retrouver à son avantage par la suite.

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